Montpellier: le mouvement contre le LIEN se pérennise malgré le coup de force du Département

Au lendemain de l’expulsion de la Maison de l’Écologie et des Résistances (MÉR), le collectif de la ZAD contre le projet du LIEN au Nord de Montpellier avait prévenu, lors d’une conférence de presse tenue vendredi 23 octobre devant les grilles de la Préfecture de l’Hérault : le combat contre ce projet routier écocide, qui avec son homologue le COM viendra marquer la prochaine étape de l’expansion de Montpellier, est loin de s’arrêter. Et d’en fournir la preuve dès le jour suivant, avec un rassemblement sur le chantier qui aura réuni une cinquantaine de personnes, soucieuses de s’imprégner des somptueuses garrigues et paysages pastoraux qui vont être irrémédiablement balafrés par la 2×2 voies RD68.

La diversité des profils des personnes présentes au rassemblement vient contrebalancer l’image médiatique de zones à défendre irrémédiablement associées aux mouvances autonomes ou contestataires “d’ultra-gauche” : militant·es politiques ou écologistes, jeunes couples, gilets jaunes, étudiant·es, retraité·es, etc. Aujourd’hui, pour sauvegarder ce réservoir de nature et de biodiversité situé à l’orée de Montpellier, et que l’Automne est venu décliner de mille teintes, ce sont monsieur et madame Tout-le-monde qui se sont mobilisé·es. Read More

Montpellier: la ZAD du LIEN expulsée et la MÉR détruite, trois personnes en garde à vue

Les pouvoirs publics ont voulu agir vite. Alors que l’ouverture d’une ZAD et de sa Maison de l’Écologie et des Résistances menaçait d’entraver la reprise des travaux de la Liaison Intercommunale d’Évitement Nord de Montpellier (LIEN), le préfet de l’Hérault a mené vers sept heures du matin ce jeudi 22 octobre, l’expulsion par des forces de gendarmerie d’une dizaine de personnes dormant sur les lieux. Aussitôt, la pelle mécanique s’est mise en branle et s’est méthodiquement appliquée à détruire la petite bâtisse méridionale cachée dans les garrigues et expropriée par le Département.

Une expulsion sur des fondements illégaux ?

“Le matin du 22 octobre vers 6 heures, des forces commando, équipées de béliers et de fusils mitrailleurs, ont encerclé la MÉR et lancé un assaut violent, sans sommations, en défonçant les portes, contre dix militant·es écologistes non-violent·es, encore endormi·es en sous-vêtements dans leurs sacs de couchage. La veille au soir était bon enfant, composée de dîners aux chandelles, de jeux de société, de rires et de débats pour refaire le monde. L’après midi nous préparions un petit jardinet pour planter des fleurs, il y avait un atelier menuiserie pour créer des meubles de récup’ à partir de palettes. En nous couchant, nous étions remplis d’espoir à l’idée que quelque chose de nouveau était en train de se créer. Le lendemain matin, nous nous sommes retrouvé·es par terre, sous la pluie, à peine le temps d’enfiler un t-shirt, certains encore torse nu, menotté·es dans le dos, assis, aligné·es face à une trentaine de gendarmes surentrainés et surarmés. Même des gendarmes sur place étaient outrés par l’intervention.” Read More

Montpellier: le Département socialiste pris de court par la ZAD du LIEN, la gauche soutient

Ce lundi 19 octobre, après la révélation publique la veille de la ZAD du LIEN, au nord de Montpellier, et de sa Maison de l’Écologie et des Résistances (MÉR), bâtisse expropriée vouée à une destruction rapide, les gendarmes venaient reconnaître l’occupation des lieux, initiative de citoyen·nes, riverain·es et de militant·es écologistes (SOS Oulala, Extinction Rebellion, ANV-Cop21 et Greenpeace), et accepter le dossier de preuves transmis par le collectif, attestant de leur présence depuis le 6 octobre, au delà du délai de flagrance de huit jours permettant leur expulsion immédiate.

Au lendemain de cette révélation, les services du Département demandaient à la Coopérative d’électricité locale de venir couper le compteur électrique de la MÉR, laquelle coupure se produisit au moment de la visite des gendarmes, restés professionnels et courtois face aux explications de militant·es. C’est donc sans électricité et sans eau que les lieux subsistent actuellement, les occupant·es s’affairant à rendre ceux-ci plus agréables et à organiser logistique, gestion collective et communication. Des journalistes sont passés, d’autres ont appelé, les papiers et reportages commencent à s’enchaîner et à donner une consistance médiatique locale à cette ZAD implantée au coeur du troisième et dernier tronçon du LIEN RD68, dont les travaux de déforestation ont commencé au début de l’année. Read More