Chaque expulsion a son prix – Manifs les 5 et 9 juillet à Berlin
Cela fait maintenant plus d’une semaine que nos portes ont été découpées et que les flics et agents de sécurité ont envahi nos espaces de vie autogérés, s’installant dans les escaliers et dans nos espaces collectifs. Dès lors, l’expulsion et la destruction du rez-de-chaussée de notre maison collective a augmenté en vitesse et en agressivité. Notre espace social (comprenant le bar, espace de rencontres et de projection) la Kadterschmiede, nos atelier, laverie, grenier et jardin ont été réduits en poussière tandis que les containers ont été remplis avec nos affaires et notre histoire collective.
Notre projet rebelle et émancipateur a été supplanté par des laquais écervelés en uniformes, et nous sommes furieux, et pas seulement car nous sommes habitués à une meilleure compagnie que celle-ci. De toute façon nous faisons peu de différence entre ces cerbères en uniforme envoyés par l’Etat ou ceux des agences de sécurité privée. Ils montrent tous deux leur stupide allégeance aux logiques de domination et de contrôle non seulement par leur présence mais aussi par des actes de violence quotidienne, par du harcèlement, et par leurs commentaires dégradants qui ne sont pas uniquement dirigés contre nous, mais également contre nos visiteurs, nos amis et voisins, y compris des enfants.
Les flics ont mis en place une zone de restriction, fermant l’entrée de la maison et de ses alentours avec un dispositif de barrières. Toute personne voulant nous rendre visite ou simplement rentrer chez elle doit passer un chapelet de condés et d’agents de sécurité gonflés et agressifs, et est souvent obligée de présenter des papiers d’identité. Ce procédé peut parfois prendre des heures.
Les flics en ont profité pour recueillir des informations concernant un grand nombre de personnes rentrant dans la maison, et ont divulgué une partie de cette liste à un groupe nazi.
Le prétexte de cette expulsion est que le propriétaire John Richard Dewhurst, un avocat des taxes, millionaire et méga-investisseur au sein de compagnies impliquées dans les panama papers, qui fut précédemment procureur de la Cour Suprême pendant l’apartheid en Afrique du Sud, prétend vouloir accueillir des réfugiés dans les espaces vidés de la maison. Si bien entendu ils peuvent payer le prix de location du marché dans les espaces rénovés, c’est un montant bien trop élevé pour la plupart des gens et bien au-delà de ce que les organisations de logement des réfugiés peuvent offrir de payer. Cela ne passe pas avec nous.
L’évidente instrumentalisation des réfugiés comme excuse pour attaquer un espace – qui a démontré de la solidarité aussi bien au niveau politique que pratique avec les réfugiés et autres personnes en situation précaire – ne nous étonne pas. En effet, les personnes en situation précaire sont souvent montées les unes contre les autres au sein du système actuel qui est établi pour nous exploiter au profit de gens tels que Dewhurst.
Histoire d’ajouter du sel à la plaie, trois réfugiés, qui avaient trouvé une maison au sein de notre communauté du 94 durant ces opérations d’invasion et de violence, ne peuvent plus vivre ici à cause de la peur de répressions supplémentaires et du stress dû à l’omniprésence policière.
L’Etat et les plus privilégiés ont une fois de plus oeuvré pour détruire des espaces de solidarité sûrs au sein de nos communautés qui luttent intensément au quotidien.
La zone autour de Rigaer Strasse a été lourdement gentrifiée ces dix dernières années et la flambée des loyers a poussé beaucoup de résidents à partir, certains étant jetés dehors ou déplacés pour faire place nette à de nouveaux projets urbanistes. Cela est inaccessible pour la plupart des résidents de longue durée mais cela apporte plus de profit aux investisseurs. Faisant partie d’une coalition de quartier plus large aussi bien au niveau des projets que des individus, nous avons lutté contre ce procédé de gentrification, en nous battant pour que notre quartier demeure un endroit pour tous, pas juste pour les riches. Durant ces dernières années, nous avons vu les relations chaleureuses et de solidarité grandir entre les gens du quartier tandis que les gens du voisinage partageaient de plus en plus leur quotidien.
