Bayonne: une famille s’installe légalement au squat du Plantoun

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Depuis le jeudi 6 mars, une famille dans la précarité avec trois enfants a pris possession du squat en question, par le biais d’un contrat d’un an et en échange d’un loyer modique. Ce relogement intervient un mois après que les squatteurs aient délibérément quitté les lieux afin de faciliter cette transition.

Le 7 février dernier, les trois occupants de la maison, accompagnés de leur comité de soutien et de divers collectifs, faisaient savoir qu’ils allaient immédiatement laisser la place libre. La veille, les HLM (propriétaire) et le PACT signaient une convention d’occupation, afin de transformer la maison en logement temporaire pour des familles en difficulté.

Cette convention est le résultat d’un bras de fer engagé entre les occupants et les HLM. Si, dans un premier temps, tout tendait à croire que l’issue de cette initiative s’achèverait en une expulsion de la part des forces de l’ordre, le soutien des habitants du quartier, la politisation de la démarche dans un territoire où l’immobilier est très tendu et la détermination des squatteurs ont finalement réussi à poser une solution autre que la confrontation. L’apport des travailleuses sociales venues en aide a été primordial. En effet, la proposition de relogement vient de leur diagnostic sans appel : rien que sur la côte basque, les structures d’hébergement d’urgence ont une capacité de 300 places annuelles pour plus de 2000 demandes.

Pour les personnes et collectifs ayant impulsé et soutenu le squat du Plantoun, c’est un précédent important qui pourra dorénavant servir à loger des gens à la rue ou des familles en attente d’attribution de logement, au vu du nombre important de maisons vides (43880 au Pays Basque). Un appel a été lancé dans ce sens, incitant les propriétaires à se tourner vers les structures sociales pour établir des conventions du même type.

Cette réquisition citoyenne est une première victoire et s’inscrit dans une dynamique plus globale, où diverses associations et collectifs dénoncent la spéculation immobilière, le nombre important de résidences secondaires, l’urbanisation des terres agricoles et naturelles et les prix exhorbitants pour se loger. Une manifestation aura lieu samedi 15 mars à Saint Jean de Luz, appelée par le groupe Lurra eta Etxebizitza (Terre et Logement), pour exiger, à la veille des élections municipales, une politique plus adaptée et plus égalitaire en matière de logement et l’arrêt du tout-béton.