Oran (Algérie): des habitant-e-s du bidonville Ras El-Aïn se révoltent pour de meilleures conditions de logement

Mardi 1er mars 2016, une manifestation s’est déroulée aux abords du plus vieux bidonville d’Oran, Ras El-Aïn (qui date de l’époque coloniale), avec en toile de fond la crise du logement et les difficultés globales des conditions de vie.

L’idée de la manifestation était de bloquer une route pour interpeller les autorités et exiger des logements décents. Mais les brigades antiémeutes ont vite encerclé Ras El-Aïn, fermant toutes les voies y menant. Face aux fics, des dizaines de manifestant-e-s, y compris des groupes de femmes, ont érigé des barricades enflammées avec des pneus, des branches d’arbres et d’autres objets. Les forces de l’ordre ont notamment attaqué la foule avec des gaz lacrymogènes, tandis que les émeutier-e-s se défendaient, équipé-e-s entre autres de lance-pierres.

Après des heures d’affrontements, les manifestant-e-s ont fini par se disperser dans les rues défoncées et étroites du quartier. Envahissant le quartier, les gaz lacrymogènes ont provoqué des malaises chez de nombreux habitant-e-s. Et plusieurs interpellations ont eu lieu, notamment des jeunes qui filmaient à l’aide de leurs téléphones portables… En tout, quinze jeunes (entre 14 et 25 ans) ont été inculpé-e-s de « de trouble à l’ordre public et de destruction de biens publics » et/ou de « délit de coups et blessures volontaires avec armes blanches prohibées ».

Selon une habitante du quartier citée par le quotidien L’Expression, « notre quartier enregistre des bâtisses qui s’effondrent, des glissements de terrain et des eaux de pluie envahissant les habitations et provoquant la panique chez leurs occupants »…

[Sources: Liberté | El Watan | L’Expression | Réflexion.]