Les voisins, ainsi que d’autres projets autonomes mais aussi des personnes vivant dans des logements privées se sont rencontrés et organisés dans la rue, dans notre jardin et dans notre cuisine populaire au Kadterschmiede.
Nous comprenons l’attaque et la surenchère d’agressivité envers nos espaces collectifs comme partie intégrante des répressions plus largement menées au sein du capitalisme. Ces conditions voient les éléments de la vie collective et de la résistance attaqués, co-modifiés, cooptés, et dans un dernier recours détruits et remplacés par des formes de vie plus contrôlables et consommables. Nous reconnaissons également le pouvoir des espaces collectifs, des campagnes, des actions et des initiatives réalisées face à la pression grimpante qui nous est infligée à tous sous l’emprise d’un système pourri qui s’effondre, resserrant l’étau autour de nos cous à mesure qu’il se noie sous le poids de son propre cadavre gonflé. Il est évident pour nous que l’efficacité et la potentialité de ces formes collectives libertaires, incluant notre propre projet, représente une menace contre ce système et tous ceux qui en bénéficient.
Nous continuerons à nous battre pour tous les projets autonomes, initiatives et lieux qui offrent de l’espace et créent des opportunités d’expérimentation de modes de vie alternatifs sous ces conditions merdiques, à travers les frontières qui divisent et nous sont imposées par ceux d’en haut.
Nous vous invitons à nous rejoindre pour exprimer notre résistance et notre rage à l’occasion de deux manifestations de rébellion ;
- Le 5 juillet ; audition civile qui décidera qui peut occuper les espaces expulsés (10h, Landgericht Berlin, Littenstr. 12-17 Berlin)
- Le 9 juillet ; manif pour montrer notre rage et notre solidarité avec tous les espaces autonomes menacés d’expulsion (20h30, Wismarplatz, Berlin)
Réalisons notre promesse de destruction des biens de l’Etat et de ses structures d’au moins dix millions d’euros de dégâts. Chaque expulsion a son prix !
Si vous avez besoin d’un endroit où dormir vous pouvez envoyer un mail à :
schlafboerserigaer@@@inbox.lv
Votre solidarité, quel que soit votre mode d’expression, nous donne de la force et nous fait chaud au coeur.
A bientôt dans les rues de Berlin !
Bien à vous dans nos luttes,
R94
[Publié le 3 juillet 2016 sur Le Chat Noir Émeutier.]
Ci-dessous, un récit de l’expulsion de la ‘Kadterschmiede’ du 22 juin et un petit aperçu des actions de solidarité qui ont suivi (publiés sur Le Chat Noir Émeutier le 1er juillet):
Feu à leurs villes de riches (en guise de solidarité avec la Rigaer94 du quartier nord de Berlin)
Dans la matinée du 22 juin 2016 aux environs de 7h30, environ 300 flics, vigiles de sécurité et ouvriers du bâtiment ont débarqué au 94 de la Rigaerstraße. D’abord, les ouvriers ont découpé et enlevé la porte d’entrée. Après avoir sécurisé leur place dans la maison, flics, ouvriers et agents de sécurité ont pris place dans le jardin, dans la cour et sur le toit, ainsi que dans les escaliers. Flics et ouvriers se sont mis ensemble à inspecter le mobilier qu’ils pourraient trouver dans la cour (vélos, abris à vélo, réfrigérateurs, caravanes, etc.). Nos portes ont été enlevées et leurs cadres démontés, téléphone et connexions à internet coupés. C’est seulement après que nos avocats aient pu accéder à la maison que nous avons été informés des raisons de l’intervention de la police.
Selon un communiqué de presse du gestionnaire de la maison, Pawel Kapica, l’ensemble du rez-de-chaussée, comprenant l’atelier, le jardin, l’entrée et le bar « Kadterschmiede » devraient être reconstruits comme appartements pour réfugiés. Ceux-ci devraient être loués avec des contrats de location réguliers dans des conditions de location habituelles de Berlin limitées aux espaces de vies » (Friedrichshain hilft e.V.i.G. & Moabit hilft e.V). Ces organismes ont confirmé dans un communiqué de presse commun que les agences des loyers habituels pour les réfugiés tels que le LAGeSo et le Jobcenter ne seront pas en charge de ces logements.
