Bahia (Brésil): occupations de terres et révolte contre une agence de sécurité privée

Suite à l’expulsion de dizaines de familles qui occupaient une grande propriété le 27 juin dernier, près de Eunápolis, au  sud de l’État de Bahia, une partie des occupant.e.s expulsé.e.s avaient  décidé de monter un campement aux abords du terrain. La propriété en question appartient à l’entreprise Veracel, une des plus grandes productrices de cellulose du monde. Cette multinationale possède un grand nombre de terres dans cette région du Brésil, où elles pratique la monoculture servant de base à sa production et installe ses usines, bien gardées par des groupes de sécurité privée.

Le 3 juillet dernier, le petit campement est abordé violemment par des vigiles de l’agence de sécurité GPS, à la solde de l’entreprise Veracel, qui tentent de l’expulser. Face à l’action répressive, les paysans, armés de faux et de bêches, se révoltent. Résultat : six véhicules de GPS partent en fumée tandis que les vigiles, sont obligés de prendre la fuite, plusieurs d’entre eux étant blessés. L’agence GPS est connue pour participer depuis des années à diverses opérations de répression contre les paysans et sans-terres de la région. Par le biais d’une note, l’entreprise Verocel s’est dite obligée d’interrompre ses activités dans la zone jusqu’à nouvel ordre.

Dans le même État de Bahia, plusieurs occupations et reprises de terres avaient été réalisées le mois dernier par le mouvement des sans-terres.  Le 14 juin, jour de grève générale dans tout le pays contre la Réforme des Retraites et la politique du gouvernement Bolsonaro, trois grandes occupations ont eu lieu dans la région: la ferme Iracema, près de Iramaia, a été occupée par 150 familles, le terrain de la communauté Mãe Terra, à Boa Vista do Tupim, expulsé quelques jours plus tôt après 8 ans de vie sur place, a été repris par 160 familles. Enfin, une ferme de 160 hectares, près de Camamu, dans le sud de l’État, a  aussi été occupée par près de 150 familles.

Le même jour, le mouvement des sans-terre avait organisé près de 18 blocages de routes en soutien à la grève générale dans le seul État de Bahia.

[Sources: A Nova Democracia, BrasildeFato, Correio24Horas, MST, G1.]