Madrid: La Ingobernable ouvre un bureau des droits sociaux dans le centre ville

Le collectif qui squattait le bâtiment du 39 rue Gobernador a annoncé ce matin (le 2 mai) l’occupation d’un bâtiment au 5 rue Cruz pour « résister en commun et conquérir de nouveaux droits ».

Avec le slogan « Les droits sociaux pour tout changer », le collectif de La Ingobernable a lancé ce nouveau projet qu’il a appelé Office des droits sociaux (ODS, Oficina de Derechos Sociales). Dans un communiqué, iels expliquent que ce projet servira à « résister en commun et à conquérir de nouveaux droits » car iels ne peuvent « plus attendre » et soulignent que la crise actuelle du covid19 « nous frappe avec d’autres pandémies : les files d’attente de la faim, la méfiance, le fascisme, la précarité, le racisme, la spéculation, la solitude, le pessimisme et la peur », déplorent-iels.

L’ODS aura sept axes qui répondent à sept urgences sociales : le droit au logement, le droit à l’alimentation, le droit de manifester, la précarité du travail, les transféminismes et la contestation, le revenu de base et la santé communautaire. C’est ce contexte d’urgence sociale qui a poussé le collectif à brandir le slogan « Les droits sociaux pour tout changer », avec l’engagement de « résister en commun » et d’ouvrir cet espace où « se développer, protéger et lutter pour les droits sociaux ». Read More

Madrid: la Haute Cour de justice juge que l’expulsion de l’Ingobernable était illégale

La Haute Cour de justice de Madrid (TSJM) s’est prononcée sur deux recours déposés par le centre social en juin et novembre 2019, confirmant que la mairie de Madrid n’avait pas la légitimité pour procéder à l’expulsion mais affirmant que « les dommages ne sont pas irréparables ».

Une victoire amère pour les voisines de Madrid. La justice est d’accord avec La Ingobernable et montre à quel point les intérêts partisans sont au-dessus de la légalité et du bien commun. La TSJM s’est prononcée en faveur du centre social La Ingobernable, arguant que « la mairie de Madrid manque de légitimité » concernant l’expulsion qui a eu lieu le 13 novembre 2019 dans la Calle Gobernador 39.

La Ingobernable a dénoncé que « le conseil municipal n’avait pas la légitimité pour initier et traiter le processus d’expulsion parce qu’il y avait une affectation en cours à la Fondation Ambasz et qu’en tout cas ils auraient dû initier la procédure par le droit pénal » explique Naomi Abad, avocate de Red Jurídica qui a déposé le recours auprès du TSJM en juin 2019. « L’administration était parfaitement consciente qu’elle n’avait pas la légitimité pour le faire et pourtant elle a ordonné la procédure d’expulsion. Read More

Madrid: le gouvernement expulse La Ingobernable en profitant de l’état d’urgence

Peu importe à qui nous le disons, la réaction est toujours la même. WTF. Le gouvernement s’autoproclamant « du changement » , celui qui prétend être guidé par les revendications des mouvements sociaux, a procédé à une expulsion en ces temps de Coronavirus. Nous n’avions jamais imaginé cette réalité d’enfermement, d’état policier et de restriction de la plupart des activités. Nous ne pouvions pas non plus imaginer qu’au milieu de cette situation, nous découvririons, en promenant le chien, que nous étions expulsés à la sauvette. Nous ne savons pas s’ils ont été plus lâches, plus maladroits ou plus illusoires. Ils ont eu la lâcheté de profiter du fait que le centre social soit vide, et celles qui ont récupéré l’espace sont responsables en restant chez elles, pour sortir de leur propre confinement, enfoncer la porte, enlever les banderoles et changer les serrures. Ils ont eu la maladresse de le faire en engageant des ressources et des forces de sécurité, à un moment où personne ne croira qu’il s’agit vraiment d’une activité essentielle. Et, surtout, ils ont été tellement trompés qu’ils pensent que cela va nous faire disparaître.

Le ministère de la Justice, dirigé par Juan Carlos Campo Moreno, a voulu nous faire croire que cette procédure faisait partie de celles que le décret royal de l’état d’urgence appelle « essentielles pour la protection de l’intérêt général ». Ils se foutent de nous: alors que nous consacrons nos forces et nos capacités à soutenir les travailleurs de la santé en imprimant des masques en 3D ou en soutenant des réseaux dans nos quartiers, ils démantèlent un centre social sans même proposer une utilisation alternative. Ou c’est peut-être la poursuite de cinq années d’abandon et de négligence d’un bâtiment dans l’un des quartiers les plus exclusifs de la capitale. Et ils appellent cela « intérêt général » et « priorité » en temps de pandémie. Read More

Madrid: le gouvernement veut expulser La Ingobernable dans les 24 heures malgré l’état d’urgence

Ce mardi 14 avril, nous avons appris par une publication dans le BOE (journal officiel) que le ministère de la justice nous donnait 48 heures pour quitter le nouvel espace occupé par La Ingobernable dans la rue Alberto Bosch nº 4.

