Le lundi 25 février 2019, une grande opération d’expulsion de terrains occupés a eu lieu dans un quartier de La Aurora, à l’ouest de Medellín (comuna 7). De 300 à 500 personnes sans logement s’étaient installées là depuis au moins quinze jours. Tôt dans la matinée, la police est arrivée pour faire dégager les gens et détruire leurs habitations.
Selon Jaime Ortiz, un habitant du quartier:
“Vers 7h du matin, les policiers ont envoyé une première grenade de gaz lacrymogène. C’est à partir de ce moment-là que les émeutes ont commencé. Les gens ont caillassé l’Esmad [1] avec des bouteilles, des pierres, des bâtons, des jantes et tout ce qu’ils pouvaient trouver”.
D’après Mónica Giraldo, qui manifestait contre l’expulsion:
“Le maire a promis 750 logements depuis 7 mois pour ce secteur, notamment pour ces desplazados [2] et il n’y a rien, pas un seul nouveau logement, tout n’a été que mensonge”.
Une autre manifestante, Luz Bonilla, a déclaré:
“Oui, nous sommes des desplazados, nous méritons ces terres. Ils les ont vendues à des particuliers et nous vivons dans la rue (…). Ils devraient nous donner ces terres, en tout cas on ne partira pas !”.
Pour terminer l’opération d’expulsion, il a fallu au moins 120 flics anti-émeute de l’ESMAD et 400 autres policiers, avec leurs blindés et leurs armes habituelles.
Et y a moyen que les terrains expulsés soient à nouveau occupés prochainement… De toute façon, tant qu’il y aura des gens à la rue, il y aura des terrains et des logements à squatter !
Notes:
[1] La police anti-émeute colombienne.
[2] Personnes « déplacées » de leurs logements initiaux à cause de la prétendue guerre à la drogue, ou d’opérations militaires ou paramilitaires, ou pour des raisons purement capitalistes de prises de villages pour des projets de mines ou d’agriculture industrielle…
[Sources: PubliMetro | Canal 1 | El Colombiano | Blu Radio.]