Boukhalef (Maroc): après les expulsions…

Depuis les expulsions début juillet, pour les migrant(e)s la situation du logement à Boukhalef [près de Tanger] ressemble désormais à celle de Cassiago (Ceuta) ou de Nador (Melilla): la plupart des gens vivent dans des forêts, sans abri.

En général, on ne refuse pas à tou(te)s les Subsaharien(ne)s de louer une chambre. Mais pour la plupart, ce n’est pas une option car les propriétaires demandent souvent des cautions de deux mois – pour quelqu’un(e) qui n’a rien, ou pire, un contrat de location – pour quelqu’un(e) qui n’a pas de papiers. Pourtant, il y a des maisons à Doha et à Miznana (deux quartiers avant Boukhalef) où il y a couramment beaucoup de “Blacks”.

Les autres vivent dispersés dans plusieurs forêts aux alentours de Boukhalef. Les gens passent la journée dans les rues de Boukhalef, à la recherche d’un petit business (vendre des cigarettes, du café, faire la coiffure) ou ils/elles demandent la charité.

Quelques forêts sont éloignées, donc il faut marcher au moins 3km, et partout les conditions de vie sont difficiles.

Les images suivantes ont été prises dans la forêt à coté d’Aswak Assalam, un peu avant Boukhalef. Il y a environ 400-500 Camerounai(se)s (dont des femmes et enfants) qui vivent là-bas, dans des conditions difficiles. Les gens se débrouillent pour construire des petits bunkers (abris de forêt), trouver des bidons pour amener de l’eau, réparer des chaussures et des vêtements, ou encore se procurer quelques marmites pour cuisiner des repas collectifs sur un petit feu.

Avant, les conditions de vie étaient déjà dures, maintenant c’est encore plus critique. Telle est la situation actuelle, après l’opération de répression de la police marocaine à Boukhalef ! Comme on dit: maintenant, Boukhalef est “boxé”.

Tout ce que vous voyez sur les images, c’est la conséquence directe de la politique européenne des frontières! Ces conditions de vie des Subsaharien(ne)s, c’est pas juste à Tanger, c’est dans tout le Nord du Maroc. L’Europe parle toujours des droits de l’homme, mais voilà le résultat de sa politique: toujours défavorable aux “Blacks”!

NON AU RACISME!
NO BORDERS!
DES PAPIERS POUR TOU*TE*S!

Ze Pelmel et d’autres militant(e)s à Tanger
(avec des photos de C.)

Pour finir avec une note positive: ce 9 août, 35 bozas dont 5 femmes et 2 bébes ; et ce 10 août, 28 personnes ont réussi à entrer en Espagne dans 3 embarcations.

[Publié le 11 août 2015 sur le site de No Borders Morocco.]