La chronique d’une répression annoncée depuis 10 ans s’est achevée hier avec l’expulsion du théâtre Embros. Un espace qui a commencé comme une réponse au renversement par la capitale de repères urbains emblématiques est condamné pour être dominé.
L’occupation du théâtre Embros a été l’appropriation d’un outil culturel en déclin et sa véritable utilisation par les gens de l’art, de la politique et du quartier. Toutes ces masses de personnes qui sont passées, les communicateurs et les producteurs d’une autre culture à l’épreuve de ses griffes, peuvent en témoigner mais aussi réfléchir à ce que signifie sa perte.
En pleine pandémie, dans la zone la plus gentrifiée pour le petit et le grand capital touristique de la capitale, Embros était une épine, non seulement pour sa teneur politique mais aussi pour constituer une voix agitée et anarchique au centre du produit touristique. Quelque chose comme une tête de pont qui, à quelques mètres des tables de la ville occupée, organisait des fêtes, des représentations théâtrales, des discours, des événements, des concerts, des séminaires, des cuisines collectives, des festivals… Gratuitement. Organisé horizontalement. Et sans discrimination, ni ethnique, ni raciale, ni malheureusement pour la gentrification. Read More