Nous publions ce texte de l’Interkiezionale-Bündnis comme une évaluation des journées internationales de discussion et d’action qui ont eu lieu du vendredi 30 octobre au dimanche 1er novembre à Berlin. Nous avons choisi d’écrire un texte sur la manifestation et les discussions, car nous considérons qu’il est important d’être transparent-e sur les processus de réflexion, les idées et les motifs des Bündnis. Nous pensons que la transparence est un élément inhérent à notre politique, car le partage de l’information brise les hiérarchies indésirables des « initié-es » et des « exclu-es », et favorise la discussion, l'(auto-)critique et l'(auto-)réflexion sur une scène plus large.
Les objectifs de l’appel
Intekiezionale est une coordination de projets menacés, de groupes et d’individu-es solidaires, qui tente de lutter contre l’expulsion de nos espaces. L’un des principaux moyens d’y parvenir pour nous est de fournir au mouvement l’espace nécessaire pour vivre des moments collectifs. Comme nous considérons la lutte des projets comme la lutte de l’ensemble du mouvement à Berlin, il est important d’organiser des événements ouverts à la participation et à la lutte des gens avec les projets. Cela peut se faire par des manifestations, où la scène peut s’exprimer collectivement dans les rues avant ou après les expulsions, mais aussi par des assemblées ou des événements pour informer, qui donnent l’espace pour un échange de vues et un partage d’expériences.
En ce qui concerne ce dernier point, nous avons pensé que ces journées de discussion donneraient un coup de pouce bienvenu et offriraient un espace dans différents cadres (petits événements mais aussi grandes assemblées générales) pour que les gens de la scène puissent se réunir et discuter, réfléchir, critiquer et, au final, mieux comprendre les expériences que nous avons vécues ensemble ces derniers mois, après les deux expulsions de Syndikat et Liebig34. Cela permettrait ensuite de créer des perspectives pour les luttes à venir.
L’aspect international est quelque chose qui renforcerait le processus ci-dessus, car dans de nombreux endroits du monde, des espaces autonomes et auto-organisés sont attaqués. Nous considérons qu’il est important d’attirer l’attention sur ces luttes similaires, qui comprennent des expériences différentes, car cela pourrait être un pas en avant dans l’adaptation et l’adoption de nouvelles idées et stratégies et dans la création de nouvelles perspectives.
Des revers
La planification des journées internationales a commencé dès l’été, après l’expulsion de Syndikat, et a commencé à s’intensifier au cours du mois de septembre. Le premier grand revers auquel nous avons été confrontés a été l’annonce de l’expulsion de Liebig34 le 9 octobre. Nous avons décidé d’aller de l’avant avec l’appel international pour deux raisons principales. Tout d’abord, nous avons considéré que l’expulsion élargirait notre mobilisation pour la défense de Liebig34, faisant passer la question d’un événement d’une journée sur le Tag X et les quelques jours qui l’entourent, à un mois d’action centré sur la défense de nos projets. La deuxième raison était que nous pensions que cela mettrait la pression sur l’État lorsqu’il planifierait une expulsion au début d’un mois, sachant qu’il y avait un week-end de mobilisation internationale sur le même sujet à la fin du même mois.
D’un autre côté, le fait de devoir organiser et se mobiliser pour deux événements en quelques semaines en octobre a bien sûr réduit et épuisé les capacités. Bien que les gens aient vraiment mis beaucoup d’efforts dans toute cette organisation, peut-être avons-nous sous-estimé le travail qu’impliquaient ces événements, ou surestimé nos capacités à les réaliser.
Un deuxième revers majeur a été l’annonce des nouvelles mesures anti-covid19 de l’État, non seulement sur le territoire allemand, mais dans de multiples autres endroits du monde où nous nous étions mobilisés au cours des semaines et des mois précédents. Cela a créé une série de problèmes, allant de la recherche de lieux pour accueillir des événements à la mobilisation de personnes, non seulement au niveau international mais aussi à Berlin même, pour qu’elles viennent y participer. Nous avons quand même décidé de lancer l’appel, même si nous avons compris que la situation réduirait la participation et la dynamique générale.
