Allemagne: attaques contre la propriété et ses défenseurs

Berlin, 17 octobre: visite destructrice aux bureaux de la société de construction DEGEWO.
« 5 500 expulsions par la force ont eu lieu entre 2008 et 2012 par les entreprises de logement de la ville. La plupart des raisons pour mettre les gens à la rue sont: les impayés de loyers, la sous-location illégale, les nuisances sonores ou négligence de l’appartement. En l’espace de 6 ans, la société de construction de logement „Gesobau“ arrive en tête avec 1 902 expulsions. Suit Dewego avec 1 223 expulsions puis la Gewobag avec 804 expulsions. […] Les expulsions forcées sont l’ultime moyen de restructuration à Berlin, encadrées par la violence de la police dans les zones de danger et par le renforcement de la surveillance et du contrôle dans les espaces de la ville et de nos vies quotidiennes, allant jusqu’au travail forcé. […] Le potentiel de révolte n’existe que si les locataires prennent conscience à long terme que les régulières petites augmentations de loyers remplissent le même objectif, à savoir mener à la mixité sociale et à l’isolement des pauvres. […] Comme un avertissement à Dewego pour lui signifier que le conflit est plus que d’actualité et qu’elle ne devrait pas en remettre une couche, nous avons détruit les vitres de son siège situé à l’est de la Kurfürstenstraße avec des marteaux. Cet avertissement concerne également les autres sociétés de logements appartenant à l’autorité du Land ainsi que la boue de la politique de logement à Berlin, et bien sûr les porcs des organismes de sécurité. Berlin doit ressembler à Hambourg du mois de juillet ! Pour l’attaque permanente ! On utilise ce moyen pour montrer aux autres locataires qu’agir d’une certaine manière a des conséquences !
PS: Salutations solidaires à tou.te.s les prisonnier.es, et notamment à Nero qui a été condamné à une peine de prison ce mercredi pour avoir aveuglé un hélico des flics qui tournait au-dessus de la Rigaer Strasse [quartier de Friedrichshain à Berlin, NdT]. »

(Traduit de Chronik.)


Hanovre, 18 octobre: incendie d’un véhicule d’agence immobilière. « Durant la nuit, nous avons incendié un véhicule de l’entreprise immobilière Haack à „Linden-Nord“. C’est une réponse aux expulsions par la force et aux évictions menées par l’entreprise Haack. Celui qui voit du profit dans le parc de logements menace la sécurité des locataires. Nous sommes une menace pour la sécurité de Haack. »

(Traduit de Chronik.)


Leipzig, 19 octobre: attaque du bureau de la société immobilière „Staytoo“. Deux autres symboles de la propriété ont été également attaqués dans le quartier de Connewitz et „Szeneviertel Südvorstadt“. Les raisons de cette attaque sont expliquées dans un communiqué. Il y est évoqué les problèmes pour se loger en Allemagne, du racket des proprios et des agences immobilières, de l’augmentation constante des loyers, ce qui ne laisse quasiment rien pour d’autres choses à la fin du mois (se nourrir, s’habiller, etc.). Sans oublier « qu’actuellement, Leipzig est une ville très „alléchante“ pour les possédants de ce monde. „Les gros bénéfices ammassés attirent toujours plus les investisseurs dans la ville. La solidarité ne doit pas être qu’une phrase creuse mais une expérience que les gens partagent en s’opposant à cet état actuel. Les centres sociaux, dans lesquels les gens du quartier trouvent des lieux d’échange et de lutte ne seraient que la suite logique. Contre la hausse des loyers, il n’y a aucun appel à l’aide possible auprès de l’Etat et de ses représentants. Peu importe le parti dans lequel ils sont. Il n’existe que la solidarité combative du bas, dans les maisons et les quartiers, qui puisse nous aider, pour nous libérer de cette situation merdique. Associons-nous et soutenons-nous les uns les autres, que ce soit lors d’expulsions, d’inspections d’appartements, sur le chemin de l’agence ou du bureau du patron. L’attaque de la nuit dernière est un pas dans cette direction. »

(Traduit de l’allemand de Chronik.)


Berlin, 24 octobre : attaque aux marteaux de l’hôtel de luxe „Orania“. Vers 3h30, les coups de marteaux sur les vitres securit de l’hôtel de riches, situé en plein milieu du quartier de Kreuzberg, ont fait accourir un agent de sécurité privée sur les lieux, sans parvenir à rattraper les assaillants cagoulés et habillés entièrement de noir. Le patron, Dietmar Müller-Elmau, est un multi-milliardaire bien connu puisqu’il a par le passé courtisé les chefs d’État participant au G7 en les invitant dans son chatêau d‘“Elmau“ en Bavière. Un communiqué revendique l’attaque. Y est mentionné le fait que ce nouveau bâtiment entre dans la logique globale de nettoyage urbain au profit des riches en expulsant les pauvres toujours plus loin et de rendre le secteur attractif pour les possédants. Cette action destructrice est aussi une réponse à une affiche collée il y a quelques semaines dans Berlin. Celle-ci, intitulée „Comment poursuivre après Hambourg?“, pose comme base de renouer avec l’attaque, de renforcer la conflictualité avec les dominants qui s’est si bien exprimée en actes pendant le G20 et avant.

(Traduit d’Indymedia-Deutschland.)


Hanovre, 25 octobre: attaque des bureaux de „Haak Immobilien“. « A Linden-Nord, l’agence „Haack Immobilien“ a résilié le contrat de location des lieux associatifs de Damla Genc et sont sur le point de les rénover après qu’elle ait contraint les anciens locataires à déménager. Dans la nuit du 24 au 25 octobre, nous avons défoncé les vitres de ses locaux avec lesquels elle est censée se faire encore plus d’argent. […] »

(Traduit de Chronik.)

[Publié le 7 nov. 2017 sur Sans attendre demain.]