Une maison, occupée depuis deux ans par des migrants, a été expulsée par la mairie communiste, sans relogement, pour faire de la place à un énorme projet immobilier.
Mardi 12 novembre au matin, la mairie d’Ivry a organisé l’expulsion d’une maison occupée depuis plus de deux ans, afin de faire de la place pour le projet Ivry Confluences [1], un grand plan de rénovation urbaine sur le quartier d’Ivry Port. La maison occupée va être prochainement détruite et la dizaine de migrants qui occupaient régulièrement la maison sont à la rue.
La SADEV, propriétaire du bâtiment, est l’aménageur du Val de Marne qui se fixe pour objectif de « servir les ambitions économiques du Val de Marne ». Forcément, les ambitions économiques des entreprises qui vont être accueillies dans les futurs bâtiments d’Ivry Confluences font peu de cas des conditions de vie des migrants sans-papiers qui habitent déjà la ville.
Peu de temps auparavant, l’adjoint au maire d’Ivry avait le culot d’envoyer à quelques habitants un mail promotionnel pour le numéro 21 de la revue du projet, consacrée au thème « Habiter la ville » et éditée par le Parti Communiste. On peut notamment y lire sous la plume de Catherine Peyge, maire PCF de Bobigny: « La lutte pour le logement commence par la lutte contre les expulsions. […] En aucun cas il n’est envisageable de mettre des personnes à la rue. »
Espérons que l’adjoint a pensé à inclure ses collègues de la mairie dans la liste de destinataires, c’est une bonne lecture ! [2]
Ce mercredi 13 novembre, le PCF organisait une réunion publique pour le lancement de sa campagne pour les élections municipales, qu’il va mener sur une liste commune avec le Parti Socialiste dès le premier tour. « Et si on construisait le programme ensemble ? » annonçait le tract d’invitation.
En guise de construction commune, les élus présents ont peiné à se justifier face aux nombreux habitants venus dénoncer les actualités d’Ivry Confluences, entre cette toute récente expulsion et les prochaines expropriations. Dans la foulée de cette réunion agitée, les habitants du 80 boulevard de Brandeburg continuent de se battre pour un relogement d’urgence.
Notes:
[1] On lira avec attention le texte de Jean-Pierre Garnier à ce sujet ou bien le site officiel.
[2] Le PCF est tout de même habitué des expulsions, lire Le PCF et l’Humanité, entreprise de démolition gros, semi-gros et détail.
Un autre site sur les luttes à Ivry Port.
[Publié le 15 novembre 2013 sur Paris-luttes.info.]