France: Le point sur les actions de solidarité avec le squat des 400 couverts à Grenoble

Vendredi 25 février 2005, diverses actions de soutien à la traverse des 400 couverts (ruelle squattée à Grenoble) visant les mairies socialistes ou les locaux du PS ont eu lieu un peu partout. La volonté était de contribuer à un rapport de forces en faveur d’espaces d’autonomie et d’autogestion. Ce squat est menacé d’expulsion par la mairie PS de Grenoble. Les manifestations visaient au maintien des 400 couverts tout autant qu’à dénoncer la politique des mairies socialistes : tonnes d’expulsions de squats (comme par exemple la veille même de l’action, à Rennes, où le squat de l’Ekluserie a été expulsé, tandis qu’une semaine auparavant la mairie gauche plurielle du douzième arrondissement de Paris expulsait un squat ouvert depuis près d’une semaine) et d’expulsions de sans papierEs, politique sécuritaire et autres méfaits habituels quand on approche un peu de la social-démocratie…

—– LES 400 COUVERTS, C’EST QUOI, C’EST QUI ? —–
C’est une petite rue du centre-ville de Grenoble, squattée depuis plus de trois ans. C’est le domicile d’une vingtaine de personnes, c’est une vie collective quotidienne, un lieu public où se déroulent une multitude d’activités à prix libre (débats, concerts, projections, réunions de différents collectifs…), une bibliothèque alternative, un square et un four à pain autoconstruit pour des repas de quartier conviviaux, ainsi que moult expérimentations pratiques (toit végétal, potager, compost, pharmacie des plantes, informatique libre, etc.).
Tous ces espaces, ces activités, ces réflexions, ont été réalisés avec les moyens du bord, sans subventions et pratiquement sans argent, hors des circuits marchands et institutionnels.
La municipalité de Grenoble, propriétaire, veut expulser et raser la traverse des 400 couverts pour y reconstruire une vaste opération immobilière. L’argument principal pour justifier la disparition de ce lieu est la création de 12 logements sociaux. Expulser des gens qui prennent en main leur habitat pour en reloger à peine plus dans des immeubles standardisés, c’est cette logique bureaucratique qui favorise le contrôle social des habitant-e-s, et planifie l’anéantissement systématique des lieux d’invention et de contestation.
Dans une ville qui consacre des millions à la construction d’un stade de foot ou d’une maison de la culture élitiste, ce ne sont pas les squatteureuses qui empêchent la mairie d’appliquer son programme social.
Nous nous battons pour que cet espace de création, de tentatives, de réflexions, de rencontres et de solidarités continue d’exister .

Ci-dessous, le récapitulatif des différentes actions menées le 25 février en solidarité avec les 400 couverts et tous les squats menacés d’expulsion à travers l’hexagone :

+++ GRENOBLE +++

– Le 24 février au soir, l’entrée du local grenoblois du Parti Socialiste a été sabotée… Plus de précisions sur http://squat.net/fr/news/grenoblea010305.html

– Vendredi 25 février, vers 14h30 des gravats ont été déposés devant la mairie par une cinquantaine de personnes. Deux pancartes ont été plantées en haut du monticule : «Ce que la mairie fait de nos maisons» et «Ce qu’il faudrait faire des lieux de pouvoir». Deux banderoles ont également été fixées sur un pont traversant le boulevard, à quelques mètres de la mairie, avec les slogans suivants : « On en a marre, on s’organise. Autonomie ! Squats ! Gratuité !» et «Qui décide quoi pour qui ? Quoi décide qui pour quoi ?»
Alors que tout le monde s’apprêtait à quitter les lieux, la police a violemment chargé et arrêté arbitrairement une dizaine de personnes. Celles-ci ont été relâchées après des contrôles d’identité, qui traduisent bien la volonté de fichage systématique des autorités.
30 000 tracts ont été diffusés dans toute la ville, rappelant la situation critique des squats des 400 couverts, de La Mordue, de Resistor et de La Mèche, ainsi que de nombreux autres squats grenoblois.
Pour lire le tract et le récit complet de l’action :
http://squat.net/fr/news/grenoble010305.html

