Grève des loyers, de la Commune de Paris au Macronavirus

Qu’est ce qu’une grève des loyers ? A quoi ça sert ? Y en a déjà eu ? Comment on fait concrètement ? Voilà les questions auxquelles on tente de répondre dans cette émission [diffusée initialement en avril-mai 2020].

Aux Etats-Unis, une grève des loyers massive a démarré le mois dernier. Un tiers des locataires n’a pas payé le loyer d’avril. En Espagne, des milliers de personnes ont annoncé prendre part à la grève des loyers. Dans ces pays, les locataires s’organisent pour ne pas être seul.e.s face aux proprios, aux flics et à la justice et renverser le rapport de force.

En France aussi, des appels à la grève des loyers fleurissent depuis la fin mars. «Face au dilemme bouffer ou payer ? Une solution: grève des loyers !», propose l’un d’eux. Des collectifs ont émergé à Toulouse, dans le Grand ouest, à Lille, à Marseille, afin que cette fois-ci, ce ne soit pas aux plus précaires de payer pour cette énième crise du capitalisme.

Durant cette émission d’environ 1h30, on vous parle des mobilisations en cours, puis des grèves des loyers qui ont marqué l’histoire. On vous donne ensuite quelques conseils pratiques pour faire cette grève et dans une dernière partie on s’essaie à une analyse économique et politique de la situation. Read More

France: quelques précisions à propos du projet de loi ASAP

Le DAL (association Droit Au Logement) a publié un communiqué le 4 octobre pour dénoncer le projet de loi ASAP. S’il est toujours utile de contester les volontés anti-squat qui émanent du pouvoir législatif, le problème avec ce communiqué du DAL est qu’en plus d’être très alarmiste, il est imprécis et joue sur une fibre sensationnaliste, au risque de donner de fausses informations.

Quand Cnews, BFM-TV, TF1, M6, Le Figaro et l’ensemble de la presse poubelle font dans le même type de sensationnalisme, pour construire un discours anti-squat, déversant des tonnes de fausses infos, renforçant les préjugés classistes et racistes, et justifiant des projets de loi toujours plus favorables aux riches, on a envie de vomir. Mais est-ce une raison pour tomber dans des discours alarmistes et confus ? Read More

France: loi anti-squat, l’assemblée triple les peines et glisse une mesure de délation

L’assemblée triple les peines des occupant-es sans titre et permet à toute personne de saisir le préfet en vue une expulsion expéditive …

Droit Au Logement dénonce le triplement des peines à l’encontre des occupant-es sans titre, voté vendredi matin à l’Assemblée, à l’initiative du rapporteur Kasbarian, sans autre opposition que celle d’un député FI (E. Coquerel).
Cette mesure punitive vient satisfaire les obsédés du sécuritaire, comme le député E. Cioti qui déclare souhaiter “que les squatters dorment en prison”. Qualifié.e.s donc de criminel.le.s, notamment les sans-abris qui s’installent dans un logement vacant car la rue ne leur réserve que des souffrances et une mort prématurée.
Ces députés, comme tous ceux qui exigent des mesures anti-squat, ne se préoccupent pas des locataires expulsés illégalement, alors qu’aucune poursuite n’est engagée – sauf exception –
Elles sont pourtant bien plus nombreuses que les très rares « occupants du domicile d’autrui » que l’on nous ressert depuis la fin août.

Cette mesure punitive poursuit un autre but : en montant la peine à trois ans, le parquet peut ainsi déférer les occupant-es en comparution immédiate, après les avoir placé en garde à vue. Il procède ainsi à leur expulsion sans exposer le Préfet. Read More

Paris (Xe): des nouvelles suite à l’agression policière dans le quartier Ste-Marthe lundi dernier

Lundi 28 septembre, cinq compas ont été interpellé⋅e⋅s par la BAC lors d’une discussion du côté de la place Ste-Marthe, qui venait de connaître un week-end d’occupation et d’ateliers contre la gentrification.

