Rencontre entre un squatteur et le n°2 de la mairie « communiste » de (Saint-)Martin-d’Hères lors d’une manif contre la précarité (à Grenoble, le 28 février 2004)
Une manif « contre le chômage et la précarité, pour l’emploi et la justice sociale » s’est tenue l’après-midi du samedi 28 février 2004, à Grenoble. A-t-elle rassemblé plus de drapeaux, banderoles et autres panneaux que de manifestant-e-s ? Ce qui est sûr, c’est que ces banderoles et drapeaux ne montraient pas grand chose d’autre que les logos et noms des éternelles orgas qui participaient à la manif : on aurait dit que la manif n’était peuplée que de membres d’orgas, des encarté-e-s syndicalistes et autres citoyennistes post-stalinien-ne-s qui se montrent… Sans plus. Pas l’ombre d’un-e révolté-e. Je ne suis pas resté, je m’y sentais isolé et je n’avais pas envie de faire le jeu de la gauche-caution de la démocratie d’Etat. Par ailleurs, je me demandais une fois de plus comment il était possible de défiler contre le chômage et la précarité sans avoir ne serait-ce qu’un regard critique sur le travail et l’exploitation capitaliste… « Chô-chô-chô, chômage ras-le-bol » ? Dans le fond, c’est plus souvent « Tra-tra-tra, travail ras-le-bol ». Réclamer sans cesse de l’emploi dans un monde d’exploitation, n’est-ce pas perpétuer le fonctionnement de ce monde ?