FLAMBÉE IMMOBILIÈRE À MARSEILLE: 10 MORTS ET QUELQUES EXPULSIONS
NASZLAB RESISTE : SUITE À L’EXPULSION D’UN SQUAT PAR UN INCDENDIE CRIMINEL, À TROIS JOURS DU PROCÈS DEVANT STATUER SUR LES DÉLAIS D’OCCUPATION, PLUSIEURS PERSONNES SE SONT RÉ-INTRODUITES PAR SURPRISE ET OCCUPENT ACTUELLEMENT LE TOIT DE L’ÉGLISE OCCUPÉE.
Il y a dix-huit mois, une maison et une église désaffectées rue Barthélémy à Marseille (La Plaine) ont été investies par un collectif pour y vivre et y développer diverses activités : ateliers son et vidéo, ciné-débat, concerts… Un premier jugement en référé avait ordonné l’expulsion de la maison (propriété de l’école privée mitoyenne) neuf mois après l’installation dans les lieux. L’église, propriété de la mairie, était depuis devenue à la fois un habitat collectif et un espace d’activités. Un procès est fixé le 21 mai au TGI de marseille afin de déterminer un délai d’occupation.
Mais hier, dimanche 18 mai en fin d’après midi, un incendie criminel a ravagé le presbytère attenant à l’église, qui est inoccupé. Contrairement à l’incendie qui a coûté la vie à dix personne la semaine passée, dans le même quartier, aucune victime n’est à déplorer, le lieu étant vide au moment des faits. En revanche, bien que l’église n’ait pas été touchée directement par le feu, tous les accès ont été détruits par les pompiers afin d’atteindre le bâtiment en flammes, puis pour « évacuer la fumée ». Il nous a ensuite été interdit de nous réinstaller dans l’église, une commission de sécurité dépendant de la Mairie devant juger de la viabilité ou de la condamnation de l’édifice. Alors que les secours et les habitants qui ont pu rentrer récupérer quelques affaires n’ont constater aucun dégât sérieux, nul doute que ces experts mandatés par le propriétaire ne contrarieront pas son intention de se débarrasser des squatteurs.
Une expulsion de fait, trois jours avant la date du procès, ça ne vous rappelle rien ? Il y a trois semaine, un autre squat, le CAT, était aussi expulsé quatre jours avant le procès qui devait se prononcer sur le renouvellement du délai « légal » d’occupation. Le jugement, finalement, avait entériné l’expulsion : c’est fait, c’est fait. Plus d’occupants, plus de polémique sur l’usage des espaces vides ? En mettant à la fois les occupants et la justice devant le fait accompli, ce sont les institutions elles-mêmes -Préfecture, Mairie- qui instaurent un état de non-droit.
Pour Naszlab, nous refusons cette expulsion sournoise, nous refusons qu’un deuxième lieu d’expérimentation de l’autre se retrouve muré.
RASSEMBLEMENT MERCREDI 21 MAI À 08H30 PRECISES TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE MARSEILLE RUE GRIGNAN.
Naszlab toujours occupé
P.S./Précision de dernière minute : plusieurs personnes ont réussi a réintroduire Naszlab en déjouant la surveillance policière, ce matin. Elles sont actuellement sur le toit de l’église, avec une banderole (« Expulsés ? Enflammés ! ») et des fusées de détresse. Deux personnes ont déjà été interpellées et d’importants effectifs de police bouclent la rue. Un rassemblement de soutien occupe aussi la rue à proximité. Des militaires, des véhicules-échelle ainsi qu’un hélicoptère ont ont approché Naszlab, mais il n’y a pas encore eu d’intervention contre les personnes sur le toit. Plus d’infos dès que possible. Faîtes circuler ! Rappliquez !