Le 23 mars 2011, à Palerme (Sicile), une mobilisation antifasciste était appellée contre la présentation à la librairie Mondadori du livre de Domenico Di Tullio, « Nessun dolore, una sorta di Casapound ». Di Tullio est un avocat qui défend les collectifs de Casapound depuis les premières occupations en 2003-2004.
Casapound, pour ceux et celles qui ne connaissent pas, est à la base un centre social occupé à Rome, qui se situe ouvertement au sein de la mouvance néofasciste, et qui se réclame même d’une sorte d’inspiration révolutionnaire de droite. Depuis la première occupation romaine, d’autres se sont succédé, et aujourd’hui Casapound est présent dans toutes les régions d’Italie.
Une première présentation du livre de Di Tullio avait déjà été programmée à Palerme le 11 février dernier mais avait dû être annulée du fait d’une contre-mobilisation plutôt réussie.
Mais le 23, la police et les fafs étaient au rendez vous. Une centaine de néonazes étaient donc présents devant la librairie, protégés par un cordon de police.
Pour cette occasion, un rassemblement avait été appellé par des étudiants, des collectifs antiracistes et des membres des Cobas (comités de base des travailleurs). A ce joli petit monde s’est adjoint un cortège plus organisé et plus offensif (casques, batons déguisés en drapeaux, organisation en bloc), présenté par les médias comme composé de membres des « centres sociaux et des red blocs » (la figure du « jeune de centre social » est l’équivalent italien de notre figure locale de « l’anarcho-autonome ») qui a chargé le cordon de police pour empêcher physiquement la tenue de la présentation du bouquin de Di Tullio. Les keufs ont alors réagi en chargeant puis en gazant à la lacrymo les manifestants. Les affrontements se sont poursuivis pendant la fin d’après-midi, la presse bourgeoise parlant même de « tensions dans la soirée ». Read More