Caen, Ouistreham: expulsion de 3 squats, manifestation contre la répression

Dimanche 13 juillet, un incendie se déclare au dernier étage du squat de la Demi-Lune, entraînant l’intervention des pompiers et une reprise des lieux par la police.
Le lundi 18 juillet, la mairie de Ouistreham et la préfecture du Calvados expulsent l’ancien centre de vacances Les Marines qui abritait deux squats, le Sans-Bail et le Riva Bella, depuis le début de l’année. Une soixantaine d’exilés originaires du Soudan y vivaient.

Un membre de l’AG de lutte contre toutes les expulsions déclare à la presse locale que « six personnes possédant des titres de séjours ou des récépissés de demande d’asiles sont restées pour attendre l’expulsion pour obtenir un hébergement d’urgence ». Personne n’a eu de proposition de relogement « alors que ce sont des personnes qui auraient dû être placées ». L’expulsion du squat « intervient quelques jours après une décision du Conseil d’État qui a cassé notre victoire au tribunal administratif »
L’association Citoyennes en Lutte déclare que « la mairie de Ouistreham et la préfecture du Calvados jettent des gens à la rue. Et pourtant, toujours aucun projet sur le bâtiment de la Pointe du Siège à Ouistreham, qui accueillait les exilés Soudanais en 2022. La preuve en images, à ce jour, ce lieu est toujours muré. Alors combien d’années les squats de 2025 resteront murés? »


Contre la répression, appel à manif samedi 26/07

Entre le 13 et le 18 juillet à Ouistreham et à Caen, trois squats ont été expulsés sans solution d’hébergement pour la plupart des deux cents personnes exilées qui y logeaient. Six autres sont menacés d’expulsion, grâce à des procédures accélérées permises par la dernière loi Kasbarian. Une manifestation a été organisée en réaction samedi 19 juillet. Elle s’est dirigée vers la Mairie, à la manœuvre dans ces expulsions, et c’est après y avoir pénétré que les flics ont chargé, blessant au moins une personne. Cinq personnes ont été arrêtées. Lundi 21 juillet, elles ont toutes été relâchées, sans suite pour trois d’entre-elles, des procès à venir pour les deux autres. La répression est brutale : 48h de garde-à-vue, des procès à venir, tout ça pour avoir posé un pied à la Mairie !

Ces événements s’ancrent dans une vague de répression des squats et de chasse aux indésirables plus large (les expulsions ayant été demandées par Retailleau himself). À l’échelle mondiale la machine à expulser s’active (création de nouveaux CRAs en France, ICE aux USA, etc.). Il est urgent de l’enrayer.

Si les expulsions trouvent souvent une application raciste, les indésirables, les superflus, ne sont pas les seuls sans-papiers. Les dernières lois ou projets de lois ciblent l’ensemble des plus vulnérables (15H d’activité pour le RSA, réforme des conditions d’obtention du chômage, volonté de réforme des prises en charge des Affections de Longue Durée, etc.). On nous prépare déjà à travailler deux jours fériés de plus, juste après nous avoir sucré deux ans de retraite. Et si ce n’est pas épuisé-es dans la misère que nous finirons, alors ce sera peut-être mort.e.s victimes d’une guerre, autre conséquence des frontières.

C’est à l’échelle mondiale que le Capital est en perte de productivité  ; c’est l’ensemble des corps, des esprits, des écosystèmes qui s’y verront exploités jusqu’à épuisement ou bien déchiquetés par une bombe de telle ou telle nation. Et en attendant cette fin tragique pour toustes, ce sont celles et ceux qui, dès aujourd’hui, pour une raison ou une autre, sont vu.e.s comme non-rentables, inexploitables, dangereux pour l’ordre social, subissent la répression.

Mais cette funeste fin n’est pas une fatalité. C’est de la reproduction de nos quotidiens que nous faisons marcher le monde, c’est donc aussi entre nos mains qu’est la possibilité d’y mettre fin. Fin aux frontières, au racisme, au travail, à la misère, aux États…

En solidarité avec celleux qui étaient engeôlé-es, pour que toustes puissent se loger, contre la répression ici ou ailleurs et en vue de la destruction de ce monde de merde, nous appelons à une manifestation samedi 26 juillet à 16H, place du Théâtre à Caen.

La répression qui s’abat aujourd’hui sur la solidarité avec les exilé-es frappera toutes nos luttes demain ! Soyons nombreux-ses dans la rue !

Des réfractaires réunis par-delà les nationalités


Groupes liés aux sans-papiers sur Caen et alentours https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen/city/caen/topic/sans-papiers
Des squats à Caen https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen/squated/squat
Des squats expulsés à Caen https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen/field_active/1/squated/evicted
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) à Caen https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen
Des événements à Caen https://radar.squat.net/fr/events/city/Caen


Appel de la manif du 26 juillet, Trognon https://trognon.info/Contre-la-repression-appel-a-manif-samedi-26-07-655