Mardi 20 mai, des chauffeurs de bus du réseau de transport en commun de la ville (SP Trans) de Sao Paulo se sont mis en grève sauvage. Cette grève spontanée rompt avec les nombreuses journées de grève planifiées et organisées par les centrales syndicales dans les transports qui ont lieu ces derniers temps dans les grandes villes brésiliennes (qui pour la plupart accueilleront la coupe du monde en juin). Le principal syndicat des travailleurs du transport de la ville s’est clairement démarqué et a condamné ce mouvement spontané de la part d’une minorité, car échappant à tout contrôle des bureaucrates syndicaux. Par conséquence, la circulation dans la ville et sa périphérie en a été fortement perturbée.
Parallèlement à cela, au moins cinq bus ont été incendiés, dont trois ont été entièrement détruits, dans la soirée à Grajaù au sud de Sao Paulo. Ces destructions incendiaires viennent s’ajouter à celles de la veille en début de soirée (19 mai 2014) au sud de la ville à Jardim São Luís. D’après les transports en commun de la ville, il y aurait eu 71 bus détruits par le feu depuis le début de l’année 2014 rien qu’à Sao Paulo. Depuis, une vaste campagne du réseau des transports a été lancée afin d’inciter la population à balancer les enragés aux flics.
Les appels à manifester sont quasi-quotidiens et divers, venant de la part des enseignants, du Mouvement des Travailleurs Sans-Toit, du Mouvement Un Pas Libre et des chauffeurs de transports qui revendiquent à peu près tous une augmentation de salaires…: ce mardi, une manif – qui d’après les flics serait à l’initiative des chômeurs – a tourné aux pillages de supermarchés sur l’avenue Dona Belmira Marin d’après G1globo et des barricades de poubelles bloquaient les rues du quartier. D’après les flics, un manifestant a été arrêté en possession d’essence.
Plutôt dans la journée, des sans-abris ont envahi le siège social de l’entreprise Viver Incorporadora, propriétaire d’un terrain côté est de la ville qui est actuellement occupé par des sans-abris.
Le mouvement de grève spontanée a continué mercredi 21 mai à Sao Paulo contre les mauvaises conditions de travail et les faibles salaires alors que lundi les syndicats ont accepté à l’unanimité la proposition de hausse de salaires de 10%, ce qui est rejeté par une large partie des travailleurs. Plusieurs travailleurs expriment leur volonté de poursuivre la grève jusqu’au déroulement de la coupe du monde.
Par ailleurs, à Belém, dans le nord du pays, mardi 20 mai, des centaines de manifestant-es contre la coupe du monde ont envahi l’espace São José Liberto, où était exposé le trophée du Mondial. Plusieurs personnes cagoulées ont alors attaqué le bâtiment à coups de pierres et de morceaux de bois. Les organisateurs de la cérémonie ont été contraints d’annuler l’événement après avoir retiré la coupe par sécurité.
A suivre…
Bus crâmés dans la soirée du mardi 20 mai 2014, avenue Belmira Marin, à Sao Paulo.
[Publié le 21 mai 2014 sur le Chat Noir Émeutier.]