La localité d’Aïn Beida, située à 6 km du chef-lieu de la wilaya de Ouargla, a connu de violents affrontements entre manifestants et forces anti-émeute quand des dizaines de jeunes issus de cette localité ont procédé à la fermeture de l’axe Ouargla-Hassi Messaoud tout au long de la journée du mardi 21 juillet.
Les manifestants protestaient contre l’affectation de 2000 lots de terrains situés dans les nouveaux lotissements urbains de cette commune à une partie des demandeurs de logements de la daïra de Hassi Messaoud. Ce mouvement de colère, qui a paralysé un axe de circulation important, a été suivi par des tentatives de médiation de la part des autorités locales qui ont finalement opté, sans surprise, pour la réquisition de la force publique pour rouvrir la route à la circulation. Bonjour la médiation !
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour repousser les manifestants qui les caillassaient et mettre sur le bas-côté les pneus brûlés et les troncs de palmiers qui obstruaient la RN49.
Le lendemain, mercredi 22 juillet, sous un soleil de plomb, les manifestants d’Aïn Beida sont revenus à la charge en accusant les élus locaux d’être en connivence avec le wali de Ouargla. C’est ce dernier qui a décidé d’accorder une partie de l’assiette foncière de la nouvelle zone de lotissements de Aïn Beida à des non-résidents, ce qui a provoqué l’ire d’une population qui a plusieurs fois exprimé son refus de voir des étrangers à la localité bénéficier de terrains à construire « alors que la demande locale n’est pas satisfaite ». Ces derniers s’opposent catégoriquement à cette affectation et si la plupart d’entre eux se sont résignés à rentrer chez eux après le forcing des agents anti-émeute vers 15h30, d’autres ont continué à mettre du bordel dans les rues jusque dans la soirée.
Jeudi 23 juillet, à Ouargla, les affrontements ont repris entre manifestants et forces de l’ordre, dès le milieu de la matinée.
La présentation au tribunal de Ouargla, vers 11h, de neuf émeutiers interpellés mercredi soir, a focalisé la colère des manifestants. De nombreux habitants d’Aïn Beida s’y étaient déplacés pour exiger la libération immédiate et sans autre forme de procès de tous les détenus au moment où ces derniers étaient auditionnés par le juge d’instruction.
Pour mettre la pression et exprimer leur colère de manière visible, les manifestants ont lancé des pierres et d’autres projectiles sur les fenêtres du tribunal. Les flics ont rapidement réagi pour protéger le tribunal et éloigner les manifestants (ce qui leur a quand même pris une bonne demi-heure). Face au chaos ambiant, les administrations locales ont dû fermer leurs portes, tout comme plusieurs commerces et agences bancaires.