Montpellier: la police expulse un squat rue Triolet, huit familles avec enfants en bas âge se retrouvent sans solution

Ce vendredi 25 septembre au matin, la police a expulsé un squat à Montpellier, laissant une trentaine de personnes sans solution, dont une moitié d’enfants.

Huit familles, dont certaines avec des enfants en bas âge, vivaient dans ce squat rue Triolet, ouvert sous tension il y a un an, notamment pour héberger des personnes migrantes. Aucune arrestation n’est à déplorer. Des vigiles resteront nuit et jour pendant deux semaines devant le lieu, et devraient permettre aux expulsés de récupérer leurs affaires – encore faut-il savoir où les mettre. Le tissu de solidarité a permis aux familles de trouver où se loger pour quelques jours, mais rien de stable. Certains enfants partis ce matin à l’école découvriront amèrement cet après-midi qu’ils n’ont plus de chez eux. Une société de bâtiment est présente sur place pour calfeutrer les entrées, les toilettes ont déjà été cassées.

Cette expulsion s’inscrit dans un contexte d’offensive à l’encontre des squats. À la fin du mois d’août, les médias ont ressassé en boucle l’histoire d’un couple lyonnais désemparé par l’occupation de leur résidence secondaire par une famille. Les commentateurs se sont succédé pour s’indigner du sort des propriétaires et pester contre une législation prétendument trop laxiste. Le 16 septembre 2020, les députés ont voté un amendement permettant l’expulsion rapide des squats, laissée à la discrétion du préfet, sans décision de justice, y compris après quarante-huit heures d’occupation. Un appel à la mobilisation circule pour rappeler l’évidence : squatter un bâtiment abandonné pour se loger et échapper à l’enfer de la rue est d’une légitimité absolue. Read More

Montpellier: coups de pression de la police contre un squat prévu pour loger des personnes migrantes

En juillet 2017, Emmanuel Macron avait promis qu’il n’y aurait bientôt « plus personne à la rue ». Résultat des comptes : on compte au moins 1500 sans domicile fixe à Montpellier et la moitié des appels émis vers le 115, le numéro d’hébergement d’urgence, reste sans réponse. Et pourtant, plus de 12 000 logements sont inoccupés à Montpellier. Face à ce constat amer, de nombreu-ses militant-es, ou tout simplement des personnes révoltées par cette situation, ont décidé d’agir en occupant (réquisitionnant) des bâtiments vides, donnant ainsi un sens concret au droit au logement consacré par la Constitution. Loin de s’en réjouir, les autorités répriment ces squats : évacuation du Château l’année dernière, et expulsions programmées du centre social autogéré et du Court-Circuit, abritant plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux migrants. Un nouveau squat, occupé depuis quelques jours au 206 rue Triolet, à Montpellier, est menacé par la police.

Squatteurs sous tension

Les squatteurs de la rue Triolet ont donné mardi matin à un huissier des documents prouvant qu’ils vivaient dans les lieux depuis plus de quarante huit heures, ce qui en fait légalement leur résidence principale, rendant ainsi impossible toute expulsion légale. Read More