Premièrement, nous pensons que nous ne devrions pas agir selon les propositions de l’État. Nous considérons que la pandémie est une menace réelle et nous pensons que nous devons prendre des mesures contre elle. Cependant, de la même manière qu’il n’y a pas eu de problème avec la manifestation du jour X pour l’expulsion de Liebig34 le 9 octobre, il ne devrait pas y avoir de problème pour continuer à agir sur ce sujet dès le lendemain, juste parce que l’État a décidé que c’est le moment de prendre ses mesures contre la pandémie. Le deuxième aspect qui a conduit à cette décision est que nous considérons les mesures prises par l’État comme étant à double sens. D’une part, elles interdisent aux gens de se rassembler et, d’autre part, elles permettent l’arrivée de milliers de flics à Berlin afin d’expulser Liebig34. Elles privent les gens de leur temps de loisir et de leur vie sociale, mais n’ont aucun problème à continuer de forcer les gens à aller travailler. En fin de compte, les mesures laissent intacts tous les problèmes contre lesquels nous nous luttons, mais nous interdisent d’y donner suite. La pandémie est une grande menace pour nos vies et celles de ceux qui nous entourent, mais elle est aussi synonyme d’expulsions, de gentrification, de répression et de violence policière, et nous ne pouvons pas prendre du recul, rester silencieux et observer cela simplement parce que l’État nous a dit de le faire.
Critiques
Concept
Avec le recul, notre tentative de contourner les éventuels problèmes des flics sous l’excuse des mesures Covid19 n’a pas fonctionné. Nous avons essayé d’être trop inventifs, mais en fin de compte nous n’avons pas calculé que les gens seraient confondus ou même démotivés par le concept du point d’information. Une deuxième erreur avec le lieu d’information était qu’il n’ouvrait que le premier jour des événements, ce qui était trop tard. Avec le recul, nous aurions peut-être dû proposer plusieurs points d’information dans différents quartiers les jours précédant les événements, afin que les gens aient un délai plus long et plus d’options dans la ville pour s’informer sur les lieux des événements.
Mobilisation tardive
Un autre aspect qui a joué contre nous a été la mobilisation tardive et limitée. Comme mentionné ci-dessus, en raison de l’expulsion de Liebig34, une grande partie de la planification et en particulier la mobilisation pour le week-end international a été reportée en raison du manque de capacités et de l’accent mis sur l’expulsion d’un de nos projets.
L’idée que l’expulsion de Liebig34 serait une mobilisation suffisante pour le week-end n’a pas non plus été concrétisée, en partie à cause de la mobilisation limitée de notre part, avec trop peu d’affiches et de textes diffusés. Le fait que beaucoup de nos espaces soient fermés ou fonctionnent avec des capacités limitées en raison des restrictions à cause du Covid19 a rendu la possibilité de mobiliser encore plus difficile.
Une deuxième raison pour laquelle cela n’a pas fonctionné est une sorte de mentalité de rituel qui existe largement dans la scène et qui considère le jour X comme le point culminant de la lutte, avec peu de choses qui se passent ensuite. L’un des objectifs de l’appel était d’essayer d’intervenir et de travailler contre cette mentalité, et comme cela n’a pas fonctionné, cela reste une question ouverte pour l’avenir.
Trop d’événements/actions
Depuis l’été, l’Interkiezionale et les projets qui la composent sont dans un processus constant d’organisation d’événements plus ou moins importants contre les expulsions et en faveur des projets. La manifestation « Sortez de la défensive » (Raus aus der Defensive) le 1er août, la manifestation du jour X pour Syndikat le 7 août, la semaine d’action féministe du 7 au 13 septembre qui comprenait une manifestation le 12 septembre, la manifestation du jour X pour Liebig34 le 9 octobre et enfin le week-end et la manifestation « United we fight » du 30 octobre au 1er novembre. Entre-temps et parallèlement à cela, une douzaine d’info-événements ont également eu lieu dans différentes villes en Allemagne et à l’étranger pour mobiliser, ainsi que plusieurs assemblées générales d’organisation et de réflexion à Berlin. Comme nous l’avons déjà mentionné, cela a entraîné un surmenage du Bündnis et des différents groupes et projets qui le composent.
