Le matin du 27 juillet 2016, la police de Tsipras s’est attaquée aux squats solidaires et autogérés de Thessalonique.
Une fois de plus, le roi du mensonge a encore frappé ! Alors que, dans les médias internationaux, Tsipras fait passer son nouveau projet d’élection au suffrage universel direct pour de la «démocratie directe» (la bonne blague) et diffuse un bilan complètement mensonger de la première année du troisième mémorandum (provoquant un tollé), le premier ministre grec vient maintenant de lâcher sa police sur les squats de la deuxième ville de Grèce.
Depuis le lever du jour, les squats HURRIYA, ORFANOTROFEIO et NIKIS sont en cours d’expulsion, avec des cars entiers de MAT (flics anti-émeute).
HURRIYA était le nouveau squat créé avec et pour les réfugiés, durant le No Border Camp qui s’est tenu récemment dans la ville. Les enfants de réfugiés participaient à un formidable projet d’éducation anti-autoritaire et coopérative en partenariat avec l’espace social libre MIKROPOLIS.
ORFANOTROFEIO était un squat créé avec et pour les réfugiés, depuis décembre 2015, notamment beaucoup d’enfants (Orfanotrofeio signifie «orphelinat» en grec).
NIKIS était un squat très réputé depuis longtemps, le long de la promenade, juste devant la mer, où nous avions tourné plusieurs entretiens pour Ne vivons plus comme des esclaves et Je lutte donc je suis, notamment avec Grigoris Tsilimantos. Ces derniers mois, les camarades et compagnons de lutte vivant sur place hébergeaient des familles de réfugiés.
Ces trois squats étaient, avec les espaces sociaux libres MIKROPOLIS et SCHOLEIO [1], les têtes de pont de la solidarité avec les migrants et les réfugiés, notamment en organisant régulièrement des convois vers le camp d’Idomeni, à 80km au nord, pour protester contre les conséquences de l’accord Union Européenne-Turquie, pour acheminer de la nourriture (des milliers de sandwichs ont été ainsi fabriqués et distribués) et proposer des hébergements grâce à un immense réseau de soutien.
Même les enfants et les personnes très âgées sont actuellement interpellés et embarqués dans les bus des MAT.
AK-Thessalonique (mouvement antiautoritaire pour la démocratie directe) appelle à rejoindre les trois lieux pour protester.
Concernant Tsipras, qui joue actuellement sur la confusion «suffrage universel direct / démocratie directe», il faut savoir que ce réseau d’espaces sociaux libres et de squats préparaient justement le 7e festival international pour la démocratie directe à l’université Aristote de Thessalonique, pour les 7-8-9 septembre [2]. Le comble pour un homme politique qui se prévaut de la «démocratie directe» !
«Tsipras» : non plus un nom, mais une insulte désormais pour beaucoup en Grèce.
Yannis Youlountas
Notes:
[1] Présentés dans Ne vivons plus comme des esclaves de 34:30 à 42:00.
[2] Avec venue d’intervenants du Rojava, de France et du Canada, et projection de Je lutte donc je suis, entre autres…
[Publié le 27 juillet 2016 sur le site de Yannis Youlountas.]
Destruction de l’Orfanotrofeio, juste après son expulsion, le 27 juillet 2016.
À lire également:
– Call for transnational solidarity (par le Collectif pour un anarchisme social Mavro & Kokkino, le 27 juillet 2016)
– Riposte : le siège de Syriza Thessalonique occupé ! (par Yannis Youlountas, le 27 juillet 2016)
– Eviction of three squats used as shelter for refugees in Thessaloniki (anonyme, le 27 juillet 2016)
– Syriza jusqu’au bout de l’abject (par Yannis Youlountas, le 28 juillet 2016)
– Solidarity statement and protest with the evicted squats in Thessaloniki by comrades in Ljubjana, Slovenia (par le Collectif pour un anarchisme social Mavro & Kokkino, le 29 juillet 2016)
– Greece: Housing squats in Thessaloniki evicted (Contra-Info, 29 juillet 2016)