Athènes : 10, 100, des milliers de squats. Une année de résistance contre le terrorisme d’État

Aujourd’hui, cela fait un an que les hommes cagoulés et armés de Chrysochoidis ont envahi le squat de réfugiés de Spirou Trikoupi 17 et le squat voisin de Transito. C’est tôt le matin qu’ils ont sorti de force de leur lit des familles avec de jeunes enfants – des gens qui, après bien des épreuves et des souffrances, avaient trouvé un endroit pour s’enraciner à nouveau dans ces bâtiments. Ils les ont pris chez elles et chez eux et les ont dispersé-es dans des camps misérables pour vivre dans la saleté et l’indifférence dans des tentes en toile. Depuis lors, une série d’attaques terroristes d’État sur les squats de réfugié-es et les squats politiques a conduit à des expulsions, des enlèvements de personnes, des passages à tabac et des arrestations. Les squats de réfugié-es ont fonctionné pendant de nombreuses années comme des expériences sans précédent d’antiracisme et d’antifascisme pratique, d’auto-organisation et de solidarité. Ces espaces ont donné à des milliers de personnes la possibilité de retrouver leur autonomie volée et le droit de définir leur propre vie loin des gardes humains et des contractants de la charité. Les familles avec des bébés, les femmes célibataires, les personnes LGBTQI+, les malades et les handicapé-es, les survivant-es de la torture ont tout-es été brutalement détaché-es de leur vie quotidienne et de leurs relations et n’ont été pris-e au piège que de l’impitoyabilité de l’État. Les squats politiques qui formaient des cellules d’action sociale dans les quartiers, défiant les idées dominantes du tourisme, de la propriété privée et de la commercialisation, qui ont transformé les villes en pyramides de classes concrètes de dépravation solitaire et de rivalité sociale, ont également été expulsés. Read More

Athènes (Grèce): minibus de tourisme incendiés en solidarité avec les squats

Dans la nuit du 19 février à Koukaki, près de la colline de Philopappou, quatre vans VIP (mini-bus de tourisme) ont été volontairement incendiés.
Cette attaque a été menée en représailles et en solidarité avec les personnes qui ont été frappées et arrêtées par les forces répressives de l’Etat lors de la réoccupation des squats à Koukaki. Elle a aussi été dédiée aux personnes arrêtées après la reprise des bâtiments. Read More

Marseille: soirée sur la répression et les solidarités en Grèce

Grèce… encore ! Dix ans de “crises”, 4 ans de gouvernement Syriza, l’oubli une fois les frontières intérieures de l’Europe fermées en 2016… Et depuis août dernier, la répression tous azimuts : coupes des aides, chasses aux réfugiés, vingtaine de lieux migrants et anar’ expulsés, 1500 flics en plus. Et les résistances : de Koukaki aux réfugié.e.s de Polytechnique… jusqu’aux récentes émeutes sur les îles contre un centre de rétention géant … avant ce grand basculement provoqué par l’annonce d’une réouverture des frontières par la Turquie … On discute de tout ça et du départ fin mars pour un soutien aux inculpé.es et réfugié.es sur place, avec des membres de Koukaki et des ami.es de retour d’Athènes.

Depuis juin 2019, et le retour de Nouvelle Démocratie au pouvoir, la répression en Grèce connaît une vague sans précédent. Dès les premiers mois de juillet, les premières lois donnent le ton : fin de “l’asile universitaire”, coupe des aides aux réfugiés (bloqués en masse depuis le printemps 2016, sur les îles et notamment le camp géant de Moria à Lesbos avec près de 35 000 habitants, soit plus que les habitants de l’île), en finir avec les squats anarchistes et réfugiés sur le territoire. Jusqu’à un ultimatum symbolique et guerrier le 5 décembre, à la veille des commémorations de la mort d’Alexis Grigoropoulos (tué par un policier à Exarcheia le 6 décembre 2008). Depuis la fin août, la vague de répression et la surenchère sécuritaire ont conduit : Read More