+++ PARIS +++

Ce vendredi 25 Février le hall de la mairie PS du 12e arrondissement a été recouvert de gravats en signe de protestation face à la politique d’expulsion des squats menée par la gauche à Paris et dans de nombreuses autres villes. Un bref récit de l’action peut être lu sur http://squat.net/fr/news/paris250205.htmlet des photos de l’action sont sur http://lille.indymedia.org/article_theme.php3?id_article=1016

A noter qu’une violente expulsion suivie d’échauffourrées avec la police et d’une manif sauvage a eu lieu dans ce même 12e arrondissement le 17 février dernier. Plus d’infos sur http://squat.net/fr/news/paris180205.htmlet sur http://squat.net/fr/news/parisa180205.htmlpour les suites mouvementées du lendemain… Des photos de l’expulsion sont sur http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=32696et un texte écrit suite à l’expulsion se trouve sur http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=32713(Et si vous avez du temps, il y a même un communiqué de la CNT FAU Jussieu et de SUD Etudiant pour soutenir les squatteureuses expulsé-e-s, sur http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=32993).

+++ MONTPELLIER +++

Une trentaine de personnes ont investi la Maison de la démocratie. Face à la simple demande d’envoyer un fax à la mairie de Grenoble, il a été répondu: « C’est pas possible. Si tout le monde se met à envoyer des fax et des machins, c’est l’anarchie (…). C’est du matériel privé. Ici, ce n’est pas public, c’est un service de la mairie ».
L’occupation a donc duré jusqu’à ce que les fonctionnaires et élus de ce jouet médiatique qu’est la Maison de la Démocratie acceptent finalement d’envoyer le fax. Pendant ce temps, des employés étaient prêts à utiliser la violence pour empêcher l’entrée dans les bureaux (une porte refermée sur une main).
A Montpellier comme à Grenoble, villes socialistes, on n’a pas le droit d’utiliser le matériel public (parce que sinon, c’est l’anarchie). Vive l’anarchie!
A noter que dans le même temps, trois appartements laissés vides par les bailleurs sociaux étaient ouverts dans la cité du Petit Bard. Contre les listes d’attente pour avoir des HLM, le choix de l’auto-attribution est fait…
Plus de précisions sur http://squat.net/fr/news/montpellier250205.html

+++ DIJON +++

Une banderole géante a été déployée le long d’une façade en chantier, sur un grand échafaudage de la mairie PS de Dijon : « À Grenoble comme ailleurs, le PS expulse. Soutenons l’espace autogéré des 400 Couverts ». Le but était notamment de visibiliser le fait que la répression n’est pas le privilège de la droite.
Une quinzaine de personnes étaient présentes au pied de l’échafaudage, et dans la cour de la mairie, pour calmer les élu-e-s (le maire et sa cour, très énervés d’être mis face à leurs contradictions…).
Tous les détails de l’action sont sur http://squat.net/fr/news/dijon250205.html
Des photos de la magnifique banderole et de la rutilante mairie de Dijon se trouvent sur http://www.dioxyde.org/statique/400couverts/

+++ BESANCON +++

Des personnes sont entrées dans la mairie (PS) et ont tenté d’interpeller le maire à propos des 400 couverts, de la politique sécuritaire appliquée sur Besançon, de la destruction des tentatives de création d’espaces autonomes (expulsions de squats systématiques). Elles ont été arrêtées avant de parvenir au bureau du maire et après de vives discussions sont redescendues distribuer des tracts avec banderoles et panneaux…

+++ SAINT-ETIENNE +++

Extrait d’un communiqué : « Ce vendredi 25 février 2005 nous avons fait subir au Parti Socialiste de (Saint-)Etienne un échantillon de ce qu’il inflige à de nombreuses personnes, dans le cadre de l’exercice de son pouvoir au niveau tant local que national. En effet les membres de la permanence stéphanoise du P.S. ont trouvé ce matin leurs locaux (symboliquement) murés, ainsi qu’un permis de démolir sur leur façade. Cet après-midi ils recevaient un avis d’expulsion et quelques coups de téléphone explicatifs du Comité pour l’Expulsion, la Destruction et le Réenchantement des Espaces Occupés par les Parasites Sociaux et Autres Nuisibles.
Plus d’infos sur http://lenumerozero.lautre.net/article.php3?id_article=479

+++ NANTES +++

Des individues ont déposé du compost et autres poubelles dans l’entrée du local du PS. La mairie étant socialiste, les expulsions se font « pour le bien des squatteureuses », sous couvert de salubrité, et bien sûr sans procès, sans délais.