Toutes les affaires du grenier de la maison de devant ont aussi été dégagées. Après des discussions avec les flics, les habitants ont sauvé toutes les affaires – atterries sur le sol – qui ont pu l’être. Tout le reste a été dégagé et saccagé par les ouvriers. Pendant cela, beaucoup d’objets ont été volés par les ouvriers et les agents de sécurité. Seuls quelques vélos ont été rendus contre un titre de propriété de la part des habitants de la maison de devant, qui, pour certains, ont été contrôlés et dont l’un a été placé en garde-à-vue.
Désormais, tout le rez-de-chaussée (y compris le « Kadterschmiede ») a été expulsé. Cela signifie que nous perdons notre espace public, qu’une partie majeure de notre vie collective est détruite.
Les agents de sécurité sont censés rester dans la maison jusqu’à ce que les travaux de construction soient achevés, ce qui signifie vraisemblablement des contrôles réguliers pour les habitants. Nous ressentons la présence des agents de sécurité dans notre maison comme une menace sérieuse pour nous-mêmes, pour la Rigaer strasse.
A l’heure actuelle, seuls quelques habitants qui sont identifiés comme occupants de la maison peuvent aller-et-venir, ce qui signifie être contrôlé par les flics qui s’attardent toujours dans les escaliers et l’entrée. La rue devant la maison est fermée. Nous ne pouvons pas, à l’heure actuelle, prévoir une fin à ce dispositif policier.
Les arguments qu’utilisent les proprios d’apparts pour réfugiés pour nous expulser sont plus que cyniques. La menace d’expulsion qui vise les féministes radicales de la ‘Wagenplatzes Kanal’ est également justifiée pour la construction d’un camp de réfugiés. Le Sénat, aux côtés des propriétaires et gérants d’apparts pour migrants comme Kapica, tente de rendre contrôlables des zones marquées par des attaques racistes, ce qui rend impossible toute vie auto-déterminée pour les migrants.
Nous ne nous laisserons pas instrumentaliser, nous sommes solidaires avec tous les sans-papiers et luttons pour des espaces autonomes pour tou-te-s, partout !
Cette expulsion est l’intervention policière la plus hallucinante que nous avons enduré depuis longtemps. La zone de danger que nous avons enduré depuis octobre 2015 est une menace constante pour les projets auto-organisés dans la Rigaerstrasse et dans l’ensemble du quartier nord. Les attaques constantes de l’Etat et des flics atteignent désormais son apogée avec l’expulsion de la « Kadterschmiede » pour notre projet.
Nous avons la rage ! Faisons tout péter, créons partout des zones de danger, mettons Berlin dans le chaos !
Le Rigaer94 demeure indomptable !
Nous n’abandonnerons jamais ! One Struggle, One Fight !
[Traduit de l’allemand de contrainfo.]
Le soir-même de l’expulsion (partielle) de l’espace autonome de la Rigaer94 (celle du 22 juin 2016), une série d’actes rebelles et incendiaires ont jailli à la face des riches et des puissants un peu partout en Allemagne. Mais c’est évidemment à Berlin que la révolte a été la plus intense, avec des manifs sauvages dans de nombreux quartiers qui ont laissé de gros dégâts (la plus significative a réuni plus de 200 personnes en début de soirée et a déambulé dans de nombreuses rues du quartier nord ‘Friedrichshain’ puis de Kreuzberg.). Voici une petite liste du désordre en divers endroits de la capitale :
- A Pferg, une BMW flambe, tout comme des engins et du matériel de chantier d’apparts de luxe.
- Des pierres volent contre la façade d’une banque à Moabit.
- Sur la ‘Hallesches Ufer’, des pierres et de la peinture atterrissent sur une agence bancaire en faisant pas mal de dégâts.
