Paris: perturbation du colloque du grand pari des expulseurs

Mardi 4 décembre, l’Écharde était assignée à feu le tribunal d’instance de Montreuil par l’Etablissement Public Foncier d’Ile-de-France (Epfif) dans une procédure d’expulsion. Le rendu aura lieu le 4 janvier 2019.
Ce même 4 décembre, l’Epfif organisait chez les journaleux du Monde, une petite sauterie pour décerner des prix aux maires bêtonneurs.

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Une dizaine de personnes se sont faufilées à travers la sécurité et les bourgeois-es tiré-es à quatre épingles, et ont pu goûter aux mauvaises pâtisseries et au café offert par l’organisation du colloque. Alors que Geoffroy Didier allait présenter la rencontre, une banderole « Le grand pari des expulseurs » est déployée sur la scène. Quelqu’une dans la salle prend la parole, pour donner les raisons de la perturbation, des slogans sont entonnés : « Epfif expulseur ». Après quelques minutes, tandis qu’une odeur pestilentielle commence à envahir l’auditorium, les joyeux-ses larron-nes s’en vont tranquillement, laissant tracts et affiches sur leur chemin :

Salut les pourris !

Si nous sommes venu-es perturber votre petite fête d’auto-congratulation, c’est tout d’abord car l’Epfif nous a assigné au tribunal pour nous expulser, à Montreuil. On squatte un de ses nombreux bâtiments laissés vides. Car derrière les belles intentions affichées, l’Epfif est un acteur primordial de la chasse aux pauvres que constitue le « Grand Paris ». Ils achètent des locaux, spéculent dessus en les laissant pourrir vides durant des années alors que des centaines de personnes dorment dehors.
Non contents de tenter de mettre des gens à la rue en expulsant celles et ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas payer de loyer, l’Epfif construit un supermarché du loisir géant à Gonesse, préempte et distribue des propriétés pour préparer les JO 2024, collabore avec la RATP pour construire des transports et rendre toujours plus efficace le métro-boulot-loisirs-dodo.

Et quand bien même l’Epfif construit des « logements sociaux », on sait ce que ça veut dire de vivre dans des cages à poules entassé-es dans des cités dortoir.

Ce monde que vous bâtissez, maires, États, capitalistes, pensé pour le rendement, pour l’optimisation des flux de marchandises et de personnes, on le vomit.
On sera toujours là pour être le grain de sable qui pourrait bien gripper vos folies de béton.

[Publié le 6 décembre 2018 sur Paris-Luttes.info.]