Tôt ce vendredi matin, les occupant·es des jardins de l’Engrenage ont été réveillés par des policiers municipaux et par trois tractopelles missionnés pour ravager les potagers. L’arrivée rapide de soutiens leur a permi de stopper l’avance des machines. Le récit des événements par des protagonistes.
Réveil ce matin, au son des « bip-bip » des tractopelles. Sidération de découvrir les Jardins de l’Engrenage, encerclés par les barrières et la police. Les haricots, les tomates (déjà rouges !) : écrasés, les branches des arbres : arrachées, les haies : broyées. La brutalité des engins, face aux épines des ronces.
Commandité par qui ? Pourquoi ? La ville ? Le promoteur immobilier ? Personne sur place ne veut répondre à nos questions. Personne pour dialoguer hormis la force de la police et l’acier des machines.
Alors on tient. Ensemble. On s’accroche, on grimpe, on guette. On appelle les ami·es, les voisin·es. Hier ils étaient là pour le marché, et depuis le 17 juin 2020, pour partager autour de ces jardins un instant de musique ou de pétanque… Aujourd’hui ce sont des larmes que l’on a vu dans leurs yeux. Depuis la prise de cette terre combien de conseils de jardinages, de bricolages et de menus services se sont échangés ; combien d’histoires autour de ce quartier et de la vie de ses habitant·es ! Alors on résiste, encore. Read More