Vendredi 8 juillet au matin, un appel à soutien pour soutenir les familles en cours d’expulsion au squat Hôtel California était publié, mais les faits étaient imprécis.
Plus précisément, le jeudi 7 juillet au soir, le squat occupé par une centaine de personnes originaires de Roumanie et d’Albanie a pris feu suite à une incendie criminel provoqué par un jet de cocktail Molotov. Apparemment des jeunes du squat se seraient embrouillés avec quelques éméchés du quartier Grange Blanche qui les auraient poursuivis et au moment où les squatteurs rentraient leurs voitures dans le garage du squat, un cocktail motolov aurait été jeté.
Si personne n’a été blessé dans l’affaire, le squat a été muré et les familles avec une trentaine d’enfants se sont retrouvées à la rue quasiment sans affaires.
Aucun relogement, assistance psychologique ni proposition de porter plainte pour ouvrir une enquête criminelle ne leur a été faite par les flics et les pompiers qui les ont laissé là comme ça.
Après avoir passé une nuit dans un parc, le samedi 9 juillet, quelques familles ont rejoint le squat du Poireau de Villeurbanne occupé depuis déjà un long moment.
Alors qu’une procédure était en cours sur ce bâtiment et qu’il ne pouvait donc pas être expulsé, les flics passent pourtant dimanche matin, pour expulser manu militari et illégalement les familles.
Mais, ne disposant d’aucune décision de justice, les flics ont laissé le bâtiment ouvert et sans surveillance. Les familles sont donc revenues une seconde fois dans le bâtiment mais quelques instants plus tard, les flics reviennent à la charge et réexpulsent.
Les familles toujours déterminées reviennent une troisième fois un peu avant le début de la finale de l’Euro de dimanche mais 4 policiers en civil dans une Ford blanche passent pour les expulser à nouveau. Selon plusieurs témoins, après avoir balancé des lacrymos un peu dans tous les sens, les flics auraient alors arrosé les matelas avec de l’huile de vidange trouvée sur place pour empêcher les familles de revenir dormir.
Les familles se regroupent alors sur la place Grand Clément où les rejoignent des camarades squatteur·e·s ayant la bonne carte d’identité…
Pourtant, au bout d’une dizaine de minutes, les mêmes flics qui les ont expulsé un peu plus tôt viennent les harceler en leur demandant de dégager de la place. Les familles à la rue, perplexes, leur demandent où donc aller alors qu’elles viennent d’être expulsées de leur seul plan de repli. Ce à quoi la maréchaussée répond « on ne sait pas de quoi vous parler, nous ne sommes intervenus nulle part, dégagez la place maintenant »…
Devant cette réponse étrange et profitant de l’euphorie du match pendant que tous les flics de la ville sont occupés à autre chose, une quatrième réoccupation a lieu. La nuit se passe bien.
Pour autant le lendemain, le 11 juillet, en fin de matinée, une voiture de police repasse encore une fois, mais cette fois-ci, des avocats et des associations ont été prévenus et les habitant·e·s ne se laisseront pas réexpulser illégalement.
On peut ainsi lire dans la presse locale un communiqué du MRAP qui « dénonce le harcèlement de policiers qui agissent sans aucune base juridique dans un bâtiment dont le propriétaire attend une décision de justice et que, le MRAP demande l’ouverture immédiate d’une enquête sur les conditions dans lesquelles plusieurs équipages de police sont intervenus dimanche à Villeurbanne et les agissements auxquels ils se sont livrés. »
[Publié le 11 juillet 2016 sur Rebellyon.]