Marseille: Expulsion du Bâtiment A au Parc Corot

Au Parc Corot 200 à 300 personnes du Bâtiment A ont été expulsés le 17 décembre au matin par la police accompagnée par leurs sous-fifres de travailleurs-pseudo sociaux. Environ 150 ont étés emmenés en bus, sous escorte, dans un gymnase 11 impasse Santi dans le 15° arrondissement. De très nombreuses autres personnes n’ont pas été « prises en charge » et se retrouvent devant le bâtiment dont les escaliers ont étés cassé pour éviter qu’elles reviennent y dormir. Les délogés qui se trouvent actuellement au gymnase ont été prévenus qu’ils en seront évacués d’ici vendredi. De nombreux délogés passent pour la deuxième fois dans ce gymnase, suite à l’expulsion d’une des tours de Kallisté en février 2018. Ils n’avaient déjà pas été relogés lors de leur première expulsion. Sans lutte collective, il n’y aura pas de relogement pour tous dans cette opération, pas plus que la fois précédente. Read More

Marseille: “Ce qui vient de se passer rue d’Aubagne montre le vrai visage de Marseille”

Entretien avec Patrick Desbouiges, travailleur social.

Patrick Desbouiges, dit « Pat », tout le monde le connaît dans les rues de Marseille. Grande gueule, grand cœur, grande moustache, il arpente la cité phocéenne pour le compte de l’association Just (Justice et union pour la transformation sociale), dont il est régisseur social. Des bidonvilles Roms aux quartiers Nord, de la Cité Corot aux ruelles de Noailles, il est quotidiennement au contact des réalités sociales les plus révoltantes de la ville.

Comme nombre de Marseillais·es, l’effondrement ce 5 novembre de deux immeubles au cœur du quartier populaire de Noailles, rue d’Aubagne, l’a particulièrement indigné. Alors qu’un troisième immeuble a été démoli et que le nombre de victimes reste inconnu (cinq corps retirés des décombres à l’heure actuelle), il dénonce avec véhémence les politiques de la ville en matière d’habitat indigne et de gestion des marchands de sommeil. Pour lui, le drame de lundi n’a rien d’une surprise – il confirme simplement l’incurie des pouvoirs publics en la matière. Entretien au débotté, à quelques pas de la Plaine emmurée. Read More

Marseille: Dans une cité abandonnée, régler ses comptes à OK Corot

A la cité du parc Corot, dans le 13e arrondissement de Marseille, on trouve des locataires flippés, des squatteurs albanais, des petits propriétaires énervés, des flics enfutaillés… Le décor ? Déglingué. L’ambiance ? Délétère. Ça pue le mauvais western à tous les étages. Reportage.

Malgré un inquiétant « clac-clac-krrrrrr » quelques secondes près son départ, l’ascenseur fonctionne. Une surprise, dans cet environnement. Au bas de la cité du parc Corot, dans le 13e arrondissement de Marseille, on a l’impression de débarquer dans une ville fantôme. Pourtant, des gens vivent ici. Devant la tour C5-C6 et la barre A1-A2, construites dans les années 1960, quelques voitures stationnent en vrac sur un terre-plein. Aux alentours, force poubelles éparpillées, des encombrants abandonnés, et une gamine qui, en passant, décoche un coup de pied amusé à un rat écrasé. Si on lève les yeux, seize étages de volets défoncés. Au 9e, les noirs stigmates d’un incendie. En face, sur un mur, le nom d’un jeune abattu là en 2016, d’après un habitant. Il y avait du deal, en bas de la tour C5-C6, mais ce n’est plus d’actualité. Ça n’a pas empêché un garçon d’une vingtaine d’années de se faire aligner à la kalachnikov dans l’après-midi du 20 mars, sur l’avenue Corot toute proche. Ambiance… Read More