La première chose que nous voulons faire est de remercier tous les collectifs et individu-e-s qui nous ont manifesté leur soutien et leur engagement dans la défense du projet politique et social qui se déroule dans les murs de l’ancienne prison de Torrero. Nous n’avons pas les mots pour vous remercier de la vague de solidarité qui a été générée.
Que les soi-disant « gouvernements du changement » entreprennent une offensive contre les espaces libérés n’est pas quelque chose de nouveau, à Barcelone il y a d’innombrables espaces squattés qui ont été expulsés avec l’approbation du gouvernement d’Ada Colau, à Madrid il y a aussi des espaces libérés en attente d’expulsion et le fléau des évictions continue à se répandre comme un feu sauvage, tous sous le gouvernement de Manuela Carmena. A La Corogne, le « gouvernement de changement » de Marea Atlántica a ordonné il y a exactement un an l’expulsion du CSO A Insumisa, dans laquelle il y a eu une répression sans précédent avec un grand nombre de blessés et de détenus, dont un a été incarcéré pendant plusieurs jours.
Nous en avons assez de leur répression édulcorée, qui est la même que d’habitude, nous en avons assez de leur hypocrisie, nous sommes clairs que le vrai changement provient de l’auto-organisation autonome par le bas et de manière horizontale. Gouverner « pour » le peuple est une antithèse, car tout gouvernement implique l’imposition de certaines lois par la violence. Face à cette violence, nous choisissons de tisser des réseaux de soutien mutuel entre nos égaux.
L’État ne peut permettre qu’il y ait des luttes qui ne soient pas récupérées par le système pour les rendre inoffensives, il ne peut permettre qu’il y ait des exemples où l’autogestion et l’auto-organisation fonctionnent mieux que son système basé sur la coercition, il ne peut permettre que les squats existent, qui attaquent directement un des piliers principaux du capitalisme : la propriété privée. Bref, il ne peut permettre à personne d’oser rêver d’un monde nouveau.
Nous développons un projet politique et social qui parie sur l’extension du squat comme outil de lutte contre le capitalisme et nous concevons les centres sociaux squattés comme des espaces de diffusion et de rencontre culturelle, mais aussi comme des espaces de confrontation, de lutte et de conflit contre l’Etat et le capitalisme. Pour tout ce qui précède, nous tenons à préciser que nous n’accepterons aucune forme de cession, de gestion partagée ou de collaboration avec des institutions.
En ce qui concerne la proposition d’utiliser l’ancienne prison de Torrero comme centre d’interprétation de la mémoire démocratique, il est important de souligner que la Casa de la Memoria Histórica de Zaragoza, récemment inaugurée, se trouve à seulement 10 mètres de la porte du CSO Kike Mur, et qu’elle est gérée par des associations de récupération de mémoire ; cette proposition est donc une excuse pour effectuer l’expulsion. Nous pensons que le meilleur hommage à nos grands-parents est que la prison dans laquelle iels ont été réprimé-e-s et assassiné-e-s est devenue un espace de lutte contre le même système qui soutient l’existence des prisons et travaille sur la base de relations horizontales auxquelles beaucoup d’entre eux croient.
De même, nous voulons vous inviter à construire coude à coude entre tous ces projets, les assemblées sont ouvertes à tous ceux et celles qui partagent les principes de base et nous serons ravi-e-s que vous apportiez votre grain de sable dans la région qui vous intéresse et vous motive le plus. Le CSO Kike Mur est né pour être un espace de tou-te-s, ouvert à toute proposition qui peut remplir de vie à la fois le centre social comme le quartier ou la ville et nous faire grandir collectivement et individuellement. Au plaisir de vous voir tous les lundis à 20h.
Enfin, nous voulons qu’il soit clair que nous n’allons pas permettre qu’une mairie soit la couleur d’un projet qui donne vie à une vieille prison depuis 9 ans. Nous défendrons avec becs et ongles nos espaces, qui appartiennent à tout le monde. S’ils veulent nous déclarer la guerre, ils nous trouveront dans la rue.
Centro Social Okupado Kike Mur
Plaza de la Memoria Histórica
50007 Saragosse, Espagne
okupazaragoza [at] riseup [point] net
https://squ.at/r/1ajp
https://okupa.noblezabaturra.org/
Des squats dans la péninsule Ibérique:
État espagnol: https://radar.squat.net/fr/groups/country/ES/squated/squat
Catalogne: https://radar.squat.net/fr/groups/country/XC/squated/squat
Pays Basque: https://radar.squat.net/fr/groups/country/XE/squated/squat
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) dans la péninsule Ibérique:
État espagnol: https://radar.squat.net/fr/groups/country/ES
Catalogne: https://radar.squat.net/fr/groups/country/XC
Pays Basque: https://radar.squat.net/fr/groups/country/XE
Des événements dans la péninsule Ibérique:
État espagnol: https://radar.squat.net/fr/events/country/ES
Catalogne: https://radar.squat.net/fr/events/country/XC
Pays Basque: https://radar.squat.net/fr/events/country/XE
[Communiqué publié en espagnol le 24 mai 2019 par le CSO Kike Mur.]