Une autre critique, outre en ce qui concerne nos capacités, est que le bombardement des événements peut parfois conduire à une fragmentation des capacités générales de la scène, ce qui étale la participation et peut créer une confusion sur l’importance de chaque événement. Les grands événements de ce type ne sont pas le seul moyen de rapprocher la scène et de renforcer la lutte des projets, et nous devrions également explorer d’autres moyens d’y parvenir.
Le rôle de la répression dans nos relations et nos discussions
On pourrait également ajouter qu’un week-end de manifestations dont les objectifs sont centrés sur la discussion et la croissance, le développement collectif se heurte inévitablement à des problèmes face à une culture de la clandestinité et de l’anonymat de la scène anti-autoritaire de Berlin. Bien sûr, nous reconnaissons et respectons le fait que cette nécessité est souvent extrêmement valable, en raison de la nature de certains groupes ou actions et face à la répression, elle peut être un facteur contribuant à la faible fréquentation des événements d’information, à la diminution des discussions avant et pendant les événements et à une méfiance générale à l’égard d’une coopération et d’une collaboration plus ouvertes. Ainsi, nous voyons les rouages insidieux de la répression pousser notre politique de plus en plus loin en marge de la sphère publique.
Il est intéressant et plutôt ironique que, d’une part, la composition sociale des VV change constamment, ce qui entrave le développement de la discussion car les points sont souvent répétés par ou pour les nouveaux venus, alors que, d’autre part, les discussions de moindre envergure, du moins dans le cas de ce week-end, ont toujours été suivies par les mêmes personnes, ce qui signifie à nouveau que, bien que les discussions puissent se développer de manière plus fructueuse, les points sont souvent répétés d’une discussion à l’autre, ce qui n’aurait peut-être pas eu lieu si la participation avait été plus importante et plus variée. Cela peut conduire à une situation hiérarchique dans les VV, où nous, en tant qu’orga, répondons aux questions et prenons des retours d’information de manière descendante, plutôt que d’être l’occasion d’un partage collectif d’informations afin de se développer. Il se peut alors que le public en constante évolution qui assiste aux VV et autres se sente incapable ou peu désireux de s’impliquer davantage, alors que beaucoup de celleux qui sont déjà organisé-es ne veulent pas ou ne se sentent pas capables de discuter de choses dans des scénarios plus ouverts. La répression, bien sûr, joue un rôle central dans tout cela, car non seulement elle dissuade les personnes organisées de participer à des discussions plus ouvertes comme mentionné ci-dessus, mais elle dissuade les nouveaux venu-es de s’investir davantage dans nos luttes, et crée sans doute une atmosphère dans laquelle iels ne peuvent pas être accueilli-es aussi facilement.
Points positifs
Malgré ces critiques, le week-end a été riche en discussions intéressantes. Des centres de jeunesse à l’occupation de l’école Ohlauer, l’éventail des sujets abordés lors des événements était large, et offrait beaucoup de matière à réflexion concernant l’une de nos principales préoccupations en matière de « connexion des luttes urbaines ». Des événements sur le thème des espaces autonomes, de la loi sur l’enregistrement, de l’auto-organisation en temps de Covid et de la lutte urbaine à Paris en ont été quelques exemples. Les gens se sont réunis et ont échangé leurs points de vue et leurs perspectives. Les deux événements que nous avons organisés avec le plus d’espoir – la VV FLINT le premier jour et la VV ouverte le dernier jour – ont connu la plus forte participation, ce qui prouve que les gens sont intéressés à se réunir pour discuter, élaborer ensemble des stratégies et fixer des objectifs.
Compte tenu des circonstances, de nombreuses personnes venues de l’étranger ont manifesté leur solidarité. Leur présence a été très enrichissante, nous montrant que même pendant cette période, les gens choisissent d’être actifs et présents, de se battre et de résister. Des liens ont été tissés, des idées ont été partagées et des projets ont été lancés qui, espérons-le, se concrétiseront à l’avenir.
Le résultat de ce week-end a été le besoin partagé de connecter davantage nos luttes, de créer des stratégies communes et de réaliser des moments collectifs où toutes les différentes luttes se rassemblent et se rencontrent dans une perspective commune.