La date limite est aujourd’hui. Et nous ne sommes pas seulement confrontés à une nouvelle démonstration du manque absolu d’intérêt pour le dialogue entre ce ministère et le ministre Juan Carlos Campo, mais aussi à un usage particulier du droit d’une administration qui a décidé que sa priorité au milieu du confinement est de reprendre un processus tel que l’expulsion de La Ingobernable, en omettant même le droit d’allégation, tout cela pour priver Madrid d’un espace autogéré. Dans ce cas, il y a plusieurs raisons pour lesquelles il nous semble être un décision particulièrement minable.

Premièrement, nous ne pouvons pas comprendre, même de loin, comment ce gouvernement a fixé comme priorité, dans le contexte actuel, la reprise du processus administratif d’expulsion de ce centre social. Un lieu qui, comme nous l’avons déjà défendu dans notre précédent communiqué, sera essentiel, comme le reste des centres sociaux, pour le scénario post-confinement. Read More

Madrid: imaginez ne pas avoir de centres sociaux

La semaine dernière, au milieu de toute l’agitation provoquée par la crise sanitaire actuelle, nous avons été stupéfait.es par la publication dans le BOE (journal officiel) de la reprise de la procédure administrative d’expulsion du nouveau centre social de la rue Alberto Bosch nº 4. Bien que le 14 mars dernier, avec le décret royal de Covid19 , toutes les procédures administratives, y compris la nôtre, aient été suspendues, le ministère de la justice a décidé de la reprendre pour des « raisons de santé publique ». Comme nous l’avons rendu public, notre activité dans le bâtiment est suspendue depuis la déclaration de l’état d’urgence, suite aux recommandations et restrictions mises en œuvre pour freiner l’épidémie. Nous en concluons évidemment que la précipitation à reprendre la procédure d’expulsion repose sur une volonté politique. Profitant de l’état d’exception qui nous empêche de nous défendre, l’intention est de mener une nouvelle agression contre les centres sociaux autogérés et de priver la ville de Madrid d’un espace essentiel pour les mouvements sociaux.

Cette situation nous amène à nous poser certaines questions : quel sera le rôle des centres sociaux dans la période à venir ? Est-il vraiment pertinent, au milieu de cette gigantesque crise systémique, qu’un espace comme le nouveau centre social de l’Ingobernable disparaisse ? Peut-on imaginer un Madrid sans centres sociaux ? Read More

Madrid: La Ingobernable, nous sommes toujours au cœur de Madrid

Pour nos amies.
Pour celles qui se battent tous les jours.
Pour celles qui sont parties.
En ce mois de révolte féministe, de rage organisée, de joie et de lutte, nous, les voisines de Madrid, rendons publique la récupération du bâtiment de la rue Alberto Bosch nº 4, comme nouvel espace commun et ouvert au cœur de Madrid. Aujourd’hui, en cette semaine plus que jamais, nous devons nous rappeler le rôle que les centres sociaux ont eu, ont et auront pour le mouvement féministe, comme espace de convergence, de construction et d’autogestion. L’attaque sur les centres sociaux est sans aucun doute une attaque directe contre le féminisme, que nous ne sommes pas prêtes à tolérer.
Ces dernières années, nous avons assisté à un spectacle lamentable dans lequel quelques personnes se partagent la ville, la vendant au plus offrant ou la remettant à des amis, tandis que d’autres sont chassées de nos quartiers. Récemment, nous avons appris que le bâtiment de La Ingobernable (Paseo del Prado 30) était à nouveau donné, dans le style du PP, à une fondation dirigée par l’ancien maire Gallardón pour construire un musée au lieu des dotations si promises pour le quartier que l’actuel maire, Martínez-Almeida, préconisait pendant la campagne électorale. Cette histoire nous est très familière car il y a quelques années, l’ex-maire Botella l’avait déjà donnée, pour 1 euro et à 75 ans, à un ami fondateur du PP. Read More

Madrid: La Ingobernable expulsée, mais un Madrid non gouvernable n’est pas expulsable

Du cœur de Madrid, 13 novembre 2019

Aujourd’hui, la droite a procédé à l’expulsion de La Ingobernable, faisant de la seule politique qu’elle sait faire : celle de la force. Elle s’est refermée sur elle-même pour s’attaquer à un conflit social avec des arguments et, sans même donner de préavis, elle a résolu avec la police ce qu’elle n’a pas voulu résoudre par le dialogue. Quand les raisons se terminent, il ne vous reste plus que la force brute, mais vous ne gagnerez ni ne convaincrez. Des milliers d’entre nous ont rempli un espace commun de vie, et maintenant ils frappent à la porte pour vider ce centre social de toute la vie dont nous l’avons rempli.

Almeida, Villacís : mais pourquoi nous détestez-vous tant ? D’abord, parce que vous ne supportez pas la vérité que nous portons : que le conflit du Prado 30 n’a pas été ouvert par La Ingobernable, mais par celles et ceux qui nous ont volé un bâtiment public. Read More