- Des voitures de bourges flambent dans la ‘Alexandrinnen Straße, Gitschiner & Stralauer-Halbinsel’.
- Des jets de pierres détruisent les vitres d’une banque de la ‘Heinrich-Heine Straße’
- Tags et vitres pétées pour une agence immobilière de la ‘Choriner Straße’.
De manière générale, il y a eu un nombre incalculable de tags et de bagnoles (de luxe pour la grande majorité, mais aussi des véhicules d’auto-partage) vandalisées, quand celles-ci n’ont pas été incendiées. Des bâtiments de l’Etat n’ont pas été épargnés, comme par exemple la mairie de Kreuzberg, qui a reçu bouteilles de peinture et pierres sur sa façade (cf ci-dessous).
Magdebourg (Saxe-Anhalt), 22 juin 2016 : deux agences immobilières (Remax, Büschel) ont perdu leurs vitres. L’attaque a été revendiquée, et le texte se termine par ces mots: « Une attaque contre la Rigaer94 est une attaque contre nous tous. Nous ne laisserons pas d’autres interventions policières contre les lieux et les structures autonomes et autogérés sans réponse. »
Munich, 22 juin : l’architecte des « Glockenbachsuiten » (ensemble de logements pour bourges, qui a été attaqué à la peinture il y a quelques semaines) a reçu de la visite. La serrure de la porte d’entrée de son domicile a été bouchée à la colle et quelques mots ont été inscrits à la bombe de peinture : « Glockenbachsuiten? Fuck off! »
Hambourg, 22 juin : une voiture de riches (de marque Porsche) a été livrée aux flammes dans le secteur de Harvestehude. L’attaque a été menée en réponse à l’expulsion policière le 22 juin dernier à Berlin, comme le dit le communiqué mis en ligne sur Indymedia-Linksunten.
Leipzig (Saxe), 23 juin : dans la nuit de jeudi, sept véhicules de CG-Group (développeur et promoteur immobilier) sont incendiés. Ce sabotage incendiaire est dirigé contre ceux qui font tout pour construire l’image d’une ville moderne et luxueuse. C’est aussi réalisé en solidarité avec la Rigaer94 de Berlin, visée par une opération policière la veille.
Rostock (Mecklembourg-Poméranie), 23 juin : un guichet automatique de tickets de transports a été saboté et le tribunal de la August-Bebel Strasse a été badigeonné de peinture. Dans un communiqué, les auteur-e-s parlent de ces actions comme « une petite contribution au million d’euros de dégâts », en référence à l’appel au désordre à la suite d’expulsions de lieux autogérés. On y lit aussi « que ce soient des patrouilles de police ou des agences pour l’emploi, des caisses d’épargne ou des agences KIK – Chaque expulsion coûte au moins 1 millions d’euros ! ». ils concluent par « notre solidarité s’adresse aux personnes expulsées ».
Weingarten (Bade-Wurtemberg), 23 juin : attaque d’une agence bancaire à Ravensburg. Un tag « Défendons la Rigaer94 » a accompagné les bris de vitres de l’agence.
Dresde (Saxe), 23 juin : un véhicule de ‘Thyssenkrupp’ a été incendié. Extrait du communiqué de revendication : « ThyssenKrupp est la plus grosse société d’armement d’Allemagne et donc pas seulement un soutien mais aussi un responsable des guerres. L’entreprise tire profit de la détresse, de la misère et des expulsions. De plus, c’est pour la puissance d’armement de l’État allemand qui se considère comme étant ‘le sauveur du monde’, mais qui en fait est co-responsable de l’errance de milliers de personnes. Nous espérons que la colonne de fumée soit visible jusqu’à Berlin et que nous nous impliquerons dans les dégâts à un million d’euros annoncés pour chaque attaque de nos espaces. »
Berlin, 24 juin : au petit matin, trois voitures de luxe sont parties en fumée : une Audi dans la Alemannenstraße, une Range Rover et une Mercedes type 4X4 dans la Teutonenstraße. Dans les environs, des tags expriment la solidarité avec la Rigaer94 : « Des dégâts à 10 millions d’euros, ce n’est plus assez ! Rigaer reste ! »
Berlin, 24 juin : Le jobcenter du quartier Mitte est visé par une attaque à la peinture (extincteurs et bouteilles) en réponse à l’attaque policière de la Rigaer94. Quand un zèbre et une girafe en ont ras-le-bol du travail et laissent exploser leur rage, ça donne ça.
