Le 8 mars dernier, le mouvement féministe Olga Benário a squatté un immeuble vide dans le centre de Belo Horizonte afin qu’il soit transformé en centre d’accueil pour les femmes victimes de violence. Depuis, l’immeuble sert de logement à des dizaines de femmes, et reçoit quotidiennement des réunions, assemblées et rencontres culturelles et politiques. Il fonctionne également comme un centre d’accueil psychologique et médical autogéré pour près de 200 femmes qui sont à la rue ou qui sont victimes de violence.
Le squat a été baptisé Tina Martins en hommage à la militante anarchiste Espertirina (Tina) Martins. Pendant la grande grève ouvrière de 1917 – qui a secoué plusieurs grandes villes du pays – Tina, qui avait alors 15 ans, a jeté une bombe artisanale, cachée dans un bouquet de fleurs, en direction des troupes de l’armée qui s’apprêtaient à réprimer les grévistes, dans la ville de Porto Alegre. La bombe lancée par Tina a tué plusieurs militaires et mis en fuite le reste des troupes. La grève en question a permis finalement la conquête de la journée de 8 heures de travail, l’interdiction du travail infantile, la licence maternité, entre autres.
La semaine dernière, le squat a reçu un avis d’expulsion de la Police Fédérale.
Depuis, un appel à soutien a été lancé et une intense mobilisation s’est alors mise en place contre l’expulsion du squat. L’ordre d’expulsion survient dans un contexte d’augmentation de la répression contre les mouvements sociaux et de montée des discours d’extrême-droite au Brésil, tandis que les secteurs de droite sont en train de mettre en place une sorte de « Coup d’État » juridico-médiatique afin de reprendre le pouvoir qui est entre les mains du PT (Parti des Travailleurs) depuis 15 ans. (En réalité, bien que taxé de communiste par ses adversaires, le gouvernement du PT est lui aussi auteur de répression et de politiques libérales.)
L’adresse du squat:
Ocupação Tina Martins – Rua Espírito Santo, 96 – centro de Belo Horizonte – Brésil.