À Varsovie, le droit d’existence dans la ville est détenu par ceux qui paient le plus. Les autorités ne représentent pas le peuple, mais les intérêts des spéculateurs, dont l’argent porte plus que les besoins des habitants. L’exemple le plus flagrant est l’histoire de Jola Brzeska, activiste pour les droits des locataires, qui s’est battue contre l’augmentation des loyers. L’histoire s’est terminée le 1er mars 2011, quand son corps brûlé a été découvert dans la forêt à côté de la ville.
Comme des milliers de locataires de cette ville, l’immeuble de Jola Brzeska a été privatisé. Une grande partie de sa vie, sa famille a loué le même appartement géré par la mairie, tout comme le système de logement public réparti dans toute la ville depuis la reconstruction de Varsovie après la deuxième guerre mondiale. Après l’apparition du libre-marché en 1989, le fait de vendre et d’acheter des droits sur la propriété privée devient une pratique courante. Cette nouvelle opportunité fait naître des experts développeurs qui ont des liens forts avec les autorités: à ce jour, il n’y a pas de lois pour réguler ce processus de privatisation ou de garanties de protection pour les locataires dont les habitations ont été privatisées. Pour les développeurs, ces locataires sont leur propriété avec le slogan “fais ce que tu veux avec eux”.
Jola Brzeska savait, par sa propre expérience, que les autorités de Varsovie gèrent la ville comme une entreprise. Son immeuble avait été donné par la mairie à deux “aristocrates” Mossakowski et Massalski – le premier antiquaire et le deuxième avocat, les deux sont connus pour faire souffrir leurs locataires récemment “achetés” dans Varsovie. Jola est entrée rapidement dans le cercle de l’augmentation des loyers et de l’endettement.
Pour se débarrasser d’elle plus vite, le développeur est venu couper ses gonds à la disqueuse. Ils l’ont harcelée tard dans la nuit et menacée, souvent avec la présence de la police. Ces histoires sont courantes et la réaction des autorités est toujours la même “c’est une propriété privée, cela ne nous concerne pas”.
Malgré sa situation sans espoir, Jola s’est battue au tribunal contre Mossakowski, elle restait la dernière locataire de son immeuble, et le développeur n’arrivait pas à s’en débarrasser. Elle a aussi réalisé que sa situation n’était pas unique mais systématique et qu’un changement nécessitait de la solidarité, elle a donc co-fondé l’Association des locataires de Varsovie (Warszawskie Stowarzyszenie Lokatorów).
Officiellement, l’affaire de Jola reste “non-résolue”, et en mars en 2013 le procureur a fermé l’enquête de meurtre par manque de preuve. Ceux qui avaient un grand intêret à la voir disparaître, restent insoupçonnés. Mossakowski n’a jamais été inquiété et interrogé dans cette affaire. Les autorités de la ville ont aussi une grande part de responsabilité pour leur incompétence et leur avidité.
Justice pour Jola et les habitant-e-s de Varsovie!
Qu’est ce que tu peux faire?
– Diffuse l’information sur Jola dans ton pays en traduisant cet article, envoie-le à tes amis, poste-le sur internet, imprime-le en affiche ou en flyer.
– Mets la pression sur les autorités polonaises présentes dans ton pays (ambassade polonaise). Ex: tu peux faire un énorme collage devant leur fenêtre ou sur leur voiture pour être sûr-e qu’ils n’oublient pas Jola.