Depuis samedi dernier, l’immeuble occupé aux abords du stade Maracana est encerclé par la police militaire en vue d’une prochaine expulsion. Les occupants ont l’intention de résister à l’intervention par tous les moyens. Des dizaines de soutiens se trouvent sur place. Cela fait 6 ans que ce bâtiment, datant de 1862, est occupé par des dizaines de personnes, originaires de différentes ethnies indigènes et de diverses régions du Brésil. « Puisque nos terres ont été envahies, détruites et dévastées, et que nous avons été forcés à venir vivre en ville, nous avons occupé cet immeuble pour revendiquer un espace qui soit à nous. Aujourd’hui nous formons ici une vraie communauté » explique un des occupants.
Aldeia Maracana (Communauté Maracana) se situe aux abords du célèbre stade du même nom. Cela fait un certain temps qu’elle est dans le collimateur de la mairie qui souhaite construire sur les lieux un vaste complexe attenant au stade – parkings, centre-commercial, etc. – en vue de la coupe du monde de 2014. Tout près de là, la petite favela Metrô Mangueira est elle aussi menacée d’expulsion en vue du même projet. Ces dernières années, les tensions se multiplient autour des innombrables opérations policières qui cherchent à aménager et maquiller la ville avant 2014: expulsion de squats, répression du commerce « informel », occupation militaire des favelas, etc. A l’instar de l’Aldeia Maracana, un grand nombre de communautés résistent encore. Lundi 14 janvier, un décret de justice à mis en échec l’ordre d’expulsion, sous prétexte d’irrégularité de procédure, mais le risque d’une intervention policière dans les prochains jours reste bien plausible.