Würzburg (Bavière), 24 juin : un immeuble de logements de haut-standing récemment construit dans le quartier de Zellerau a été tagué d’un « Rigaer94 reste ! » et des bouteilles de peinture ont été balancées sur la façade. Dans un communiqué, il est expliqué que ce nouvel immeuble de copropriétés pour bobos vient de succéder à un bar de quartier, « L’Oncle ».
Leipzig (Saxe), 26 juin : dans la nuit de samedi à dimanche, des personnes se sont baladées au cœur du projet d’OB Jung [NdT: pour évoquer le maire de la ville de Leipzig qui se nomme Burkhard Jung, en charge des projets urbanistes de la ville et responsable du développement urbain – il s’agit là d’un projet de construction d’apparts sur le port de Lindenauer] pour aller incendier un container de chantier qui sert d’espace de ventes de logements dernier cri. Le communiqué se termine par ces mots : « Nous ne rêvons pas de transformer l’existant, ça nous suffit lorsque nous le voyons brûler. Love R94 – Hate Cops ».
Brême, 27 juin : toutes les vitres, ainsi que la porte d’entrée du promoteur immobilier de luxe Von Poll ont été défoncées « en solidarité avec la Rigaer94 et comme petite contribution à l’appel aux 10 millions de dégâts. Car comme le rappelle le communiqué, « chaque expulsion a son coût ».
Weimar (Thuringe), 29 juin : au cours de la nuit, une agence immobilière de la Kaufstraße a perdu sa vitrine. Le bâtiment dans lequel est hébergé le bureau d’arrondissement du parti de la CDU (droite chrétienne) a mangé de la peinture. Quelques jours auparavant, les façades de la Herzogin-Anna-Amalia-Bibliothek et de l’OFAJ [Office franco-allemand de la jeunesse, qui est une institution de l’UE, NdT] ont été recouverts de peinture et de tags (tels que « Rigaer94 reste ! ») en solidarité avec le Rigaer94.
Berlin, 28 juin : Le ‘Job Center’ du quartier Mitte (situé dans la Lehrter Straße) est attaqué pendant la nuit : les vitres de l’entrée ont été étoilées et de la peinture projetée sur la façade.
Berlin, 29 juin 2016 : à Schöneberg, une voiture de l’ambassade de France est incendiée. L’incendie est fait en solidarité avec les révoltés en France dans le cadre du mouvement contre la loi Travail. A Mitte, c’est une voiture de l’ambassade de Géorgie qui est carbonisée un peu plus tard. Dans le communiqué revendiquant les deux incendies, publié sur internet, les auteur-e-s expriment aussi leur solidarité avec la Rigaer94: « A Berlin aussi le pouvoir d’Etat continue à mener sa guerre contre la population du quartier-nord de Friedrichshain. Henkel (sénateur à l’intérieur) n’est jamais en reste face à Valls. Ils tentent tous deux de briser l’entrain des insurgés par l’oppression, l’état de siège, les procédures restrictives, par différentes stratégies militaires envisagées. Le fait que leurs plans ne se réalisent ni dans toute la France, ni dans la petite enclave gauloise de Berlin nous le prouve ces derniers jours et mois. Nous voulons donner de la force aux compagnons de la Rigaer94 et aussi de France et feront jaillir les flammes de nos cœurs dans les rues de Berlin ».
Berlin, 30 juin : à Wedding, le bâtiment de ‘Gesobau’ [entreprise de construction qui œuvre à cette ville de riches, NdT] a été attaqué avec des pierres et de la peinture. Le communiqué mentionne la solidarité avec les occupant-e-s de Rigaer94.