Durban (Afrique du Sud): un squatteur tué par balles lors d’une opération de démolition d’un bidonville

Mardi 13 juin 2017, à Mariannhill (banlieue ouest de Durban), en Afrique du Sud, le bidonville Mansenseni a été attaqué par la Land Invasion Unit d’eThekwini (sorte de brigade anti-squat locale).

Alors que les travailleurs de cette unité de démolition commençaient à détruire des logements, les habitant-e-s se sont révolté-e-s et se sont physiquement opposé-e-s au sale taf de cette unité. Des affrontrements ont eu lieu, la Land Invasion Unit cherchant à disperser la foule, et un homme de 29 ans, Samuel Hloele, a été tué par balles par des vigiles de l’unité. Plusieurs personnes ont été blessées, notamment par des tirs de flashball dans le dos.

Dans un communiqué daté du jour-même, le mouvement autonome d’habitant-e-s de bidonvilles Abahlali baseMjondolo évoque une “zone de guerre. La Land Invasion Unit n’a parlé à personne. Ils ont juste tiré dans le tas. L’intention était clairement de tuer, de donner une leçon”.

Le même jour, une expulsion a également eu lieu à Kranskop (à 150km au nord de Durban), donnant lieu à trois arrestations.

Les 16 et 18 juin, deux manifs ont eu lieu en mémoire de Samuel Hloele, organisées par le mouvement de jeunesse d’Abahlali baseMjondolo (Youth League).

Le mouvement Abahlali baseMjondolo appelle également à une manif à Durban le lundi 26 juin 2017, en direction de la mairie.

Critiquant la politique menée par la maire de Durban, Zandile Gumede, le mouvement Abahlali baseMjondolo déclare:

“Nous soutenons totalement le besoin de développer la puissance des femmes dans tous les pans de la société. Nous ne sommes pas opposé-e-s à Zandile Gumede parce qu’elle est une femme. Nous sommes opposé-e-s à elle parce qu’elle a choisi la politique des mensonges et de la répression. Elle a choisi la loi du flingue. Elle a choisi la politique de l’oppression. Elle nous a tou-te-s trahi-e-s, y compris les milliers de femmes de notre mouvement, ainsi que toutes les autres femmes pauvres de la ville. La nouvelle maire nous a menti de nombreuses fois (…).
À travers la ville, nous voyons le retour des expulsions armées, violentes et illégales. Nous avons vu le meurtre d’un bébé de deux semaines, Jayden Khoza. Hier [le 13 juin 2017], nous avons perdu un autre compagnon et voisin, Samuel Hloele, dans le bidonville d’eMansenseni, à Marianhill, lors d’une violente expulsion. D’autres ont été sérieusement blessé-e-s. Tous nos efforts pour pousser la maire à s’engager sur ces problèmes sont tombés dans des oreilles sourdes ou ont été répondus par des mensonges.
Lors des trois derniers mois, plusieurs communautés ont subi des expulsions violentes et/ou illégales.”

[Sources: Abahlali baseMjondolo | Times Live | East Coast Radio.]