Quatre heures en garde à vue, pour « aide au séjour de personnes en situation irrégulière ». Pour avoir accompagné trois mineurs au Conseil du département de la Lozère.
Dès 9h mardi matin et jusqu’à 13h, une camarade est restée enfermée à la PAF, la police aux frontières, à subir des interrogatoires. C’est une des « 7 de Briançon », déjà convoquée au procès pour la marche du 22 avril, avec l’accusation d’aide à l’entrée et à la circulation de personnes dites « clandestines » en bande organisée. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le poste de police en solidarité.
Dans cette zone frontalière, où marchandises, touristes et argent peuvent transiter sans problème, les migrant·es continuent à être traqué·es, chassé·es, arrêté·es. Et pour une fois, si les « sans papiers » continuent à être bloqué·es, et les solidaires forcé·es à passer de TRÈS agréables heures entouré·es d’uniformes, les marchandises et les touristes ne sont pas passé·es. Ou du moins, avec un peu de retard.
Blocage par intermittence, tractage aux voitures, percussions sur la glissière de sécurité, et plusieurs chants ont animé le rassemblement pendant toute la matinée.
Après trois heures de barrage filtrant, les policiers ont commencé à s’énerver et trois camionettes de gendarmes anti-émeutes supplémentaires sont arrivées en renfort, nous empêchant de rester sur la route. Tandis que la copine sortait de la GAV, les gendarmes ont décidé d’identifier quelqu’un d’entre nous.
Amusé·es, nous sommes parti·es en balade sur le terrain de golf transfrontalier, des pelouses privées facilement traversables pour celleux qui peuvent se permettre ce sport, mais fermés à tou·tes les autres. La solidarité ne s’arrête pas. Ces gardes à vue n’ont aucun effet.
Toujours ennemi·es de toutes les frontières et de tous les uniformes qui les protègent.
Voir aussi en italien passamontagna.info.
Pour une vision plus satirique de la même action, lire l’article de La Canarde sauvage.