Le texte qui suit a été distribué au voisinage dans la semaine même qui a suivi la perquisition d’un squat de Montreuil. Nous en publions ici une version légèrement modifiée. Au-delà de la simple information (qui donnerait tous les détails de la perquisition), il s’agit ici de partager la posture qui est la nôtre.
Tout le monde a pu le remarquer. Dans les médias, dans les rues, dans certaines postures, certaines paroles : une petite terreur s’installe. Terreur quotidienne : des sirènes qui ne cessent de passer et de s’éloigner, des contrôles d’identité pour un oui ou pour un non, des discours incessants qui nous disent que le danger peut sans arrêt surgir, à chaque coin de rue. On finirait presque par s’y habituer.
Ce mardi 24 avril [2007], à 7h du matin, il y a eu une perquisition dans notre maison occupée à Montreuil. Après avoir défoncé la porte, une trentaine de flics sont rentrés, avec leurs flingues et leurs chiens. Nous étions alors une quinzaine d’habitants présents, réveillés en sursaut par les coups de bélier sur la porte. Ils nous ont braqués, jetés à terre et menottés dans le dos avant de nous parquer sur le palier du 1er étage. Sans aucune explication autre que « Il ne s’agit pas d’une expulsion ! », ils se sont mis à retourner la maison, piétiner les matelas avec leurs chiens, vider les étagères. Ils ont finalement dit chercher des explosifs ; ils n’ont rien trouvé d’autre que des brochures, et puis un potager. Ils en ont tout de même profité pour prendre des identités, des informations, pour prendre aussi tout le monde en photo, pour voler des outils et des affaires personnelles. Petite histoire d’un flicage devenu trop ordinaire. Read More