La situation du squat du boulevard Victor Hugo, qui accueille une vingtaine de femmes et d’enfants, dont le jugement d’expulsion sera rendu public demain, met en lumière une partie de l’action du mouvement No Border à Calais.
À l’hébergement de personnes vulnérables, on peut ajouter la préparation de repas pendant l’été, au moment où les associations calaisiennes prennent un peu de reps, la distribution d’objets de première nécessité, vêtements, couvertures, tentes, mais aussi de vélos (les lieux dans lesquels les exilés doivent se rendre sont incroyablement dispersés dans Calais, et ils peuvent facilement passer leurs journées à marcher d’un point à l’autre) ou de matériel de cuisine pour meilleure autonomie.
Aussi, une présence dans les lieux de vie, squats et campements, des cours d’anglais ou des informations juridiques, notamment sur la demande d’asile ou les droits des mineurs au Royaume-uni.
Et puis bien sûr le travail fait autour du harcèlement policier, qui a donné lieu à une première saisine du Défenseur des droits soutenue par une vingtaine d’associations de soutien aux exilés et de défense des droits de l’homme en 2011. Une seconde saisine est actuellement en préparation, en lien avec des associations locales, notamment La Marmite aux Idées.
Paradoxalement, le débat, sinon sur l’ouverture des frontières, du moins sur les accords franco-britanniques de contrôle aux frontières, parmi lesquels le traité du Touquet est le plus connu, est plutôt porté par d’autres acteurs. Comme le Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais qui a voté une résolution demandant sa renégociation, ou certains élus locaux à l’occasion de prises de position publiques. Ou comme les associations de soutien aux exilés qui en débattent également.
Qu’il s’agisse de faire face et de dénoncer les pires effets de la fermeture de la frontière britannique, ou de proposer d’autres politiques migratoires, l’action se poursuit, tant pour No Border que pour les associations.
(Article publié le lundi 18 novembre 2013 par La Marmite aux Idées sur Vibrations Migratoires http://vibrations0migratoires.wordpress.com/2013/11/18/no-border-quatre-ans-daction-a-calais/)
Depuis que No Border a un local à Calais, depuis l’automne 2009, celui-ci accueille une partie des exilés parmi les plus vulnérables. Il s’est agit de mineurs rue Monseigneur Piedfort, pendant l’automne et l’hiver 2009 – 2010. Il s’est agit de familles, d’enfants, de femmes, de malades ou de blessés, par la suite.
Ces différents lieux qui se sont succédés étaient loués, mais les pressions de la police sur les propriétaires ont toujours rendu la situation difficile.
Boulevard Victor un Hugo il s’agit d’un squat, une maison inoccupée depuis plus d’un an. Elle accueille une vingtaine de femmes, dont trois sont enceintes, et quatre enfants. Qui sans cela seraient à la rue.
No Border, c’est des jeunes gens venant d’un peu toute l’Europe pour manifester leur opposition à la fermeture des frontières européennes, et s’impliquer concrètement dans la solidarité avec les exilés. Pas toujours facile, quand on est là pour quelques jours ou quelques semaines, d’accueillir dans un lieu sûr, ce qui veut dire tenir à distance les enjeux d’argent et de pouvoir liés au passage. Pas facile non plus d’être face aux situations de souffrance psychologiques dues à l’errance. C’est un véritable travail social qui est fait, sans vraiment préparation ni moyens.
Un lieu comme le squat Victor Hugo, c’est bien sûr un toit, sous lequel les conditions restent rudimentaires. Mais c’est aussi ne pas être soumis aux violences de la rue, au harcèlement de la police, et une chance de dire non aux pires abus qui peuvent être liés au passage.
Mardi 19 novembre le tribunal d’instance rendra son jugement sur l’expulsion du lieu.
La suite ? Elle dépendra du jugement, mais aussi de ce qui se construira avec les associations.
(Article publié le samedi 16 novembre 2013 par La Marmite aux Idées sur Vibrations Migratoires http://vibrations0migratoires.wordpress.com/2013/11/16/no-border-service-social/)