L’interview ci-dessous a été utilisée (et publiée en annexe) pour le mémoire de maîtrise de Sébastien Schifres « La mouvance autonome en France de 1976 à 1984 » (Université Paris X, Nanterre, Histoire contemporaine et socilogie politique, 2004).
Le mémoire en question est disponible en intégralité sur http://sebastien.schifres.free.fr/
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ENTRETIEN AVEC BRUNO
(pseudonyme, 16/04/2002)
Bruno est arrivé dans la mouvance autonome fin 1978, au moment où celle-ci va s’écrouler. Il est alors âgé de 14 ans et vit chez ses parents en banlieue parisienne. Son père est lui-même un communiste d’extrême gauche. Bruno, lui, se définit à ce moment là comme un autonome inorganisé. Bruno est donc bien représentatif de cette seconde génération d’autonomes, celle des années 80. Il participe activement en mai 1980 à l’organisation des émeutes qui se déroulent autour de l’université de Jussieu. Il est aussi présent à Chooz, dans les Ardennes, en 1982. Son témoignage est particulièrement intéressant pour sa description du mode vie des squatters du 20e arrondissement de Paris.
BRUNO : Dans la fin des années 70, il y a une politisation générale. Dans tous les lycées, il y a des comités de lutte, il y a des grèves, tout le temps : même les gens qui ne veulent pas s’impliquer se retrouvent impliqués là-dedans. Il y a un niveau de politisation bien plus fort que maintenant. Quand je suis arrivé au lycée, quinze jours après, c’était la grève : on se mettait pas en grève pour des gommes et des crayons. Read More