En solidarité avec les personnes arrêtés suite à l’opération Étincelle à Turin.
Ce sont devenus des faits divers : les milliers de personnes qui meurent chaque année en essayant de traverser des frontières, les expulsions des camps de fortune de Paris à Calais ou les incendies mortels dans les bidonvilles de travailleurs agricoles au sud de l’Italie. Parallèlement, l’Europe dresse des murs extérieurs et intensifie l’enfermement des personnes qui n’ont pas les bons papiers. Une traque sans relache, que ce soit aux frontières, où les autorités poussent les gens à mourir gelés en traversant à pied les montagnes, ou dans les villes où la militarisation et le harcèlement policier sont devenus le lot quotidien. Dans un monde où la « galère » est quotidienne pour beaucoup, le pouvoir attise la guerre entre pauvres, nous poussant à croire que la misère est due à quelqu’un.e qui galère encore plus que soi. Pourtant, de nombreux liens de solidarité se nouent aux frontières, dans les villes, ou face aux centres de rétention… De l’exploration de chemins détournés aux rassemblements, en passant par des attaques ciblées contre divers collabos de la machine à expulser, les rencontres se multiplient et la rage s’exprime un peu partout.
En France, début 2019, dans les centres de rétention en région parisienne mais aussi à Rennes ou Rouen, des retenus se sont opposés aux expulsions ou mis en grève de la faim. À l’extérieur, des personnes se sont solidarisées en relayant les communiqués de l’intérieur, avec des parloirs sauvages au pied des centres de rétention. Depuis de nombreuses années sont menées des luttes contre les frontières, contre la machine à expulser, en solidarité avec les personnes migrantes, dans les centres de rétention mais aussi dans les autres centres de tri de l’État.
En Italie, à Turin, pendant des années, la lutte contre les centres de rétention s’est construite autour d’échanges entre les retenus et les personnes solidaires au moyen de contacts téléphoniques, de nombreux rassemblements et de parloirs sauvages et animés. En 2015, le centre de rétention est presque entièrement détruit par une révolte qui a embrasé la plupart de ses bâtiments, diminuant la capacité d’enfermement du centre de 200 à 20 prisonniers. Face à cette situation, l’État se prépare à le reconstruire et publie des appels d’offre. Dehors, les personnes solidaires décident de prendre le relais des luttes des retenus et s’organisent pour bloquer les entreprises qui participent à cette reconstruction. Très vite, d’autres responsables de la machine à expulser sont identifiés, tels que la Poste, qui organise les expulsions au moyen de sa filiale Mistral Air, et Gepsa, filiale de la multinationale Cofely, qui gère plusieurs centres de rétention en Italie. Entre 2015 et 2018, de nombreux blocages et actions ont lieu dans toute l’Italie contre ces entreprises collabos, amenant certaines d’entre elles à renoncer à participer aux nouveaux appels d’offre.
Le 7 février dernier, six personnes sont arrêtées et incarcérées au cours d’une opération de police comprenant également l’expulsion de l’Asilo Occupato, occupé depuis 1995. Ces personnes sont accusées d’association de malfaiteurs à visée subversive pour la lutte contre les centres de rétention, et en particulier de certaines actions et attaques contre des responsables de la machine à expulser en Italie. Échanger autour des luttes contre les frontières, continuer les luttes ici et ailleurs, c’est aussi se solidariser face à la répression !
Samedi 23 mars 2019, dès 16h,
au squat de l’Écharde, 19 rue Garibaldi, à Montreuil (métro Robespierre)
17h, discussion en présence de personnes actrices de cette lutte.
Suivie d’une cantine
et d’un concert: p’tits sets de rap / open-mic, puis DJset trash-rital des Pétroleuses.
Le tout, en solidarité avec les personnes inculpées de Turin !