Les principaux acteurs de la gentrification du quartier sont les sociétés immobilières Edmond-Coignet et Nexity, actionnaires majoritaires de la Société Immobilière de Normandie (SIN), qui possède 80 locaux en rez-de-chaussée et 40 appartements dans les alentours de la place Sainte-Marthe. Un local de la SIN est occupé depuis plusieurs jours (et n’a finalement pas été expulsé lundi dernier) et deux prétendus représentants d’Edmond Coignet étaient présents lors des interpellations de lundi. Read More

Paris (Xe): ouverture d’un local rue Jean et Marie Moinon et arrestation de cinq personnes

Dans le cadre du camp Climat qui s’est tenu autour de la place Sainte-Marthe, dans le Xe arrondissement de Paris, les 26 et 27 septembre 2020, un local squatté a été ouvert et rendu public dimanche, rue Jean et Marie Moinon, “pour s’organiser contre la gentrification du quartier. Vous êtes les bienvenu.e.s pour participer à la vie du lieu ou prendre le petit déjeuner !”


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Paris: contre les amendements anti squat, mobilisation mardi 29 septembre

Communiqué, Paris, le 27 septembre 2020.

Retrait des amendements anti squat et contre les occupants sans titre !!

► Rassemblement mardi 29 septembre à partir de 18h et en soirée, place Édouard Hériot – M° Assemblée Nationale – (point presse à 16h sur place)

Après l’adoption d’un amendement anti squat par la commission des lois de l’Assemblée (article 30ter de la loi ASAP), qui étend démesurément l’expulsion extrajudiciaire à tous les occupants sans titre, y compris aux sous locataires ou victimes de marchands de sommeil, en introduisant la notion floue de “résidences occasionnelles” [1] qui n’a pas de définition juridique, une nuée d’amendements répressifs a été présentée pour les débats en séance qui devraient avoir lieu mercredi ou jeudi prochain.

Nous en avons comptés plus d’une cinquantaine ! En effet, la droite, l’extrême-droite et même quelques députés de LREM se bousculent pour faire la peau aux squatters. C’est la curée, après 2 ou 3 faits divers que les préfets ont tardé à régler. Read More

Paris: des familles à la rue dorment devant la préfecture

Après un mois d’alertes auprès des services de la mairie de Paris et de la préfecture d’Ile-de-France restées sans réponse, 107 familles exilées et vivant à la rue se sont installées ce lundi 31 août sur le parvis de l’Hôtel de ville pour mettre fin à cette situation indigne. L’objectif : obtenir un hébergement pérenne pour la totalité d’entre elles.

Depuis 2015 les pouvoirs publics ont montré leur incapacité à accueillir dignement les personnes exilées qui arrivent à Paris, au mépris de leurs obligations légales. Parmi ces personnes de nombreuses familles et femmes seules dont le temps passé à la rue ne cesse de s’allonger avant qu’une prise en charge ne leur soit proposée.

Chaque soir depuis 2017, l’association Utopia 56 tente tant bien que mal de combler ces défaillances étatiques et municipales via un réseau d’hébergeur.se.s solidaires. Ce réseau est composé d’environ 250 habitant.e.s francilien.ne.s qui accueillent chez eux les femmes seules, familles et couples à la rue. Read More

Saint-Denis: environ 300 personnes vivent sous le pont de l’autoroute A1

“Tous les matins, la police nous dit de dégager”.

À peine un mois après l’expulsion du campement d’Aubervilliers, environ 300 personnes vivent dans un campement installé à Saint-Denis, sous le pont de l’autoroute A1. Loin des distributions alimentaires et de vêtements, ils souffrent aussi du harcèlement policier.

Il y a de la colère ce vendredi matin dans la voix et sur les visages des hommes qui vivent dans le camp installé depuis un petit peu moins d’un mois à Saint-Denis, sous le pont de l’autoroute A1.

Comme tous les matins, la police est passée vers 6 heures et a ordonné aux personnes installées sur l’esplanade qui s’étend devant les lettres tricolores “UEFA Euro 2016” de “dégager”.