Athènes: Koukaki leur est tombé dessus

Depuis 2017, la communauté d’occupation de Koukaki (Matrozou 45, Panaitoliou 21, Arvali 3) a mis en place un exemple compétitif différent de vie communautaire dans le centre d’Athènes. Grâce à son organisation horizontale, au travail collectif et à la persévérance, elle a mis en place des projets ouverts et sociaux de logement communal, de bains publics et de lavomatic, de partage de vêtements, d’espaces pour des événements publics et une bibliothèque multilingue. Opérant dans une zone qui s’est transformée de quartier résidentiel en station touristique de première classe, la communauté des squats de Koukaki a levé un talus contre les politiques répressives et économiques de l’État et des patrons, contre le fascisme, le racisme et le patriarcat. Foyer vivant de la résistance, elle a également soutenu activement et s’est associée à d’autres luttes, projets politiques et assemblées publiques [1].

Une telle communauté active d’égalité et de solidarité ne pouvait pas passer inaperçue. Comme beaucoup d’autres squats et projets politiques à Athènes, les squats de Koukaki ont été pris pour cible à de multiples reprises par l’Etat, tant par les gouvernements syriza et nea dimokratia que par des attaques fascistes [2]. Face aux expulsions et à la répression, les camarades ont résisté et défendu leur communauté en reprenant les maisons et par des interventions dynamiques. Read More

Athènes: réoccupation de squats à Koukaki

Le 11 janvier 2020, à Athènes, nous avons réoccupé les bâtiments de Panaitoliou 21 et de Matrozou 45. Expulsés le 18 décembre dernier en même temps que celui d’Arvali 3, les trois bâtiments formaient la communauté de squats de Koukaki, occupés depuis mars 2017.
L’opération de réoccupation a été entreprise par les militant.es de Koukaki, associé.es à plusieurs camarades entré.es avec nous dans les bâtiments, soutenus par 150 camarades à l’extérieur.

A Panaitoliou 21, face aux camarades en soutien posés sur les versants de la colline Filopapou (à cinq minutes de l’Acropole), une bannière a été déployée depuis la terrasse, sur laquelle on pouvait lire : “Réoccupation de nos vies, communautés de lutte dans chaque quartier”. Celle des camarades à l’extérieur affichait sa “ Solidarité avec les squats”.

A Matrozou 45, le rassemblement de soutien se tenait au pied du bâtiment, en pleine rue et au coeur du quartier. Banderole contre les airbnb et les flics, distribution de flyer à l’athénienne (lancée dans les rues), textes lus publiquements et distribués aux passant.es et aux habitant.es, l’événement est accueilli par les voisin.es avec joie et applaudissements. Rappelons que Koukaki est un des quartiers en plus forte gentrification à cause du AirbnB et du tourisme de masse, rien n’était donc pourtant gagné. Depuis la terrasse de Matrozou 45, une grande bannière a là encore été déployée affirmant : “Nous abattons les murs menant vers la liberté”. Read More

Athènes (Grèce): nouvelle expulsion des squats Matrozou 45 et Panetoliou 21

Communiqué de solidarité de Pola Roupa et Nikos Maziotis avec la communauté squat de Koukaki

SOLIDARITÉ AVEC LES CAMARADES DE LA COMMUNAUTÉ SQUAT DE KOUKAKI

Depuis la fin août 2019, l’État a lancé une opération de répression à grande échelle contre les structures auto-organisées, les espaces antiautoritaires et les squats, notamment ceux qui hébergent des réfugié-e-s et des migrant-e-s, principalement des familles avec enfants. Le gouvernement actuel, ND (Νέα Δημοκρατία / Nouvelle Démocratie) tente de mettre à niveau tout ce qui restait du gouvernement précédent (Syriza), qui avait fait des progrès plus sélectifs, dans le but d’expulser des squats de migrant-e-s ou des espaces de lutte auto-organisés.

