Bello (Colombie): Une expulsion se termine en émeute

Les autorités de Bello ont procédé, dans la matinée du mardi 25 février 2014, à l’expulsion de logements situés dans le quartier de La Primavera.

La mairie de Bello a signalé que cette expulsion faisait suite à une décision de justice concernant onze logements squattés ou auto-construits illégalement sur un terrain appartenant à la municipalité.

L’opération d’expulsion a été menée par la Fiscalía (le parquet), l’Ejército (l’armée) et l’Esmad de la Policía (police anti-émeute).

Lors de l’expulsion, un groupe d’au moins 50 personnes ont tenté de s’opposer aux autorités, expliquant dans un premier temps qu’ils avaient payé pour devenir propriétaires de ce terrain et qu’ils avaient reçu le droit d’y construire leurs logements.

Le secrétaire du Gouvernement local de Bello, Andrés Abelino Ochoa, a indiqué que “ces personnes ont été escroquées par des délinquants qui leur ont vendu des titres de propriété privée sur des terrains appartenant à la municipalité. La mairie a besoin de ces terrains pour y construire un collège ou un centro de integración ciudadana [centre d’intégration urbaine]”.

L’expulsion n’a donc pas suffi. La destruction des logements en dur y a fait suite immédiatement.

Comme souvent, ces expulsions et destructions sont justifiées par la légalité de la procédure, le droit et la loi permettant là-bas comme partout de mettre à la rue des gens.

Cela faisait apparemment trois mois que ces logements étaient squattés. Environ 70 personnes ont été expulsées.

Comme on peut le voir dans les vidéos ci-dessous, l’expulsion ne s’est pas déroulée dans le calme. Les flics anti-émeute ont attaqué les squatters à la lacrymo, ces dernier-e-s ripostant notamment depuis les toits en leur lançant divers projectiles.

[Sources: El Colombiano du 25 février et du 26 février, El Espectador du 26 février.]