NOUVELLES DE L’ESPACE AUTOGÉRÉ DES TANNERIES
programme octobre/novembre 2001
Nous voilà en automne 2001…
…après un été secoué par plusieurs événements pour le moins tragiques. Gênes, tout d’abord, ou se tenait le sommet du G8, a été le point culminant d’une répression policière contre les mouvements de contestation. La police suédoise avait déjà tiré à balles réelles contre des manifestant-e-s en juin, lors du sommet de l’Union Européenne à Göteborg (3 person-nes avaient été blessées, dont une gravement). Un mois et demie plus tard, à Gênes, c’est un jeune autonome qui a reçu les balles de la police. Mais de deux balles en pleine tête, on ne se relève pas. A cette mort s’ajoutent des centaines de manifestant-e-s blessé-e-s, tabassé-e-s et torturé-e-s dans les commissariats. Ainsi se profile la réponse des gouvernants à une contestation croissante qu’ils ne peuvent pas contrôler. Cependant, la répression n’a pas frappé que dans la rue. Elle a aussi sévi à travers les écrans de télévision, les radios et les journaux. Aussi a-t-on pu assister, pendant l’été, à une large campagne de criminalisation des mouvements radicaux, que les médias ont tenté de rendre responsables de la barbarie de la police. Contrairement à ce qui a été dit, ces mouvements sont notamment ceux qui luttent contre toutes les formes de dominations, ceux qui ne cherchent pas à gagner le pouvoir, mais au contraire à le faire disparaître. Et si des banques ont été incendiées, si des multinationales ont perdu leurs vitrines… peut être faut-il se demander pourquoi, peut-être faut-il comparer la violence de ces actions avec la violence plus sournoise dont sont tous les jours responsables ces banques et ces multinationales : massacres dans les pays du Sud, dictature économique, exploitation des travailleurs et des plus pauvres, licenciements de masse, entre autres « banalités ». Les manifestant-e-s cassent certes des vitres, mais les policiers cassent de la chair, et les politiciens cassent des vies.
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