Aujourd’hui, à Lyon, plus de 1500 personnes sollicitent le 115 sans obtenir de solution. Il s’agit d’hommes, de femmes et d’enfants exténués et en danger dehors.
Vendredi 30 décembre, une personne SDF est décédée, place Bellecour, dans la rue.
Depuis, les températures ont baissé, fortement.
Mardi 3 janvier, le préfet a déclenché le plan grand froid et un gymnase municipal a ouvert pour permettre la mise à l’abri de 140 personnes. Ce week-end, les températures atteindront les -5C°. Pourtant, ce début d’après-midi, alors que l’ouverture d’un deuxième gymnase était annoncée par le préfet, nous apprenons que le maire de Lyon s’y oppose.
Pour nous, professionnels de l’urgence sociale, il y a des limites à l’indécence. Elles sont aujourd’hui atteintes lorsqu’un maire laisse sciemment dormir des personnes à la rue (parmi eux des nourrissons, des personnes âgées, handicapés…). Hier soir, une famille avec un enfant d’un mois dormait sous une tente dans le 5e arrondissement de Lyon. Puisque la loi est bafouée chaque jour par l’État, il est aujourd’hui question de vie et de mort et Gérard Collomb s’en moque tout simplement, avec un cynisme à couper le souffle.
Nous, professionnels de l’urgence sociale, condamnons ce refus du maire de Lyon d’ouvrir un deuxième gymnase. Ce gymnase ne constitue en rien d’une solution pour les personnes ; il ne permettrait même pas d’accueillir toute les personnes à la rue, mais assurerait, a minima, la survie de 140 êtres humains. Nous en sommes là, début 2017. Nous nous demandons comment Gérard Collomb pourra ajuster sa cravate, lundi matin, face à la glace, si une personne vient à décéder à nouveau à la rue dans sa ville.
Le 6 janvier 2017
Collectif des Professionnels de l’Urgence sociale
Contacts : 06 63 25 41 68 / 06 51 21 86 18
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[Publié le 6 janvier 2017 sur Rebellyon.]