Depuis le premier jour de la Coupe du Monde 2014, pas un jour ne se passe sans manifestations contre la FIFA et le gouvernement brésilien. La présence émeutière d’anarchistes et autres révolutionnaires est plus que palpable, la tactique du black bloc souvent présente, et si bien sûr le mouvement a moins d’ampleur qu’en juin 2013, il est tout de même impressionnant de constater que toutes les villes impliquées dans cette Coupe du Monde sont touchées à chacun des matches qui s’y jouent par des manifestations déterminées. Après plusieurs articles déjà publiés depuis l’ouverture du Mondial le 12 juin dernier, voici les dernières nouvelles du Brésil:
Lundi 16 juin 2014, plus de 200 personnes ont manifesté en direction du stade de l’Arena da Baixada, à Curitiba, peu avant le match Iran-Nigéria. Cette nouvelle manifestation contre la Coupe du Monde, la FIFA et le gouvernement brésilien, a tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Un black bloc s’est attaqué à des banques et à des commerces en plein centre-ville.
Le même jour, une manif d’environ 300 personnes a également eu lieu à Natal, pendant le match qui opposait le Ghana aux États-Unis. La manif, qui a eu lieu tout près du stade de l’Arena das Dunas, s’est également transformée en émeute. Des manifestant-e-s ont brûlé les drapeaux de la FIFA et des États-Unis. Plusieurs personnes ont été arrêtées par les flics.
Mardi 17 juin, environ 200 personnes ont manifesté sous haute surveillance policière à Belo Horizonte, alors que se jouait le match Belgique-Algérie.
Idem à Fortaleza, jour-même du match Brésil-Mexique, où plusieurs centaines de personnes ont manifesté près du stade.
Alors que les manifestant-e-s essayaient de forcer un barrage policier, une demi-heure avant le début du match, la police a dispersé la manif à coups de grenades assourdissantes, gaz lacrymo et canon à eau. Du mobilier de sécurisation du stade a été endommagé pendant les affrontements. Les manifestant-e-s ont résisté en caillassant les flics, mais près d’une trentaine de personnes ont été arrêtées.
Déjà, dans la matinée, une manif contre le Mondial avait provoqué la fermeture de l’autoroute en direction du stade Arena Castelão pendant plusieurs heures, même si les flics n’ont finalement eu aucun mal à disperser cette manifestation « pacifique ».
Un récit détaillé de ce jour de manif à Fortaleza a été publié sur le Chat Noir Émeutier.
Mardi 17 juin également, dans le sud-est de Rio de Janeiro, au moins 15 personnes ont été arrêtées pendant une manifestation pour la gratuité des transports en commun, manif qui faisait suite à une récente hausse des tarifs de bus.
À Recife, un terrain squatté par des opposant-e-s à la Coupe du Monde de la FIFA a été violemment expulsé par la police, venue avec tout l’attirail répressif (tenue anti-émeute, matraques, boucliers, lacrymo, flashballs, chiens policiers, etc.). Au moins trois personnes ont été blessées.
Dans la soirée du mardi 17 juin, à Cuiabá, alors que se jouait un match opposant la Russie et à la Corée du Sud, un rassemblement à l’initiative du Comitê Popular da Copa a réuni une vingtaine de personnes qui ont brandi des pancartes face aux supporters de foot: « La FIFA colonise, exproprie, réprime et tue« , « FIFA go home« , « Copa para Que(m)? » (La Coupe pour qu(o)i ?).
En marge du match opposant l’Australie aux Pays-Bas, mercredi 18 juin à Porto Alegre, après avoir parcouru à peine une dizaine de mètres (vous avez bien lu, de mètres), une manifestation de 100 à 200 personnes a été repoussée et immobilisée par des flics anti-émeute en surnombre, à coups de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène.
Mercredi 18 juin à São Paulo, une manif du Movimento dos Trabalhadores Sem Teto (MTST, mouvement des travailleurs sans toit) a réuni environ 3000 personnes, à la veille du deuxième match de la Coupe du monde 2014 en cette ville. Les manifestant-e-s, qui ont bloqué l’une des autoroutes vertébrales de São Paulo, ont réclamé le développement des logements sociaux dans cette ville et l’arrêt des expulsions, faisant fi de leur engagement à ne pas manifester durant la Coupe du monde.
Rio de Janeiro: 18 juin toujours, plus de 150 supporters chilien-ne-s (sans billets) ont profité d’une faille sécuritaire (ou peut-être l’ont-ils créée eux-mêmes ?) pour entrer gratuitement dans l’enceinte du stade Maracanã où se jouait justement le match Chili-Espagne. Des échauffourées avec les flics, stadiers et autres personnels de sécurité du stade ont eu lieu, une quarantaine de supporters chilien-ne-s ont été arrêté-e-s, mais un plus grand nombre encore ont donc pu assister au match gratuitement en rejoignant dans le stade d’autres supporters du Chili. Une partie de l’entrée et des couloirs du stade ont par la même occasion subi des dégâts, notamment du côté de la salle réservée à la presse par laquelle les supporters chilien-ne-s sont passé-e-s pour accéder aux tribunes…
[Sources: L’Equipe | Le Chat Noir Émeutier | BBC | Noticias Sin | CRI Online | RTS | Midia News | La Tercera | Vov5 | G1.]