Depuis le mercredi 3 juillet 2024, l’AG de lutte contre toutes les expulsions occupe une ancienne maison de retraite située près du Aldi de la Demi-Lune. Plus de 150 personnes exilées y habitent à présent.
Texte écrit le 16 juillet 2024 par une personne solidaire.
Samedi 6 juillet, à la suite d’un rassemblement de soutien aux habitant-e-s du squat (expulsable*) de la Pouponnière, près de la gare, l’occupation d’un nouveau squat a été rendue publique. Celui-ci, occupé par l’AG de lutte contre toutes les expulsions depuis le mercredi 3 juillet, se situe à quelques centaines de mètres de la Pouponnière, avenue de Paris (près du Aldi). C’est une ancienne maison de retraite, laissée vacante depuis plusieurs mois. Le samedi, un vigile, puis six policiers nationaux passent constater le squat : leur départ après quelques minutes de parlementations provoque joie et applaudissements. Lundi, c’est un huissier qui passe à son tour et un début de procédure semble se dessiner.
Maintenant, le lieu est habité par plus de 150 personnes, pour beaucoup expulsables du squat qu’elles occupaient jusqu’à présent ou qui vivaient tout simplement sans toit. Elles sont exilées, ont fui la guerre, la pauvreté et leurs conditions d’exploitation, et sont ici la cible de politiques racistes et antisociales : déboutées de droit d’asile, expulsées du CADA, de l’hébergement d’urgence… Sur le toit du squat, une banderole rappelle que pour nous, « no one is ilegal » (personne n’est illégal).
La vie s’organise progressivement dans le bâtiment de 5 étages. Différentes assemblées ont eu lieu sur place la semaine dernière, en plus de l’assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions (hebdomadaire). Via ses réseaux de communication, le collectif fait circuler un appel à soutien dont voici un extrait :« Besoin d’une quantité phénomènale de : seaux / balais / produits ménagers / sommiers / matelas / lits superposés / tables / chaises / couvertures / oreillers / draps / frigos / micro-ondes. On peut donner directement les numéros des habitant-e-s qui ont besoin de choses : svp ne les déposez pas devant la porte. »
Du soutien est bienvenu et il manque encore pas mal de choses pour rendre la vie sur place un minimum confortable (de nombreux-ses habitant-e-s n’ont pas encore de matelas). Il est aussi possible de passer donner des coups de mains pour toutes sortes de bricolages. Il y a par exemple à faire pour installer des cuisines collectives à chaque étage.
* Le squat de la pouponnière est expulsable depuis le 30 juin (sur décision du Tribunal Administratif). Il est habité depuis novembre 2022.
[Publié le 16 juillet 2024 sur Trognon.]