Strasbourg: virus global, misère locale

La pandémie et la rue à Strasbourg, par Justine Partout.

« Restez chez vous ! » Deux mois que le mot d’ordre est asséné par les médias à destination des foules prétendument irresponsables. Mais comment faire quand de chez soi, justement, on n’en a pas, ou quand il ne permet pas de mettre en œuvre les gestes barrières les plus élémentaires ? À Strasbourg comme ailleurs, les sans-abri et les habitant·es de squats sont rendu·es encore plus vulnérables par les mesures de confinement, qui les privent d’accès au droit, à l’eau, à l’hygiène la plus élémentaire. Dépassées, incapables de penser des solutions à long terme pour les plus fragiles, les municipalités laissent le virus creuser des inégalités pourtant déjà criantes. Read More

Strasbourg: des nouvelles de la situation dans un squat strasbourgeois

Après la confirmation d’un cas de Covid-19 dimanche 21, on craint une contagion massive dans un squat hébergeant 200 personnes dans l’agglomération strasbourgeoise. Mais que fait la mairie ?

Depuis le début du stade 3 de l’épidémie de Covid-19 en France le 14 mars 2020, on ne dépiste plus que les cas qui présentent des signes de gravité. Et compte tenu du manque de lits, seules les personnes dont l’état est jugé suffisamment préoccupant sont hospitalisées. Tous les autres patients sont renvoyés chez eux. C’est la règle. Mais voilà, tous les « chez-soi » ne se valent pas.

Pendant la première semaine du confinement, une femme âgée de 58 ans, traitée pour un cancer, s’est rendue deux fois à l’hôpital, avec des symptômes du coronavirus. Par deux fois, elle a été renvoyée chez elle sans avoir été testée.

Seulement, chez elle, c’est aussi chez deux cent autres personnes. Elle vit au squat Bugatti, dans la zone d’activité d’Eckbolsheim, à l’ouest de Strasbourg. Les locaux, immenses, occupés depuis 6 mois, appartiennent à Lidl. Read More

Strasbourg: le squat « l’Hôtel de la rue » héberge les sans-abris

Une ancienne brasserie de Strasbourg, vide depuis des années a été investie par des sans-logis et leurs soutiens. Ouvert depuis plus d’une semaine, le squat héberge plus de 130 personnes. La mairie, propriétaire du bâtiment, a déposé plainte et demande sa « libération immédiate ».

À peine ouvert, ce squat de Strasbourg est déjà plein

Dans le grand hall de l’Hôtel de la rue, nom donné à ce squat de Strasbourg, un large demi-cercle de canapés entoure la table sur laquelle un enfant entame un dessin à la craie. Au centre de la pièce, une cafetière, une bouilloire, quelques emballages et un four à micro-ondes surmonté d’un bouquet de fleurs témoignent du petit-déjeuner pris un peu plus tôt.

Dans un coin, un mineur angolais s’est endormi sur un sofa. Il a été envoyé là, avec un plan imprimé, par la Plateforme d’accueil départementale des demandeurs d’asile. Mais dormir ici sera compliqué pour lui : depuis son ouverture un peu plus d’une semaine avant la fin du mois de juillet, le squat s’est rempli. Plus de 130 personnes se sont réparties dans les trois étages du bâtiment qui composait les bureaux de l’ancienne brasserie Gruber, et malgré les centaines de personnes encore à la rue, l’Hôtel de la rue est à la limite de ses capacités. Read More

Strasbourg: la mairie va-t-elle continuer à encourager les fachos à la haine anti-migrants ?

Stop les fascistes qui menacent l’occupation ! Solidarité avec les habitant.es du 91 rue des Romains !

Mardi 23 juillet, au 91 route des Romains, des activistes de la solidarité ouvraient un bâtiment inoccupé depuis 7 ans dans le but de donner un toit à ceux qui en sont privés, majoritairement des migrant.es strasbourgeois.ses à la rue. C’est l’ « hôtel de la rue ». Comme première réaction à cette action de solidarité concrète, la Ville de Strasbourg a immédiatement porté plainte pour occupation illégale d’un de ses bâtiments et appelé les habitant.es à vider les lieux, c’est-à-dire à dormir dehors.

Depuis, des messages de menaces émanant d’un groupe fasciste ont été tagués à deux reprises sur les murs du bâtiment dans le but d’intimider les occupant.es. La première fois, dans la nuit du 25 au 26 juillet, « Évacuez avant qu’on s’en charge », signé « Die Heimat » pouvait être lu sur une pancarte devant le nouveau squat solidaire (Die Heimat (1) est une prolongation à vocation « culturelle » du Bastion Social Strasbourg). La seconde fois, dans la nuit du 27 au 28 juillet, un tag homophobe « Le Bastion Social vous encule » assorti d’une croix celtique, emblème de l’extrême droite antisémite et du GUD (ancien nom du Bastion Social). Read More