Manifestation
Une idée centrale de tout le week-end international était la manifestation du 31 octobre. Après discussion, nous avons décidé du parcours, partant de la Helsingforser Platz, continuant vers Warschauerstr et Südkiez, et arrivant finalement à Nordkiez, avec le clou de la manifestation devant la Liebig34 expulsée et sa dissolution à cet endroit.
En décidant de cet itinéraire, notre objectif était avant tout d’organiser une puissante manifestation dans l’un des quartiers les plus gentrifiés de Berlin-Südkiez. Cette manifestation pouvait nous permettre de nous adresser aux gens qui fréquentent les bars et les restaurants de cette zone, et de faire connaître notre lutte et notre contenu.
Südkiez, en plus d’être un quartier très gentrifié, est l’un des quartiers où Padovicz possède un grand nombre de propriétés. En choisissant ce quartier, nous avons donc ciblé l’un des plus grands propriétaires immobiliers et la société qui a porté l’expulsion de L34 devant les tribunaux. En ayant ce parcours dans ce quartier, nous avons également donné l’occasion aux solidaires venant de l’étranger de passer devant certaines des infrastructures du mouvement et de voir la relation que les projets de maisons ont avec la scène. En nous déplaçant à Nordkiez, notre principal objectif était de passer devant la dernière maison-projet expulsée, Liebig34, en reconnaissant l’importance de la L34 en tant que maison active dans le quartier mais aussi en tant que collectif anarcho-queer-féministe, dans le but de donner un message fort et optimiste à la foule : se tenir devant la maison, récupérer l’espace public contre l’État, le capital, les flics et les machos, et leur faire comprendre que même s’ils ont expulsé la maison, la lutte n’est pas terminée.
La participation des gens dès le début a été démotivante. Au départ, nous n’étions pas plus de 80 personnes. Au fur et à mesure de la marche de la manifestation, nous avons réussi à atteindre environ 1200 personnes. Bien que nous comprenions la situation des mesures anti covid, avec l’attaque continue des espaces autonomes, le nombre de participant-es n’a pas atteint nos attentes ou nos objectifs. Même s’il y a eu une tentative d’atteindre et d’impliquer un public plus large, les résultats n’ont pas été aussi positifs que prévu. Nous manquions de personnes organisées, mais aussi de plus grands blocs et de groupes organisés. Conscients de notre propre responsabilité à cet égard, nous nous efforçons de trouver des solutions pour établir des liens avec d’autres structures. Bien que nous n’ayons pas trouvé de solution pour relier les luttes, nous avons fait face à cet obstacle au-delà de cette manifestation.
La fragmentation des sujets et la mentalité de l’expertise politique sur les différentes courants politiques ne fait pas avancer la lutte. En outre, face à la perception qui considère le jour X comme le point culminant de la lutte et qui réoriente immédiatement son attention vers le jour X suivant, nous reconnaissons que, en tant que partie du mouvement, nous manquons de véritables liens et connexions entre le mouvement et les luttes. En reconnaissant et en soulignant les problèmes connus, nous devrions tou-tes nous efforcer d’établir des relations plus profondes entre les différentes luttes.
À partir de 19h45, la manifestation a traversé la Warschauerstr. en direction de Südkiez. Malgré le fait que les gens criaient des slogans, l’énergie était faible. Cependant, alors que la manifestation se poursuivait, les gens devenaient de plus en plus actifs en distribuant des tracts et en criant des slogans. En passant par divers projets de maisons, l’atmosphère est devenue plus dynamique et les gens ont pris confiance en elleux. Lorsque la démo est arrivée à la Frankfurter Allee, il y a eu une scission de quelques minutes qui a été rapidement récupérée. En arrivant sur la Dorfplatz, en face de la maison expulsée, les gens se sont mis à faire encore plus de bruit. À ce moment-là, des gens sur le toit de la Liebig34 ont lâché une banderole et allumé des feux d’artifice, symbolisants la ré-occupation du toit de la L34 et prouvants à l’État et à ses flics qu’ils ne peuvent pas expulser un mouvement. Au même moment, une barricade brûlait à Liebigstr ainsi que deux autres autour du parc de Forkenbeck. Après être resté quelques minutes à la Dorfplatz, la nasse des flics est devenue de plus en plus insupportable. Les gens s’en allaient et le nombre de flics augmentait de plus en plus. Des passages à tabac et des arrestations ont commencé à avoir lieu. La manifestation a donc décidé de continuer jusqu’à la Bersarinplatz et de s’y dissoudre.
