Déjà à l’époque du Centre de Sangatte, ouvert de 1999 à 2002, des exilé-e-s essayaient d’entrer au Royaume-uni à partir d’autres ports que Calais, de manière occasionnelle. Avec l’augmentation progressive du nombre d’exilé-e-s à la frontière à partir de l’automne 2013, ces lieux de passage occasionnels sont devenus progressivement les lieux de campements plus ou moins permanents. Dès l’été 2014, des élus et des médias locaux s’étaient fait l’écho de la situation. La destruction progressive du bidonville de Calais entraîne une dispersion plus grande des exilé-e-s sur le littoral et en amont sur les autoroutes, mais aussi une crispation de la part des politiques locaux, en France comme un Belgique (voir ici, ici, ici et là).
C’est le cas à Dieppe, port qui offre peu d’opportunités de passage avec trois ferries par jour. Les présidents des conseils régional et départemental (de droite) et le maire (Parti communiste) se mobilisent pour demander l’expulsion des campements, tandis que l’État fait état de son tableau de chasse en terme d’expulsions du territoire. Derrière cette partie de ping-pong médiatique, on devine des enjeux quant à qui paye quoi (voir Normandie Actu et France 3 Normandie).
Une association de soutien s’est créée sur place, Itinérance, tandis que d’autres se mobilisent comme le Point humanitaire 76 ou le Collectif de soutien aux migrants de Fécamp.
[Publié le 29 mars 2016 sur Passeurs d’hospitalités.]