Rio de Janeiro (Brésil): La police arrête des dizaines d’activistes à la veille de la finale de la Coupe du Monde

Ce samedi 12 juillet 2014, à la veille de la finale de la Coupe du Monde, une vingtaine d’activistes ont été arrêtés chez eux. 60 ordonnances de perquisition et de détention provisoire ont été données à des personnes accusées de participer à des mouvements sociaux. Pour l’instant, 19 ont été effectuées. Les ordonnances ont déterminé cinq jours de détention provisoire. Les activistes ont été amenés à la « Cité de la Police » (Cidade da Policia), un gros complexe de commissariats créé l’année dernière pour centraliser les informations et les actions de la police militaire de Rio de Janeiro. Ensuite, les personnes arrêtées seront amenées à la prison « Bangu 8 » dans la journée.

À la veille de la finale du Mondial, où une grosse manifestation sous le nom « La Coupe du Monde n’aura pas lieu » (le fameux slogan né l’année dernière) est prévue, ces arrestations, sans aucune preuve ou justification concrète, servent à criminaliser et à bloquer les mouvements sociaux. « La courte durée de la détention met en évidence le but de l’Etat de neutraliser, réprimer et effrayer les personnes qui utilisent les manifestations comme un moyen d’expression et de lutte pour la justice sociale » (« Justiça Global »/ Justice Globale).

Une des personnes arrêtées raconte que la police a embarqué son portable, un masque à gaz et un t-shirt d’une rencontre des mouvements sociaux lors de l’arrestation chez lui. Les ordonnances de perquisition ont été effectuées à partir de 6h30. Les personnes arrêtées sont arrivées à la « Cité de la Police » vers 7h30. A l’arrivée au commissariat, la seule personne qui était menottée était un activiste noir…

Ce n’est pas la seule mesure prise par les autorités pour empêcher la dernière manifestation le jour de la finale de la Coupe du Monde : 30 000 flics ont été envoyés pour faire la « sécurité » du stade Maracanã. Les rues aux alentours du stade ont été bloquées au petit matin, pour le match de demain. On ne peut pas continuer à vivre dans un « État d’exception », où des personnes se font arrêter et emprisonner sous la seule accusation de participer à des manifestations. Cette Coupe du Monde a été la Coupe des expulsions de favelas, de la violence et des assassinats par la police. Elle devient aussi la Coupe du Monde qui veut faire taire les personnes qui se battent contre la misère, l’exploitation et les injustices commises pour organiser ce méga-événement.

À bas la dictature de la FIFA et de l’État Brésilien !

[Traduit de Autogestao.org.]