Mise à jour du 5 octobre: samedi 4 octobre dans la soirée, la Villa Ivicke a été expulsée. 25 personnes auraient été arrêtées à l’intérieur du bâtiment et auraient été relâchées dans la nuit.
Wassenaar — Aujourd’hui, le 4 octobre 2025, un grand groupe d’activistes du logement annonce la réouverture de la Villa Ivicke. Après 3 ans d’inoccupation, cette illustre maison hantée de Wassenaar est enfin à nouveau habitée. Les habitant.e.s veulent insuffler une nouvelle vie dans ce palais froid qui se délabre au fil des ans. Iels œuvrent à créer un groupe très uni qui prendra soin du bâtiment et du domaine environnant.
À l’occasion du 15e anniversaire de l’interdiction de squatter, il s’agit d’un cadeau pour celles et ceux qui ne pouvaient plus supporter la vue désolée du monument en cage le long de la Nationale 44. Si cela ne tient qu’aux squatters, la lumière brillera bientôt à nouveau depuis les pièces chauffées et le potager sera à nouveau entretenu.
La Villa Ivicke a été squattée pour la première fois en 2018. En 2022, le groupe a dû quitter le bâtiment, après un long procès intenté par la municipalité, car il était censé être utilisé par le propriétaire. C’est bien sûr un pur non-sens : Bever Holding n’a qu’un seul employé et il profite de sa retraite à l’étranger. Un gros mensonge qui a été confirmé avec 3 ans d’inoccupation. Il est donc grand temps de le remettre en service.
Marchands de sommeil
La réouverture d’Ivicke est également un cadeau pour le cinquantième anniversaire du règne du roi des marchands de sommeil Ronnie van de Putte. Pendant 50 ans (depuis 1975), Ronnie a spéculé avec des bâtiments, souvent des monuments, afin de pouvoir éventuellement vendre les précieux terrains avec beaucoup de bénéfices. La moitié de cette période, il a été propriétaire d’Ivicke, qu’il a maintenant laissé vide et pourrir pendant 25 ans. La municipalité de Wassenaar pense apparemment que c’est préférable aux squatters pour leur petite ville de villas idylliques. Étrange, car si la Villa Ivicke reste vide plus longtemps, il ne faut pas s’étonner qu’elle brûle un jour, préviennent des associations de protection du patrimoine. Concernant le roi des marchands de sommeil, il est arrivé à plusieurs reprises que ses bâtiments aient mystérieusement pris feu, comme dans son école d’équitation à Noordwijk.
Les squatters trouvent ridicule que Van de Putte continue de s’en tirer avec ce modèle de revenus voyou de spéculation et de destruction. En 2010, la municipalité de Leyde a racheté l’ancien immeuble de bureaux (le Multipleks) et le terrain vague adjacent la gare de Leyde pour 17,9 millions d’euros. Une belle récompense pour plus de 10 ans de spéculation. Pas seulement à Wassenaar et à Leyde, il a aussi fait ce tour de magie à Amsterdam, Noordwijk, Knokke-Heist, Grobbendonk, ainsi que dans quelques autres municipalités, Ronnie a causé des maux de tête et des détériorations.
Loi ou sans loi
La crise du logement a pris des proportions extrêmes ces dernières années. Pour de plus en plus de gens, la pénurie de logements se transforme en un spectacle dégradant. Traditionnellement, les squats aux Pays-Bas ont joué un rôle pendant des années comme un bâton important derrière la porte pour les propriétaires récalcitrants, comme un moyen contre l’inoccupation, le délabrement et la destruction totale. Après l’introduction en 2010 de la loi sur les squats et la vacance de bâtiments, qui visait à lutter contre les squats et pour empêcher que des bâtiments soient vides, la situation n’a fait que devenir plus préoccupante. Dans la pratique, comme nous le savons, la loi est utilisée unilatéralement pour criminaliser les squats – le taux de vacance continue d’augmenter. Le marché du logement est dominé par des entreprises qui ne mettent pas l’humain en premier, mais qui font du profit : AirBnB, fonds d’investissement (comme BlackRock), anti-squat, (comme AdHoc), des marchands de sommeil (comme Prince Bernhard Jr.) et vacance spéculative. Vous devrez regarder attentivement si vous voulez trouver une commune où un ou plusieurs de cette liste ne s’y trouvent pas. Souvent, ces « cinq maudits » essaient de déformer l’histoire de telle sorte qu’il semble que la société serait servie par leurs actions. Ce n’est pas le cas !
Aujourd’hui encore, après 15 ans de législation anti squat, ouvrir des squats s’avère être un moyen d’action efficace et parfois nécessaire. Dans une société où la pénurie et la vacance de logements peuvent continuer à augmenter en raison de choix politiques, on pourrait voir l’ouverture de squat comme une pratique historiquement inévitable. Et vivre avec une cagoule est toujours mieux que de dormir sous un pont.
En fin de compte, nous devons tous vivre. Nous y pensons donc : le squat n’est pas un problème, mais une solution !
Loi ou sans loi, squatte toujours !
Des permanences d’assistance au squat aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/topic/spreekuur-ksu
Des squats aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL/squated/squat
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL
Des événements aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/events/country/NL