Athènes : 10, 100, des milliers de squats. Une année de résistance contre le terrorisme d’État

Aujourd’hui, cela fait un an que les hommes cagoulés et armés de Chrysochoidis ont envahi le squat de réfugiés de Spirou Trikoupi 17 et le squat voisin de Transito. C’est tôt le matin qu’ils ont sorti de force de leur lit des familles avec de jeunes enfants – des gens qui, après bien des épreuves et des souffrances, avaient trouvé un endroit pour s’enraciner à nouveau dans ces bâtiments. Ils les ont pris chez elles et chez eux et les ont dispersé-es dans des camps misérables pour vivre dans la saleté et l’indifférence dans des tentes en toile. Depuis lors, une série d’attaques terroristes d’État sur les squats de réfugié-es et les squats politiques a conduit à des expulsions, des enlèvements de personnes, des passages à tabac et des arrestations. Les squats de réfugié-es ont fonctionné pendant de nombreuses années comme des expériences sans précédent d’antiracisme et d’antifascisme pratique, d’auto-organisation et de solidarité. Ces espaces ont donné à des milliers de personnes la possibilité de retrouver leur autonomie volée et le droit de définir leur propre vie loin des gardes humains et des contractants de la charité. Les familles avec des bébés, les femmes célibataires, les personnes LGBTQI+, les malades et les handicapé-es, les survivant-es de la torture ont tout-es été brutalement détaché-es de leur vie quotidienne et de leurs relations et n’ont été pris-e au piège que de l’impitoyabilité de l’État. Les squats politiques qui formaient des cellules d’action sociale dans les quartiers, défiant les idées dominantes du tourisme, de la propriété privée et de la commercialisation, qui ont transformé les villes en pyramides de classes concrètes de dépravation solitaire et de rivalité sociale, ont également été expulsés. Read More

Grèce: résistance à l’oppression de l’État

L’État et le capital s’attaquent toujours à la liberté des classes sociales populaires, s’appropriant leur travail et leurs ressources. Au cours des dernières années nous avons subi une attaque des plus violentes, celle de l’appauvrissement massif et de l’aliénation de celles et ceux qui étaient déjà opprimé-e-s et exploité-e-s. En parallèle, un vaste mouvement de résistance sociale et de solidarité a vu le jour. Le peuple a mis en place toute une variété d’espaces autogérés; des infrastructures de logements, des centres médicaux gratuits, des cuisines populaires et des espaces verts et publics, pour ne citer que les exemples les mieux connus. Malgré ses faiblesses et ses échecs, le mouvement a pu créer – au travers des squats, des groupes politiques, des syndicats populaires et assemblées de places et de quartiers – une base sociale solide et fertile qui concentre et accumule un savoir et une expérience considérable, donnant naissance à des communautés de lutte entretenant des liens sociaux étroits, portant un regard critique sur la société. Souvent, il a fallu avoir recours à la contre-violence pour défendre ces espaces de libertés et l’essence même du mouvement contre la répression de l’État et les attaques fascistes. Il n’a fait que grandir en diversité et vitalité malgré la criminalisation incessante de la solidarité et de la mobilité.

Dans le contexte de cette lutte de classe, ce lundi 26 août, l’État et sa police ont pénétré dans Exarcheia et évacué 4 squats ; 2 d’entre eux étaient des logements pour réfugié-e-s/migrant-e-s, Transito 15 et Spirou Trikoupi 17, où ils ont capturé 144 réfugié-e-s/migrant-e-s les arrachant à leur résidence pour une seconde fois et les isolant dans des centres de détention. Des intrusions-évacuations ont aussi eu lieu dans des squats politiques habités et actifs, celui rue Assimaki Fotila et Gare squat où ils ont arrêté 3 personnes. Read More

Grèce: Exarcheia sous occupation policière !

Alerte! Ce que nous vous annoncions depuis un mois et demi vient de commencer ce matin, peu avant l’aube. Le célèbre quartier rebelle et solidaire d’Athènes est complètement encerclé par d’énormes forces de police : de nombreux bus de CRS (MAT), des jeeps de la police antiterroriste (OPKE), des voltigeurs (DIAS), des membres de la police secrète (asfalitès), ainsi qu’un hélicoptère et plusieurs drones.

Lieu unique en Europe pour sa forte concentration de squats et d’autres espaces autogérés, mais aussi pour sa résistance contre la répression et sa solidarité avec les précaires et migrants, Exarcheia était dans le collimateur du gouvernement de droite depuis son élection le 7 juillet. Le nouveau premier ministre Kyriakos Mitsotakis en avait fait une affaire personnelle, d’autant plus qu’il avait été raillé début août pour ne pas avoir réussi à atteint son objectif de « nettoyer Exarcheia en un mois » comme il l’avait annoncé en grandes pompes.

Ce matin, 4 squats ont été évacués : Spirou Trikoupi 17, Transito, Rosa de Foc et Gare. L’offensive concerne pour l’instant la partie nord-ouest du quartier, à l’exception notable du squat Notara 26, réputé mieux gardé et très important symboliquement pour le quartier en tant que premier squat historique de la « crise des réfugiés » au centre ville d’Athènes. On compte pour l’instant une centaine d’arrestations, ainsi que des agressions brutales contre des personnes tentant de filmer. Seuls les médias de masse au service du pouvoir ont l’autorisation de couvrir l’événement. Read More