Marseille. Son Olympique, son pastis, ses grandes gueules, sa Bonne Mère et… ses expulsions. Loin des clichés sur la douce vie marseillaise que la mairie tente de vendre aux touristes en goguette, un nombre croissant de personnes sont condamnés à la rue alors que les logements vides ne manquent pas. Un état d’urgence sociale auquel tentent de répondre quelques associations, regroupées dans le collectif Délinquants Solidaires.
« Je vous emmerde ! Allez tous vous faire foutre ! Je suis malade moi ! J’ai besoin d’un toit ! Connards ! »
Il hurle tout ce qu’il peut, G., ulcéré de colère, au bord de l’explosion. Cheveux hirsutes, yeux roulant comme des billes, il voudrait en venir aux mains avec ceux qui le condamnent à la rue : les policiers chargés de l’expulser de son nouveau foyer. Pour éviter l’escalade, il faut s’interposer, l’éloigner fissa. Parce que oui, G. ne ment pas : il est vraiment malade, sujet à de violents accès de délire psychotique. N’empêche que cette fois, il a raison, éructe dans le bon sens, hurlant tout haut ce que tout le monde pense en sourdine, expulsés comme soutiens : ce moment est honteux. Read More