L’attitude de la police était claire dès le début. Une escalade de notre part ne serait pas tolérée. Les fouilles systématiques au point de départ ont montré que les flics avaient un plan et étaient bien préparés. Pendant la manifestation, les flics étaient toujours des deux côtés à entourer le cortège. Ils se déplaçaient en équipes de 5-6 flics – et non 10 comme d’habitude – ,une forme qui leur donnait la possibilité d’être flexibles et rapides. Observant chaque situation et toujours prêts à intervenir brutalement, ils ont fait comprendre que leur position avait aussi un concept politique et tactique.
Une démonstration de confrontation de notre part un jour qui n’était pas proche d’une expulsion ne peut être acceptée car elle pourrait créer l’idée que nous, en tant que mouvement, sommes en mesure de choisir les moyens de notre politique en dehors de leurs plans et de leur agenda.
Suite à la manifestation offensive de la Dorfplatz, les flics ont décidé d’intensifier leur action et d’attaquer l’avant et l’arrière de la manif. Battant et poussant le premier et le dernier rang, les flics ont essayé d’arrêter le plus grand nombre de personnes possible. À ce moment-là, la manif a pu se défendre, évitant les arrestations en intervenant, et prouvant qu’avoir confiance dans la rue ne signifie pas seulement attaquer les flics, mais aussi défendre le corps de la manif, nos camarades et nos ami-es.
Face à nos erreurs et à nos lacunes, nous avons également constaté les résultats positifs de la manifestation. Outre le lâché de banderoles au L34, les barricades et la solidarité dont les gens ont fait preuve lors des arrestations, nous avons réussi à montrer que le combat n’est pas terminé. Trois semaines après l’expulsion de L34, les gens se sont à nouveau rassemblés pour manifester contre l’État, la capitale et la ville des riches.
Perspective
Notre appel s’est également joint à celui du squat Terra Incognita de Thessalonique pour faire d’octobre un mois consacré à la solidarité et à la lutte pour chaque espace occupé menacé par la répression. Nous devons reconnaître que, comme à Berlin, les projets de nos camarades et ami-es du territoire grec ont été confrontés à la répression. Très peu d’actions ont eu lieu en octobre, et l’état d’urgence sanitaire avec couvre-feu depuis début novembre, a rendu très difficile tout mouvement contre le régime, et la reconstruction de nos propres structures. Cela prouve l’urgence de nouvelles approches pour échapper à l’emprise de l’État, qui attache une grande importance à l’utilisation de l’espace public.
Potse, Meute et Køpi, sont toujours sous la menace d’une expulsion, et ont donc besoin d’être soutenus, surtout en ces temps de restrictions que nous traversons. Liebig34 a clairement indiqué que malgré l’expulsion, le collectif continuera à travailler et à se battre. Cela montre que notre lutte ne se termine pas, ni même ne culmine, avec l’expulsion d’un projet. Les projets que nous défendons sont plus que les salles qui les accueillent, et c’est la raison pour laquelle nous nous battons pour eux en premier lieu. Dans une ville qui devient de plus en plus hostile aux exclu-es et aux isolé-es, non seulement par l’embourgeoisement mais aussi par d’autres restrictions contre les opprimés, la lutte pour l’auto-organisation et les espaces anti-autoritaires devient plus impérative. Nous avons besoin de points de référence pour nous rencontrer et discuter, d’espaces sûrs loin de ce qui nous opprime et de forteresses pour les défier et les attaquer.
Des groupes à Berlin: https://radar.squat.net/fr/groups/city/berlin
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Interkiezionale, le 30 novembre 2020 https://interkiezionale.noblogs.org/post/2020/11/30/reflection-text-for-the-united-we-fight-discussion-and-actions-days-on-30-10-01-11/