Grèce: solidarité contre les expulsions de squats et les violences policières

Le 5 décembre, le gouvernement grec a posé un ultimatum aux squatt.eur.euse.s : s’iels ne partent pas, iels devront faire face à une répression violente.

Le parti de droite Nouvelle Démocratie, au pouvoir depuis juillet 2019, affiche son caractère autoritaire en s’attaquant à la gauche radicale et à l’ultra-gauche ainsi qu’aux personnes sans-papiers et aux réfugié.e.s.

L’asile universitaire (l’interdiction pour les forces de l’ordre d’entrer dans un campus), résultat d’une lutte ayant marqué la fin de la dictature des colonels, a été supprimé. Ce fut l’une des premières décisions du nouveau gouvernement. Le 17 novembre 1973, des chars de l’armée avaient en effet tué 23 étudiant.e.s qui protestaient contre le régime dictatorial. Depuis lors, aucun gouvernement n’avait osé l’abroger. Quelques jours avant la marche commémorant ces évènements, la police anti-émeute (MAT) s’est attaquée à la faculté d’économie en blessant de nombreux/ses étudiant.e.s. Le 18 novembre, les MAT ont attaqués les avocat.e.s et copain.e.s venues en soutien au tribunal pour les personnes arrêtées lors de cette marche. Read More

Grèce: Nouvelle Démocratie, le nouveau visage de la violence étatique

Un point de vue d’Exarchia à l’approche de l’épreuve de force. Interview d’un anarchiste d’Athènes sur la situation actuelle.

Le quartier d’Exarcheia à Athènes, en Grèce, est connu dans le monde entier comme un épicentre de l’anarchisme combatif. Pendant de nombreuses années, les anarchistes et les réfugiés ont travaillé ensemble pour occuper des bâtiments, créant des collectifs de logement et des centres sociaux qui fournissent une variété de services hors du contrôle de l’État. Dès le mois d’août, le nouveau gouvernement a mené une série de raids massifs ciblant les immigrants, les anarchistes et autres rebelles, tout en révoquant l’autonomie précédemment accordée aux universités et en introduisant un large éventail de nouvelles mesures et technologies répressives. Aujourd’hui, le gouvernement a donné deux semaines à toutes les occupations restantes en Grèce pour conclure des contrats de bail avec les propriétaires, sous peine de subir le même sort. Cette date limite coïncide avec le 6 décembre, jour que les anarchistes observent depuis dix ans comme l’anniversaire de l’assassinat policier d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, et du soulèvement qui a suivi.

Le nouveau parti au pouvoir en Grèce, appelé à juste titre Nouvelle Démocratie, est décrit par certains médias comme de “centre droit”, par opposition aux partis fascistes purs et durs comme Aube Dorée ; en fait, Nouvelle Démocratie a puisé une grande partie de son programme répressif et xénophobe directement de la droite fasciste, tout en poursuivant un programme néolibéral en faveur du capital financier international. Le Premier ministre Kyriakos Mytsotakis, représentant héréditaire de la classe capitaliste dont le père était également Premier ministre, est un exemple de la caste politique qui cherche à détruire les dernières garanties protégeant les travailleurs et les pauvres tout en faisant de ceux qui résistent les boucs émissaires. Read More

Athènes: lendemain du 17 novembre, un goût de sang dans la bouche

Très dure nuit pour qui aime Exarcheia et la lutte révolutionnaire en Grèce.

Beaucoup de nos compagnons ont passé la nuit entre quatre murs, après des passages à tabac systématiques. D’autres ont été blessés, dont trois à la tête, transférés en ambulance à l’hôpital. D’autres encore ont dû se terrer durant une bonne partie de la soirée, voire toute la nuit, pour ne pas se faire rafler et tabasser par des policiers qui semblaient très excités, comme en plein jeu vidéo de guerre dans tout le quartier.

Au total, plus de 5000 policiers, un hélicoptère et des drones transmettant en permanence la position des insurgés résistant depuis les toits. Des policiers anti-terroristes, des policiers anti-émeutes, des policiers en civil, des voltigeurs, des blindés munis de canons à eaux… L’armada en uniforme qui a convergé vers Exarcheia, pendant les deux manifs successives (1), était beaucoup trop nombreuse et suréquipée pour les irréductibles du quartier rebelle et solidaire.

Exarcheia n’a pas tenu longtemps. Déjà en partie occupée depuis des semaines, elle a rapidement basculé sous le contrôle de la soldatesque prétendument gardienne de la paix. Rares sont les lieux en son sein qui sont encore à l’abri. Ce matin, alors que le soleil n’est pas encore revenu, Notara 26 est encore debout, de même que le K*Vox ou encore la structure autogérée de santé d’Exarcheia (ADYE). Mais ces lieux et quelques autres font figures de derniers bastions dans un quartier hors norme minutieusement dévasté par l’État grec au fil des semaines, dans le but de faire disparaître l’une des sources d’inspiration du mouvement social dans le monde entier. Read More