La communauté squat de Koukaki est l’une de ces structures auto-organisées de lutte, qui avait été expulsée il y a quelques temps, mais deux squats ont été réoccupés hier [Note de Squat!net: le 11 janvier 2020], ce qui a mené à une seconde intervention de la police, qui a arrêté et tabassé les camarades qui occupaient les lieux ainsi que des personnes venues à l’extérieur en solidarité. Read More

Athènes (Grèce): réoccupation des squats Matrozou 45 et Panetoliou 21

Nous abattons des murs pour la liberté

La réoccupation des bâtiments Matrozou 45 et Panetoliou 21 est une action contre la peur imposée par la répression étatique. C’est un signal de résistance et un cri de ralliement pour intensifier la lutte. Ne laissons pas que le développement pille nos quartiers et la nature. N’acceptons pas le déplacement de nos vies. Gardons les parcs, les places et les collines libres. Opposons-nous aux mercenaires de l’État. Intensifions les luttes contre l’exploitation par le travail. Poursuivons la lutte pour la survie et la liberté. La lutte n’est ni légale ni illégale. Read More

Grèce: Merry Crisis and Happy New Fear

Répression et résistance en Grèce, décembre 2019.

Poursuivant notre couverture de la lutte en Grèce entre le nouveau gouvernement répressif de Nouvelle Démocratie et le mouvement anarchiste historique, nous présentons le texte suivant, en nous appuyant sur des témoignages de mobilisations de rue et de défense de plusieurs squats. L’Etat grec continue mettre tout son poids dans un assaut contre les réfugiés, les anarchistes et les mouvements étudiants, encourageant la brutalité policière aveugle contre les êtres humains et leurs compagnons animaux tout en cherchant à disculper les meurtriers de droite, dont les membres du parti néo-nazi Aube Dorée pourtant accusés de conspiration dans le meurtre de Pavlos Fyssas et le policier qui a assassiné, il y a 11 ans ce mois-ci, l’anarchiste Alexis Grigoropoulos, âgé de 15 ans.

Nous espérons inspirer des actions de solidarité internationale avec le mouvement en Grèce et équiper les lecteurs pour l’action et l’analyse dans d’autres contextes, à une époque où la violence d’État et la résistance de masse s’intensifient dans le monde entier. La lutte se poursuit. Read More

Athènes: Villa Kouvelou réoccupée

Aujourd’hui 22 décembre, la Villa Kouvelou a été resquattée avec beaucoup de monde. Nous sommes parti-e-s organisé-e-s, nous avons décidé de faire une manifestation dans les rues et au centre commercial de Marousi. Après la manifestation, les flics de l’OPKE et les flics anti-émeutes du MAT ont attaqué sans raison. Ils ont lancé des gaz lacrymogènes sur les gens qui faisaient leurs courses au centre commercial. La plupart des gens sont partis tous ensemble mais il n’y a pas d’image ni de photo de ce moment.
D’autres nouvelles suivront avec une traduction complète de ce communiqué.

L’incendie que nous avons déclenché ne s’arrêtera jamais
La Villa Kouvelou reste squattée
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Athènes (Grèce): quelques réponses aux expulsions

No pasaran ! Des anarchistes donnent une réponse à l’expulsion du squat Kouvelou

Le gouvernement grec est entré en guerre contre les anarchistes et les anti-autoritaires, après l’expiration de l’ultimatum de 15 jours donné par le Ministère de « l’Ordre public » aux dizaines de squats politiques et d’habitation de réfugié.e.s, dans toute la Grèce (certains d’entre eux ont plus de 30 ans), les menaçant d’expulsion violente par la police anti-émeute et les forces spéciales de la police, s’ils ne quittaient pas le lieu avant la date donnée. Le délai est expiré dans la nuit de jeudi 5 décembre 2019 [la veille de l’anniversaire de l’assassinat d’Alexis Grigoropoulos par un flic, le 6 décembre 2008 ; NdAtt.], une décision politique de l’État grec visant à stresser et à créer une « atmosphère explosive ».