Seules les tentes installées sur la pente de terre entre la route et l’esplanade ont le droit de rester. Le campement est contenu dans la partie la plus invisible et la plus dangereuse de cet endroit en tout point inhabitable. Read More

Paris: rue du Croissant, relogement de tous les occupants d’ici un an

L’expulsion n’aura pas lieu ! les habitants quittent l’immeuble jeudi 27 août à partir de 8h30 : Ils seront relogés en HLM par la Ville et la Préfecture et hébergés d’ici là.

Les 31 ménages/familles sans logis qui occupent depuis le 1er janvier 2020 le 18 rue du Croissant Paris 2e, ont obtenu gain de cause : un engagement de relogement de tous les occupants, d’ici un an, par la Préfecture et la Ville de Paris a été acté en début de semaine, avec DAL et les occupants.

Un jugement particulièrement sévère, rendu le 2 juillet, prononçant une expulsion immédiate des occupants, ainsi que l’implication de la préfecture de police dans la procédure (c’était l’ancien commissariat du 2e) faisait planer un risque imminent d’expulsion.

C’est pourquoi les occupants et DAL avaient proposé dès le 10 juillet de quitter l’immeuble dès que possible à la condition d’un engagement d’hébergement jusqu’au relogement, ont organisé des piquets anti-expulsion tous les matins pour donner l’alerte au cas où, et ont interpellé tout l’été le nouveau gouvernement et la préfecture de région. La ville de Paris avait donné son accord pour loger une partie des occupants. Read More

Paris-Milan: Carla extradée, une première lettre

Mardi 25 août 2020, Carla, arrêtée le 26 juillet dernier, a finalement été extradée en Italie. Elle est désormais incarcérée à la prison de Vigevano, près de Milan, en module AS3 (alta sicurezza 3).

Cette section d’isolement haute sécurité est initialement réservée aux détenu-es qui sont accusé-es d’appartenir à la mafia. Depuis la fermeture de l’Aquila, les sections AS2, réservées aux détenu-es considéré-es comme politiques par l’État, n’existent quasiment pas pour les femmes, hormis Rebbibia (Rome) où sont Flavia et Anna. Read More

Saint-Denis: deux semaines après l’expulsion du camp d’Aubervilliers, des centaines de migrants de retour

Entre 300 et 400 personnes migrantes vivent sous le pont de l’autoroute A1 à Saint-Denis dans des conditions totalement indignes, quinze jours seulement après l’expulsion du camp d’Aubervilliers. Les associations dénoncent une situation absurde où les expulsions et réinstallations se succèdent sans solution pérenne.

Lors de l’expulsion du campement d’Aubervilliers le 29 juillet dernier, Pierre Henry, le directeur général de France Terre d’Asile, s’était dit “On se revoit en septembre”, certain que le campement allait se reformer en quelques semaines.

Il n’aura pas fallu attendre aussi longtemps. Moins de quinze jours après l’expulsion des quelque 1 500 personnes qui vivaient dans le camp, “entre 300 et 400” personnes ont trouvé refuge sous le pont de l’autoroute A1 à Saint-Denis. Il s’agit d’hommes seuls, majoritairement originaires d’Afghanistan. Read More

Paris: évacuation du camp de mineurs installé dans le square Jules Ferry

Le campement qui abritait plus de 70 jeunes considérés par plusieurs associations comme des mineurs étrangers, dans le square Jules Ferry, dans le centre de Paris, a été évacué mardi matin. Les jeunes ont été dirigés vers un gymnase et des hôtels.