+++ THONON-LES-BAINS +++

Quelques personnes se sont reunies à Thonon-les-bains, Haute-Savoie, pour protester contre les menaces d’expulsion des squats des 400 couverts à Grenoble et faire connaitre leur situation.
Un tract a été diffusé, devant une table de presse informative. Il a été rappelé combien la mairie de Grenoble vaut ses collègues de droite en ce qui concerne l’urbanisme (nombreux bâtiments vides, « beaux » projets urbanistiques s’adressant à l’élite aisée, et développement culturel en faveur de cette même élite, et bien sûr expulsion de squats…).

+++ REIMS +++

Des affiches et des tracts dénonçant les menaces d’expulsion contre les 400 Couverts et d’autres squats ont été collées et distribués dans le quartier de feu La Grosse Caillasse, squat populaire expulsé en 2002.
Plus de précisions sur http://squat.net/fr/news/reims020305.html

+++ LYON +++

Après une visite au local du Parti Socialiste à Lyon, un groupe de personnes déguisées en cuisiniers-ères s’est installé place des Terreaux autour d’une grande marmite de « soupe de roses ». Des tracts ont été distribués, fustigeant les politiques socialistes en matière de cogestion de la misère, et revenant sur le cas des 400 couverts et d’autres squats en danger dans l’agglomération lyonnaise. Ils rappellent que dans cette ville, sur 60 squats expulsés en quelques années, 80% sont encore murés, à l’abandon. Le rassemblement a été dispersé par la police, non sans quelques contrôles d’identité…
Plus d’infos sur http://squat.net/fr/news/lyon010305.html

+++ NEUILLY-SUR-MARNE +++

Extrait du communiqué : « Quelques individus de Neuilly-sur-Marne, se sont résolus au cours d’un banquet à soutenir le squat des 400 couverts (Grenoble) menacé par la gôche soc. Vite, un verre de plus et les assiettes de la bouffe sont bientôt des supports pour quelques messages bien sentis : « NON », « C’est vous les méchants » et autres « Vive les squats ». »
Plus de précisions sur http://squat.net/fr/news/neuillysurmarne020305.htmlet quelques photos sur http://lille.indymedia.org/article_theme.php3?id_article=1019

+++ MARSEILLE +++

Des individuEs se sont installéEs sur une place du centre-ville pour y diffuser des tracts et des brochures, et discuter avec les passantEs des problèmes de logement et d’urbanisme. Le soir illes ont fait une émission sur radio Galère sur les 400 couverts.

+++ QUELQUE PART EN PROVENCE+++

Envoi de multiples mails aux bureaux de la mairie de Grenoble. +++ RENNES, L’EKLUSERIE +++

Le matin du jeudi 24 février, la police, bottée et casquée, a mis fin à l’occupation des anciens locaux de la DDE (aka l’Ekluserie).
Dans la foulée, les bulldozers ont commencé leur repas.
Mais les squatteureuses ne se sont pas laissé faire. Voyez https://squat.net/fr/news/rennes250205.htmlet http://nantes.indymedia.org/article.php3?id_article=5049

— Longue vie aux 400 couverts! —
— Courte vie au PS ! —

Si vous voulez protester contre les expulsions sur Grenoble:
-Hôtel de Ville, 11 boulevard Jean Pain, BP 1066, 38021 Grenoble Cedex 1
-Tél. 04 76 76 36 36
-Fax 04 76 76 39 40
-email: contact [at] ville-grenoble [point] fr

Plus d’infos sur des squats en France et à Grenoble:
http://squat.net./fr/index.html
http://grenoble.squat.net/
http://www.inventati.org/nebuleuse
http://grenoble.indymedia.org

anonyme