Après la première vague d’attaques et d’expulsions, pendant l’automne, dirigée principalement contre des squats abritant des réfugié.e.s, la deuxième vague d’attaques vient de commencer, cette fois contre les squats politiques et les centres sociaux. En concomitance avec l’arrestation d’antifascistes et la proposition d’acquittement des leaders néo-nazis, dans le procès d’Aube Dorée, mardi 17 décembre le gouvernement de droite et son ministre soi-disant socialiste de l’Ordre public ont procédé à l’expulsion du squat « Kouvelou » à Maroussi, un quartier d’Athènes ; trois autres squats ont été expulsés aujourd’hui, 18 décembre, dans le quartier de Koukaki, à Athènes, avec une opération policière d’envergure : leur brutalité policière a terrorisé tout un quartier, avec des attaques contre des personnes vivant dans des maisons voisines, qui ne sont pas des squats. Dans les médias ont circulé des images horribles : des policiers des forces spéciales avec leurs bottes sur la tête de personnes au sol et une mère menottée au sol sur sa terrasse, avec une capuche sur la tête, rappelant les images des tortures d’Abou Ghraib. Read More

Athènes: récit des trois expulsions de squats à Koukaki

18 décembre 2019, 6h30, les trois squats du collectif d’occupation de Koukaki (Matrozou 45, Panaitoliou 21 et Arvali 3) ont été simultanément et violemment expulsés. Les résident.es ont diffusé.es le message qui suit au début d’une résistance à l’expulsion qui a duré plusieurs heures avec un bouclage complet du quartier.

“En ce moment, l’Etat attaque notre communauté, nos maisons, les lieux où nous habitons et nous vivons, des structures collectives de solidarité et d’organisation politique du mouvement anarchiste et des personnes opprimées. Les squats font partie intégrante de notre lutte contre la gentrification et l’invasion touristique du quartier, de la lutte contre l’enfermement et l’aliénation de nos corps, contre le chantage de nos patrons et la répression des flics, les squats sont la mise en pratique de l’autogestion et de la solidarité, des lieux où nous nous libérons de la tyrannie de l’Etat, du capital et de la patriarchie. Nous appelons les personnes à réagir par tous les moyens contre cette vague de répression. Nous appelons les personnes à soutenir notre résistance.” Read More

Athènes: déclaration du collectif d’occupation de Koukaki

Nous sommes peut-être tombé.es, mais nous sommes tombé.es sur leurs têtes.

Déclaration des squatteur.euses et camarades qui ont défendu Matrouzou 45 et ont échappé à la répression des forces de police de la MAT, de l’OPKE et de l’EKAM. Alors que nous faisions face à un raid de la police, nous avons été informé.es du sort des autres maisons squattées de notre quartier.

Nous avons immédiatement barricadé la maison et sommes entré.es en conflit avec les forces de répression. Les meubles, les appareils électriques, les chaudières, la peinture, les extincteurs, tout et n’importe quoi dans la maison leur est tombé sur la tête. Ils ont répondu en tirant et en nous blessant avec des balles en plastique ainsi qu’avec des grenades paralysantes lancées directement dans notre maison. Nous avons crié “Ici nous vivons, ici c’est notre maison, ici nous allons mourir !” – “Nique votre développement et Airbnb.” Read More

Athènes: expulsions à Marousi et Koukaki

Aujourd’hui aux petites heures du matin, Villa Kouvelou à Marousi (nord d’Athènes) a été expulsée par les unités anti-terroriste de la police.
Le bâtiment vide et délabré avait été squatté par les anarchistes en avril 2010 et s’était rapidement transformé en un centre social de renommée nationale, fournissant au quartier des concerts, des conférences, des discussions, des événements politiques, etc.
La Villa Kouvelou a également été la cible d’attaques de groupes d’extrême droite comme le Golden Dawn. Dans le nord d’Athènes, la Villa Kouvelou était une institution et son expulsion est une catastrophe pour le quartier en termes culturels, laissant derrière elle – comme l’expulsion de la Villa Zografou – un désert socio-culturel. Pour autant que l’on sache, il n’y a pas non plus de raison particulière pour l’expulsion, il n’est pas prévu d’utiliser le bâtiment ou de vendre le terrain. L’expulsion est donc un acte purement populiste. Read More