Après plus d’un mois à camper dans le square Jules Ferry, dans le centre de Paris, quelque 70 jeunes migrants qui affirment être mineurs ont été évacués mardi 4 août.
L’évacuation, qui s’est déroulée dans le calme, s’est terminée vers 8h30. Masques sur le visage, les jeunes ont été accompagnés dans des bus par des agents de la préfecture d’Ile-de-France et de la mairie de Paris, sous le regard de quelques policiers en retrait. Un arrêté d’évacuation avait été affiché par la police dimanche soir dans le campement.
Quarante-huit jeunes ont été conduits vers le gymnase Japy, dans le XIe arrondissement. Trente autres, plus vulnérables en raison de pathologies médicales – dont sept jeunes filles – ont été logés en hôtels sociaux.
Evalués majeurs par plusieurs départements, les jeunes hommes présents sur le campement sont actuellement dans l’attente du recours qu’ils ont déposé contre cette évaluation. En attendant, aucun dispositif d’hébergement n’est prévu pour eux. Read More

Saint-Etienne: arrestation de Carla, recherchée dans le cadre de l’opération Scintilla

Carla, introuvable depuis le déclenchement de l’opération Scintilla et l’expulsion de l’Asilo Occupato du 7 février 2019 [à Turin] a malheureusement été arrêtée. Elle était recherchée dans cette affaire et un mandat d’arrêt européen avait été émis à son encontre.

Près de Saint-Etienne, dimanche 26 juillet vers 19h, dans la rue, une dizaine de policiers armés de la BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention) et de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) surgissent de tous les côtés, arrêtent Carla et braquent les autres personnes présentes avec des fusils d’assaut. Menottée au sol, elle est ensuite embarquée dans une des voitures pour être emmenée au commissariat de Saint-Etienne où arrivera la SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) de Paris quelques heures plus tard. Le reste des personnes n’a pas été contrôlé. Read More

Aubervilliers: expulsion du camp de migrants du canal Saint-Denis

Près de 1 500 migrants ont été “mis à l’abri” mercredi lors de l’expulsion (l’évacuation) du campement d’Aubervilliers, dans le nord de Paris. Les associations redoutent la reformation d’un campement d’ici quelques semaines. Elles dénoncent des démantèlements à répétition sans réelles solutions.

Le campement de migrants situé le long du canal Saint-Denis à Aubervilliers, dans le nord de Paris, a été expulsé (évacué) mercredi 29 juillet. Dès 6h du matin, une importante présence policière quadrillait la zone, où étaient installées près de 1 500 personnes.

“Cette opération est la suite logique de toutes celles que nous avons conduites déjà depuis plusieurs mois”, a déclaré à la presse le préfet de police de Paris, Didier Lallement, présent sur place. “Je souhaitais évacuer les campements qui étaient en périphérie de Paris et faire en sorte que sur l’ensemble du secteur de la police de Paris et des trois départements limitrophes [les migrants] ne se regroupent pas dans les camps”, a-t-il ajouté. Read More

Aubervilliers: au camp du canal Saint-Denis, les personnes migrantes « laissées à l’abandon »

Ce mercredi 29 juillet, le camp du canal Saint-Denis à Aubervilliers devrait être démantelée par les autorités annoncent des associations d’aide aux personnes migrant.es. Le lieu accueille plus de 1200 personnes dans des conditions extrêmement précaires. Une expulsion qui n’a rien d’inédit, les « mises à l’abri » ou « évacuations » , selon les termes des autorités, se répètent inlassablement en France. Un problème que les autorités refusent de prendre à bras le corps.

Entre Aubervilliers et Saint Denis, le long du canal, Brahim sort de sa tente écrasée par le soleil. Il explique être là depuis 3 mois, avec sa femme et son nouveau-né. Comme les autres, il fait la queue malgré la chaleur pour récupérer du gel hydroalcoolique, des masques, des T-shirts et un peu de shampooing. Une aide distribuée par l’association Utopia 56. Dépité, Brahim fouille les cinq cartons posés à même le quai remplis de vieux vêtements « cet endroit n’est pas possible pour mon enfant » explique t-il « ce n’est juste pas possible. C’est ça l’Europe? La France, c’est comme l’Afrique ?! Ma vie est brisée. » La règle : un kit sanitaire, un T-shirt, un pantalon par personne, Pas plus. Il faut que tout le monde puisse se servir. Au final, près de 150 personnes profitent de la distribution mais rapidement les stocks partent. Il ne reste que des pantalons trop grands. Read More