L’HIVER SERA CHAUD !
#MalagnouRestera, on n’est pas tout seul !
Habitant-e-s de l’ancienne station de zoologie de Malagnou (Genève), nous lançons un appel à descendre dans les rues le samedi 7 octobre 2017. Punks, anticapitalistes, précaires, étudiant-e-s, artistes, retraité-e-s, mal-logé-e-s et mécontent-e-s de tout poil, nous souhaitons que ce fameux capharnaüm affirme à nos côtés ses désirs et son refus de la privatisation grandissante de la ville. La manifestation du 1er juillet n’était qu’un début, que dix Malagnou fleurissent partout !
Pourquoi manifester ? Notre maison collective, lieu d’habitation et d’organisation politique et contre-culturelle, est prise pour cible par les propriétaires des lieux, le conseiller d’Etat démocrate-chrétien Serge Dal Busco et son administration. Jamais à cours d’idées novatrices, ils souhaitent nous expulser (à une date encore inconnue) pour y substituer une institution caritative en carton-pâte. Un « diviser pour mieux régner » qui pourrait passer pour un habile stratagème, mais qui est surtout exemplaire de la démence calviniste qui frappe la classe politique de ce canton.
Réclamer le droit à la ville, subvertir la métropole
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas tant l’origine « squat » de Malagnou qui est visée que sa transformation en un lieu d’organisation politique, dans une ville où la moindre résistance doit être matée avec la précision d’une horloge suisse. De mensonges en menaces, d’interventions de la police anti-émeute en arrestations arbitraires, rien ne nous aura été épargné durant ces derniers mois. On veut nous rayer de la carte, c’est un fait, mais notre détermination reste intacte.
Le droit à la ville, ce n’est bien sûr pas seulement de garder Malagnou mais de développer des activités dans les interstices et résister concrètement à ceux qui veulent se l’accaparer, régies immobilières et services étatiques en premier chef. Loyers astronomiques, fermeture des lieux autogérés pour les remplacer par des cages dorées pour branchouilles, il devient presque impossible de passer une soirée dans cette ville sans avoir un sac d’or au fond des poches. Perdre sa vie à la gagner, voilà la seule option que ce système peut nous offrir. Cette ville, ils ne l’ont pas construite, ils ne la font pas vivre, ils veulent juste l’administrer froidement. Notre ville crève la bouche ouverte à cause de l’indigence des autorités.
Dans ce contexte, le droit à la ville doit se comprendre comme une volonté de reprendre le pouvoir sur nos vies, d’insubordination généralisé e face à un monde qui va dans le mur. Il suffit qu’une chanteuse entonne « laissez-nous mener la vie qu’on veut » pour que cela devienne le mot d’ordre d’une génération entière. Les revendications minimales sont les suivantes :
- Pas d’évacuation de la parcelle de Malagnou sans un projet concret et intelligent !
- Pour un bail de 99 ans pour toute la parcelle et une lettre d’excuses du gouvernement !
- Pour la réquisition immédiate de TOUS les lieux vides, logements, bureaux, halles industrielles !
[Publié sur Renversé le 23 septembre 2017.]